"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La prise de conscience du réchauffement climatique et de la crise écologique en général n'est plus l'apanage des scientifiques ; elle mobilise de plus en plus de citoyens et notamment de jeunes.
Les injonctions à la responsabilité sont devenues omniprésentes : les citoyens sont invités à consommer de manière « écoresponsable », les entreprises et les gouvernements à « prendre leurs responsabilités », les militants ont des théories diverses sur les « vrais responsables », etc. La responsabilité ne cesse d'être renvoyée des uns aux autres, pendant que la direction d'ensemble reste inchangée. L'actualité pose ainsi la question des responsabilités avec une nouvelle acuité, dans le cadre d'un capitalisme qui se nourrit de toutes les critiques et y intègre l'impératif de développement durable.
Au-delà d'une obsession pour le calcul de l'empreinte écologique, les enjeux planétaires obligent à réexaminer la forme de solidarité inconsciente de l'individu avec la civilisation dont il est issu. La crise écologique globale fait apparaître à la conscience bourgeoise les termes d'un compromis externalisé jusqu'ici. L'auteure revisite les fondements philosophique et psychanalytique du concept de responsabilité, afin de le dégager de son impasse moralisante. Elle réévalue un certain nombre de discours sur l'origine de la crise écologique et questionne le paradoxe des « solutions » qui ne remontent pas à la constitution même du sujet du capitalisme.
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