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Les années 1 500 permettent de considérer Venise à un moment de son histoire où le capital d'expériences accumulées depuis mille ans porte les fruits d'une rénovation architecturale et culturelle sans précédent ; la novation est une des facultés majeures de Venise, mais associée à l'héritage sur lequel se fondent les solidarités : c'est la constance qui fonde l'unanimité. On a l'habitude de définir la puissance et le rayonnement vénitiens à partir du rôle d'intermédiaires que marins et marchands, colons, guerriers et diplomates ont joué entre Orient et Occident. Venise, province du monde, se situe entre Mestre, les premiers pas sur la terre ferme, et la Chine ou l'Afrique, où se rendirent les plus aventureux de ses fils : oreille de la Méditerranée, elle est le bastion chrétien face aux Turcs, mais aussi la moins pontificale des puissances d'Occident. Et pourtant, la dimension internationale de sa richesse, de son inventivité, de ses élites, a occulté les cercles et réseaux familiers qu'une historiographie récente tente d'analyser comme les fondements les plus assurés et les moins connus de son triomphe, mais aussi de sa constance dans l'adversité ou le reflux. Tous les habitants ont contribué pour une part au triomphe de la Renaissance, même si l'on connaît mieux les humanistes que les calfats.
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