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Cohen&Cohen publiera à l'occasion de la grande rétrospective Velàzquez du Grand Palais, au printemps 2015, une monographie de référence, dans la même collection que Greco.Biographie d'un peintre extravagant. Écrite par Guillaume Kientz, conservateur du département de la Peinture espagnole au musée du Louvre, elle comprendra l'intégralité de l'oeuvre peinte du maître ainsi que de nombreuses reproductions de toiles d'autres artistes, contemporains, ou l'ayant inspiré.
Il n'est pas facile d'écrire sur Diego Velázquez et on serait en droit de se demander si cela en vaut la peine, s'il reste quelque chose à apporter, quelque chose qui légitime la publication d'un ouvrage nouveau, quelque chose qui justifie qu'on dérange au tombeau un artiste et son oeuvre.
Non pas que la peinture de Velázquez serait morte ou n'aurait plus rien à dire, mais a-t-elle besoin de nous pour parler ? Velázquez n'a pas laissé de codicille ou de vadémécum pour profiter de ses tableaux. Ce qu'il avait à dire, il l'a dit avec son pinceau, ce qu'il voulait écrire, il l'a imprimé de son style. Les mots, si bien choisis soient-il, ne viennent que parasiter la vibration propre de la peinture et il faut se méfier de leur séduction qui cachent bien souvent un danger, comme un coup d'état littéraire, où l'écriture, soudain artiste, détourne son objet, se hisse sur ses épaules. On dira « que c'est bien écrit » là où il n'aurait jamais fallu dire autre chose que « Dieu que c'est peint ».
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