"A la croisée des genres, voici mes dix titres indispensables... des textes dont les personnages m’inspirent et me bouleversent encore." Frédéric Couderc
Qui est Vernon Subutex ?
Une légende urbaine.
Un ange déchu.
Un disparu qui ne cesse de ressurgir.
Le détenteur d'un secret.
Le dernier témoin d'un monde révolu.
L'ultime visage de notre comédie inhumaine.
Notre fantôme à tous.
Magistral et fulgurant. Une oeuvre d'art. François Busnel, L'Express.
Dans cette peinture d'une France qui dégringole dans la haine et la précarité, Virginie Despentes touche au sommet de son art. Alexis Brocas, Le Magazine littéraire.
Une comédie humaine d'aujourd'hui dont Balzac pourrait bien se délecter. Pierre Vavasseur, Le Parisien.
"A la croisée des genres, voici mes dix titres indispensables... des textes dont les personnages m’inspirent et me bouleversent encore." Frédéric Couderc
Alors que les membres du jury s’attèlent à leurs dernières lectures et peaufinent leurs arguments pour le 5 mai prochain, où ils devront désigner cinq romans finalistes, revenons sur les 30 titres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2015.
Chaque année révèle ses surprises et bien heureusement les pépites foisonnent !Un bon cru que celle-ci où les auteurs confirmés nous ont surpris, d'autres ont acquis leur notoriété en recevant de nombreux prix, certains sont carrément époustouflants par leur talent ou leur œuvre colossale. Prenez le temps de les lire, vous ne serez pas déçus !
Après avoir établi une liste de trente romans le 9 mars dernier, le jury du Prix Orange du Livre s'est à nouveau réuni ce mardi 5 mai pour sélectionner les cinq finalistes. Retour sur des débats hauts en couleurs !
Vernon Subutex était disquaire mais l’arrivée du CD lui a fait mettre la clé sous la porte. Durant quelques années il a vécu des aides sociales et de la vente de divers albums et objets issus de son ancienne vie, ne sortant plus de chez lui. Mais le manque d’argent s’est vite fait sentir , il a alors pu compter sur le soutien financier de son ami Alex Bleach, célèbre chanteur de rock, millionnaire et dépressif, incompris de tous et surtout de ses amis qui rament pour boucler les fins de mois. Avant de décéder brutalement d’une overdose dans un hôtel, Alex confie à Vernon un enregistrement sonore qui lui vaut d’être recherché par de nombreux personnages alors qu’il ne peut plus payer son loyer et se retrouve à la rue. Il va donc s’inventer une vie au Canada et prétextant être de passage à Paris , va se faire héberger par des amis de jeunesse radicalement différents les uns des autres : une ex-star de films X, un scénariste frustré, un mari brutal qui ne peut s’empêcher de battre sa femme. A cela vont s’ajouter des personnages secondaires permettant à l’auteure de nous emmener vers les univers impitoyables de la finance avec ce trader cocaïnomane, des transgenres avec cette mannequin brésilienne et du cinéma avec le scénariste . Sont égratignés au passage les militants d’extrême droite ainsi que les femmes voilées et les chômeurs.
C’est d’une plume trempée dans le vitriol, que Virginie Despentres trace un portrait de la société française contemporaine en dévoilant ses aspects les plus sombres , très souvent façonnés par l’argent et le pouvoir.
Nous assistons dans ce roman à la déchéance de Vernon Subutex, disquaire quinquagénaire qui a été contraint de fermer son magasin et qui va se retrouver à la rue.
C'est ma première lecture de Virginie Despentes et je suis agréablement surprise. Je m'attendais quelque chose de plus trash, avec plus de sexe mais même si cette lecture est glauque souvent, incisive tout le temps elle ne m'a en rien dérangée.
L'auteure nous peint au vitriol une galerie de personnages : clochards, drogués, travestis, skinhead, stars du porno, sale type qui bat sa femme, étudiante voilée, trader exalté...
L'analyse de chacun est mordante et les dialogues affutés.
Il y a de la drogue, du sexe, de la violence, du réalisme ; tout cela est très pessimiste.
C'est Houellebecquien ; l'écriture est simple mais efficace et percutante.
Un récit qui ne laisse pas indifférent.
Est-ce que tu connais Vernon ? C'est ce type, qui tenait un magasin de disque, et qui dépassé par son temps se retrouve à la rue et doit crécher chez ses anciennes connaissances. Vernon, c'est un mec qui au premier abord est plutôt agaçant, égoïste, et clairement macho. Alors pourquoi s'encombrer d'un tel personnage ? Sans doute pour le style rock n' roll et acide qu'insuffle Virginie Despentes en nous dépeignant la série de personnages qui croisent sa route. C'est une analyse au vitriol des relations humaines d'une génération qui a perdu ses rêves de jeunesse. Il y a dans les descriptions de ces hommes et de ces femmes un réalisme dérangeant. J'avoue avoir traîné à le lire, ne pouvant le savourer qu'à petites doses. Je ne sais pas si je vais lire la suite dès maintenant, mais ce livre qui ne ressemble à aucun autre vaut le détour.
Alors connais-tu Vernon ?
« La vie se joue souvent en deux manches : dans un premier temps, elle t'endort en te faisant croire que tu gères, et sur la deuxième partie, quand elle te voit détendu et désarmé, elle repasse les plats et te défonce. » Avec Vernon Subutex, on débarque complètement dans cette deuxième partie de la vie de notre anti-héros éponyme.
En effet, Vernon, ancien disquaire forcé d'abaisser le volet de sa boutique de manière définitive, est un gars simple et charismatique à la cool. Il vit ses premières années de chomage dans l'euphorie jusqu'au jour où l'argent vient à lui manquer et qu'il doit recourir à l'aide de son ami Alex Bleach, un ami-chanteur blindé aux as. Pratique. Jusqu'à ce qu'il crève, Alex, léguant à Vernon de simples cassettes sur lesquelles il aurait enregistré son testament.
Vernon enchaîne alors les hébergements provisoires chez des ami.e.s proches, ou moins proches, sur lesquelles Virginie Despentes s'arrête toujours afin de dresser le portrait de personnages toujours assez médiocres, voire imbuvables. Xavier, un « connard » de droite, un « hétéro beauf type » présenté comme « alignant les clichés ancestraux », Patrice qui tabasse sa femme et ne se voit pas exister sans la violence, Lydia, journaliste égocentrique qui « n'aime pas s'afficher avec des gens qui ne l'épatent pas » ou Sylvie, abimée par son hisoire avec Alex et en fort besoin de reconnaissance.
Lire Vernon Subutex, c'est croiser tous les types, ou presque, de profils qui existent et « regarder le monde pourrir » via une écriture crue, pleine de cynisme qui surprend et captive.
Vernon Subutex est un homme d’une cinquantaine d’années dont le parcours présente a priori peu d’aspérités. La dépression s'empare de lui suite à la disparition de son magasin de disques « Revolver » subissant de plein fouet l’avènement des nouveaux modes de consommation musicale. Adieu Cd et vinyles, vive le digital…
Décrit comme n’étant pas « une grande gueule », « vanneur », « avec un esprit de répartie vif », Vernon n’est pas un marginal. Après une jeunesse vouée à la musique, au rock, vint le temps de se ranger plus ou moins, en tentant de réanimer ponctuellement la flamme avec les potes d’alors. Devenu chômeur, il pense profiter de sa nouvelle liberté et savourer l’absence de contraintes. Sensations fugaces : « Il a contemplé les choses s’affaisser au ralenti, puis l’effondrement s’est accéléré ». L’isolement s’installe, les galères d’argent le rattrapent. Et la « bulle confortable » dans laquelle Vernon s’était installé éclate lorsque l’huissier frappa à sa porte pour l’expulser. Collision frontale avec une réalité dure, intransigeante et sans pitié.
Sans toit, Vernon deviendra squatteur chez des individus croisés ci et là : amitiés de jeunesse, anciens clients, anciennes exs de copains ! Merci à Facebook qui l’aidera à accrocher un « ami » pour obtenir un canapé ou plus si affinités ! Il se créera une vie fictive au Canada, dérobade plus séduisante que d’avouer être à la rue. Un mensonge plus ou moins crédible toléré par ses hôtes d’un soir.
Vernon sombrera-t-il ou se remettra-t-il en selle ?
Son salut viendra peut-être d’Alex Bleach, un chanteur rock rencontré dans la boutique de disques quelques années auparavant. Il a connu la gloire, il est dépressif, le succès l’insupporte, il meurt d’une overdose. Vernon a conservé des cassettes enregistrées par la star. Chance ou fardeau ? Tel sera le suspens instillé pendant ce premier tome. Il faudra attendre le deuxième ou troisième opus pour connaître la destinée de ces enregistrements.
Chaque rencontre de Vernon Subutex est l’occasion d’un portrait parfois au vitriol, parfois tendre de contemporains qui font office de miroir peu reluisant de nos existences : Emilie, célibataire enfermée dans une vie terne, pleurant son amant perdu ; Xavier caricature de bourgeois entretenu par sa femme, qui compense une virilité étouffée par le déversement de propos xénophobes ; la Hyène (qualificatif que l’on retrouve dans « Apocalypse Bébé) pourrisseuse de réputation sur les réseaux sociaux, Sylvie la quinqua esseulée, étouffante, infantilisante et hystérique …et bien d’autres personnages encore.
C’est un récit furieusement contemporain ! Il dépeint au travers de tous ses protagonistes une période peu encline à l’optimisme, une France confrontée aux conséquences de la mondialisation : chômage, individualisme, solitude, racisme…
Virginie DESPENTES pose un regard d’une remarquable acuité sur la société française. De la génération des protagonistes de son roman, elle connaît sur le bout des doigts ces individus qui doutent, qui souffrent, qui ont le mal de vivre.
Ce roman est aussi cadencé, rythmé qu’un morceau de rock rageur, avec une énergie laissant peu de répit au lecteur. On sort un peu groggy de la lecture de « Vernon Subutex ». Certains pourront trouver une certaine similitude avec le style syncopé de James Ellroy (normal, Virginie DESPENTES est une adepte de ce génial et torturé auteur américain).
Livre audio Vernon Subutex interprété par Jacques Frantz
Qui d'autre que Jacques Frantz aurait pu endosser le rôle de l'ancien disquaire du "Révolver", boutique grignotée petit à petit par les plateformes virtuelles musicales ?
Sa voix se prête à merveille à ce premier roman de la trilogie de Virginie Despentes, histoire d'un homme, Vernon Subutex, qui, à cinquante ans, glisse, de circonstances en circonstances, en quelques mois de la précarité à la rue.
L'auteure dresse ici un portrait sans concession de notre société "marche ou crève"où les rêves se heurtent à l'impitoyable broyeuse consumériste qui s'est emparée des nations dites développées ces quarante dernières années. le roman fourmille de personnages, de l'actrice porno qui a raccroché à l'éditeur nauséabond en passant par la nouvelle génération retranchée derrière ses réflexes identitaires. A mesure qu'on tourne les pages (ou plutôt, ici, qu'on laisse Jacques Frantz nous "serrer"), on découvre tous ceux qui gravitent dans le nouvel univers du disquaire, dont les destinées se caressent ou s'entrechoquent, sur fond d'un Paris à la fois magnifique et dégueulasse, et au son d'un rock'n roll éternel. Avec une parfaite maîtrise de la psychologie humaine et une écriture vive, acide, parfois trash, Despentes exploite dans la descente aux enfers de
Vernon, les contradictions de nos sociétés, où l'individu, perdant sa dignité et sa visibilité dans le monde réel peut devenir une icône de média ou de réseau social en quelques mots ou clics.
D'une modernité exaltante et effrayante, ce premier tome bouscule et émeut. Il dessine, laissant en suspension certains événements, un polar politique noir, sordide, qui devrait s'intensifier dans les deux prochains tomes, animés également des intonations moqueuses, rocailleuses, tendres ou désabusées de Jacques Frantz. Pour mon plus grand plaisir.
Trash, direct, violent,un peu vulgaire et très parisien. Moyen ...
Vernon Subutex , mon premier Virginie Despentes .
Ancien disquaire, déchu depuis l'avènement du CD, Vernon Subutex se retrouve à la rue après quelques loyers impayés. Il va trainer d'ex-copines en vieux copains et l'on suit sa descente.
On passe un bon moment, le style est assez familier mais fluide tout de même et cela convient bien à l'histoire. L'adaptation en série avec Romain Duris m'avait bien plu mais a priori, il n'y aura pas de saison 2... Dommage!
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !