"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À cinquante ans passés, Luther Eustis, pauvre agriculteur blanc du Mississippi, abandonne femme et enfants pour s'enfuir sur une île déserte du lac Bristol avec une «fille facile» de dix-huit ans, Beulah. Pentecôtiste et puritain, Eustis, qui ne se sépare jamais de sa Bible, se livre à une tentative dérisoire de retour à l'innocence originelle. Mais il sait bien qu'au fond il se perd. Bientôt il découvre les instincts vicieux de Beulah lorsqu'elle séduit le fils sourd-muet d'une femme monstrueuse, poilue et musclée comme un homme, qui vit au bord du lac. Eustis étrangle alors sa maîtresse et jette le corps à l'eau, lesté d'un bloc de ciment. À quelque temps de là, le cadavre remonte à la surface. Retrouvé et arrêté, Eustis affiche une parfaite indifférence à l'égard des événements. Tout est entre les mains de Dieu. Son avocat plaide la folie et lui évite la chaise électrique. Il sera condamné à la réclusion à perpétuité. Le récit commence par le procès d'Eustis et, au fil des chapitres, tous les protagonistes du drame, prenant la parole à tour de rôle, commentent les faits chacun à sa manière. Par un tour de force magistral, l'histoire, exposée tout entière dès le début, ne cesse de s'approfondir sans qu'aucun fait nouveau vienne bouleverser les données premières. Et nous comprenons peu à peu que le crime d'Eustis concerne toute la communauté et même tout le Sud : sa civilisation imprégnée de la Bible, sa pauvreté, sa résignation, ses croyances obscurantistes, le cloisonnement affectif de ses membres.
Tourbillon de Shelby Foote
Dans les années 1950 à Jordan County, Mississipi, le corps d'un jeune femme est retrouvé dans une rivière. Une jeune femme connue pour ses moeurs légères, une pécheresse.
Le coupable est vite désigné par un jeune homme sourd du coin qu'on surnomme "nigaud". C’est un quinquagénaire père de famille, pieu qui ne quitte pas sa bible, Eustis.
Un jury se réunit pour juger de l'état mental de l’accusé, qui a avoué, et prononcer sa sentence.
Le temps du procès, différents personnages prennent la parole : le greffier, le journaliste, le Nigaud, le meurtrier, la victime, l'épouse loyale, l'avocat, le geôlier. Et c’est dans ces différentes prises de parole que le roman prend son rythme, explorant le point de vue de chacun, sa vision de l’histoire, son regard sur les autres acteurs, sur la victime, et sur son meurtrier.
Chaque prise de parole nous immerge dans une autre âme, son histoire, son ressenti.
J’ai été particulièrement touchée par la victime dont l’histoire n’a été que violence et qui a fait l’erreur de trouver l’amour.
C’est un roman intense, sombre et violent.
J’ai eu l'impression de lire un huis clos.
Et derrière ce fait divers, discrètement, apparaissent la discritmination envers les noirs, les séquelles du Viet-Nam, le rôle de la religion dans ces petites communautés, l’Amérique rurale, pieuse parfois à l’extrême.
Une première lecture de Shelby Foote qui m’a totalement convaincue, impressionnée, j’ai été complètement emportée par ce tourbillon que l’auteur dessine autour de son lecteur comme spectateur, situé au milieu du drame qu’il dessine habilement.
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