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Vite.
Tout va trop vite dans cette société qui célèbre l'instant aussi intensément qu'elle l'oublie. Il faut aller vite, gagner du temps, ne pas en perdre, chasser les temps morts, ne plus attendre. La vitesse impose une accélération de nos modes de vie de plus en plus déstabilisante. Politique, économie, entreprise, société, médias, relations humaines : nous ne vivons plus que dans l'instant avec la sensation d'être toujours dépassé, soumis au diktat de l'immédiateté. Réformes rapides et temps court valorisé au profit du temps long en politique ; prise de décisions économiques sous la contrainte de l'instant au risque supposé d'effondrement du système mondial ; triomphe des grandes entreprises qui placent la lutte contre le temps au coeur de leur modèle de développement ; pression constante de l'urgence et de la vitesse en entreprise devenue la norme ; médias et réseaux sociaux vivant beaucoup dans le culte de l'instant ; relations humaines toujours plus expéditives symbolisées par les messageries instantanées et les sites de rencontres ; identités troublées par cette vitesse faute de pouvoir se construire dans la continuité sur le temps long.
A travers une réflexion pluridisciplinaire ne s'interdisant aucune référence, de de la philosophie à la téléréalité aux chaines d'information en continu en passant par la littérature, la politique et la sociologie, cet ouvrage se met au défi d'analyser ce nouveau raz de marée de l'immédiateté ainsi que ses manifestations dans notre quotidien. Un raz de marée tellement puissant et effréné qu'il crée une nouvelle ligne de partage entre les rapides et les lents, les gagnants ouverts à la mondialisation et les perdants fermés, ceux qui font la vitesse et ceux qui la subissent.
Il est encore temps d'adapter nos modes de vie et redonner du sens pour conjurer la vitesse. Pour éviter que le Vite nous fasse définitivement plonger dans le Vide.
Voyage haletant et dynamique au coeur de la société de l'instant et de son fonctionnement, Vite offre une réflexion originale puisant dans l'actualité et l'air du temps, tout en dessinant des voies de sortie de ces nouvelles tyrannies de l'immédiat.
Jonathan Curiel, directeur adjoint des programmes de M6, dénonce une société où tout va trop vite. La politique, le monde de l'entreprise, les relations personnelles, tout lui semble marqué par le diktat de l'immédiateté.
S'il est difficile de ne pas être d'accord avec l'auteur sur la relation que nous entretenons avec nos téléphones et la pression que cela peut engendrer quant à la disponibilité permanente, personnelle ou professionnelle, qu'ils sous-tendent, ou encore sur le traitement de l'information par les media, je n'ai pas adhéré au discours global très orienté par l'idée que « c'était mieux avant » qui a tendance à me hérisser le poil.
Pour l'auteur, « L'immédiateté nous rabougrit » puisque nous sommes rivés à nos téléphones « au lieu d'écouter le bruit du monde et de croiser le regard de l'autre. » Pour ma part, j'ai pris le métro des milliers de fois avant d'avoir un téléphone sans jamais y ressentir de chaleur humaine et je ne crois pas que la technologie nous coupe de l'autre mais que, au contraire, elle nous permet de nous ouvrir à des autres auxquels nous n'aurions auparavant jamais eu accès.
Je ne crois pas non plus, comme le prétend l'auteur que les smileys aient remplacé les mots (« un visage encadré de larmes vaut message de condoléances ») ou que tous nos échanges méritent des développements tels que le langage SMS devrait être banni.
Je me souviens aussi que les touristes se faisaient déjà prendre en photo devant les monuments avant l'existence des perches à selfie et je ne crois pas qu'ils soient nombreux à avoir lié une véritable relation avec ceux à qui ils demandaient de leur servir de photographe occasionnel.
Je ne crois pas non plus que le fait de ne plus être fidèle à une seule entreprise tout au long de sa vie soit forcément néfaste ni que « la complexité des relations s'estompe » au simple motif que l'amorce de la rencontre est parfois virtuelle.
J'ai parfois eu la sensation de lire des idées un peu trop souvent entendues, que je partageais parfois mais auxquelles il manquait un peu de substance pour nourrir ma réflexion.
Cet ouvrage donne des pistes de travail et souligne la folie de certaines choses qui nous sont pourtant aujourd'hui familières. C'est un premier pas pour rappeler à ceux qui l'ont oublié que, un téléphone comme un téléviseur, ça s'éteint.
A lire dans le TGV.
Vite ! Un document à lire sans attendre (
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