Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Vie et mort des débats télévisés

Couverture du livre « Vie et mort des débats télévisés » de Sebastien Rouquette aux éditions De Boeck Superieur
Résumé:

En quarante ans, la télévision française a déjà connu une première révolution : la mort de ses débats.
Ça se discute, Du fer dans les épinards ou D'un Monde à l'autre ne forment plus une arène collective de confrontation d'opinions mais un espace d'échange d'informations. On y transmet des... Voir plus

En quarante ans, la télévision française a déjà connu une première révolution : la mort de ses débats.
Ça se discute, Du fer dans les épinards ou D'un Monde à l'autre ne forment plus une arène collective de confrontation d'opinions mais un espace d'échange d'informations. On y transmet des expériences, des conseils concrets, parfois des explications, mais on ne s'oppose plus des idées frontalement. Cette mécanique des palabres est le plus fort symbole de la volonté des animateurs de tout préparer, de tout contrôler et de construire leur émission le plus possible pour les téléspectateurs.
Tout se trouve alors planifié et pacifié d'avance.
Du même coup, la construction télévisée de l'espace public comme un monde de savoirs a changé la donne. D'un côté, le poids de tous ceux experts, citoyens compétents, militants associatifs - qui voient leur définition de la réalité jugée légitime s'en trouve irrémédiablement renforcé. De l'autre, la place donnée à la parole ordinaire a considérablement évolué.
Hier, le Français standard parlait en son nom et défendait son opinion individuelle. Aujourd'hui, impératif de témoignage oblige, il s'exprime comme échantillon représentatif d'une histoire et d'un groupe. Pour être choisi, son expérience doit à la fois éclairer le sujet et répondre à l'attrait de la nouveauté. La perte d'initiative et le rétrécissement du champ des compétences que cette nouvelle légitimité entraîne aboutit alors à un enfermement de la citoyenneté sociale.

Donner votre avis