On aime, on vous fait gagner l’un des titres de la sélection 2017
Nord de la Californie, fin des années 1960. Evie Boyd, quatorze ans, vit seule avec sa mère. Fille unique et mal dans sa peau, elle n'a que Connie, son amie d'enfance. Lorsqu'une dispute les sépare au début de l'été, Evie se tourne vers un groupe de filles dont la liberté, les tenues débraillées et l'atmosphère d'abandon qui les entoure la fascinent. Elle tombe sous la coupe de Suzanne, l'aînée de cette bande, et se laisse entraîner dans le cercle d'une secte et de son leader charismatique, Russell. Caché dans les collines, leur ranch est aussi étrange que délabré, mais, aux yeux de l'adolescente, il est exotique, électrique, et elle veut à tout prix s'y faire accepter. Tandis qu'elle passe de moins en moins de temps chez sa mère et que son obsession pour Suzanne va grandissant, Evie ne s'aperçoit pas qu'elle s'approche inéluctablement d'une violence impensable. Dense et rythmé, le premier roman d'Emma Cline est saisissant de perspicacité psychologique. Raconté par une Evie adulte mais toujours cabossée, il est un portrait remarquable des filles comme des femmes qu'elles deviennent.
On aime, on vous fait gagner l’un des titres de la sélection 2017
Tueurs ou victimes, attentats ou éléments déchainés, les évènements tragiques interpellent les auteurs de cette rentrée littéraire
Evie, 14 ans, vit seule avec sa mère.
Elle est fascinée par Suzanne , une fille différente, et réussit à s’en faire accepter.
Elle passe de plus en plus de temps avec elle au « ranch » où vit toute une bande sous la coupe d’un gourou.
Devenue adulte, elle se souvient de ces années plus qu’étranges.
C’est américain, c’est bien écrit
Le désoeuvrement, la fragilité des adolescents sont bien analysés.
En 1969, toutes sortes de sectes proliféraient, profitant de leur quête existentielle.
De nos jours, certains se font enrôler par le Jihad.
L’adolescence est une période transitoire difficile, une recherche de soi où il est facile de se perdre.
Emma Cline, dans son premier roman, a bien saisi la psychologie de cette jeune fille qui deviendra une femme marquée par sa sinistre expérience d’adolescente.
C’est dense et intéressant, mais je n’en ferais cependant pas un coup de cœur.
Connaissant l'histoire de la Famille Manson pour m'y être intéressé de près, j'ai été plutôt déçu par un récit trop survolé. Trop de généralité et pas assez d'anecdotes historiques en somme. L’héroïne est agaçante. Qu'elle ait 14 ans ou bien qu'elle soit adulte, on ne fait pas (ou presque) la différence de maturité. Néanmoins, l'écriture de l’autrice est superbe, à la limite du poétique parfois.
Le manque d'intérêt, d'amour et le mal de vivre et voilà comment Evie trouve un intérêt certain pour cette communauté qui semble si libre et heureuse.....
Il est facile de manipuler cette jeune fille fragile qui ne demande qu'amour et reconnaissance. Elle sera marquée à vie par cette période si forte ainsi que par Suzanne et Russell. Et puis elle ressassera cette fin tragique en se demandant si elle n'aurait pas pu basculer à son tour.
« The Girls »d’Emma Cline en « Audiolib » est une prouesse. Rachel Arditi conte cette histoire à peine romancée avec la voix d’une grande narratrice hors pair. Le réalisme y est tel que les voix changeantes, sons, ambiance, opèrent leurs champs d’actions. On ne bouge plus, on écoute, le temps est suspendu en arrêt sur le mot qui résonne et prend sens. Cette histoire est l’emblème de l’idiosyncrasie américaine des années 1960. Evie Boyd, jeune adolescente, paumée, écorchée vie, vit seule avec sa mère. Evie, manichéenne, est un oiseau tremblant de froid, et une adolescente aux griffes acérées. Elle va rejoindre un groupe de filles, respirer avec elles les égarements et les folies d’une jeunesse en péril. Suzanne, dominatrice, captivante, est pour Evie un modèle, une héroïne, son double je entremêlé d’une passion ambiguë. Evie va tomber dans le piège sectaire, devenir un être en perdition, sous l’emprise de Russell un gourou machiavélique, double de Charles Manson. Que va-t-il se passer ? L’assassinat de Sharon Tate en 1969 resurgit dans « The Girls » subrepticement. En pleine tourmente criminelle, paroxysme de l’embrigadement, on devine l’horreur absolue entre les lignes. Ce récit est tragique. La boucle est bouclée. Evie nous confesse sa vie, l’incipit devient repentance .Même si à la fin de sa vie elle porte encore le fardeau de cette jeunesse qui a raté son envol. Ce récit est prenant, mais lâche prise avec l’angoisse, tant Emma Cline à la plume douée ne tombe jamais dans le morbide. Au contraire, ses mots sont des fleurs qui percent au travers du goudron. « The Girls » fait partie du Prix Audiolib 2017 et c’est une grande récompense pour ces 9h20 d’écoute les plus palpitantes.
Merci à Lecteurs.com pour l’envoi de ces moments d’écoute où je suis restée accrochée à la belle voix passionnée et professionnelle de Rachel Arditi. Audiolib est dans la cour des Grands, et c’est tant mieux !!!!!!!!!!
Coïncidence, hasard ou choix de lecture dicté par mon inconscient, j’ai commencé «The Girls» le jour où l’on apprenait aux infos que Charles Manson était décédé en prison (car si vous ne le savez pas encore ce roman a été librement inspiré des meurtres de la «famille» Manson).
Nous sommes en 1969, Evie Boyd a 14 ans.
Ignorée par ses parents récemment divorcés, lassée de sa meilleure amie et inquiète de son départ prochain en pension, Evie aimerait être « intéressante » et remarquée par les autres.
Au lieu de cela c’est elle qui remarque Suzanne, une jeune fille sûre d’elle, leader d'un groupe de filles transpirantes de liberté et affranchies des contraintes de la société.
Quelques temps plus tard, quand le vélo d'Evie la lâche sur une petite route, c’est Suzanne et ses filles qui la récupèrent dans leur bus et qui lui proposent de venir faire un tour dans le ranch qu’elles habitent.
Là, la teenager déboussolée rencontre Russell, le vrai leader des filles, l'homme charismatique vénéré par elles autant qu’Evie révère Suzanne.
La jeune fille fascinée par cette communauté cherche à s'intégrer et s’éloigne de sa vie d’avant. Elle vole de l’argent pour le groupe, elle découvre les drogues et le sexe. Aveuglée par Suzanne et par Russell, véritable gourou qui lui assène sa vision du monde, elle ne décèle rien du chaos et de la crasse qui l’entourent dans ce ranch. Le danger rode, la chute est proche.
Fin, intelligent, superbement écrit avec des phrases brillantes, ce premier roman est stupéfiant.
Avec une acuité intense, Emma Cline décrit les complexités de l’adolescence et nous livre un portrait incroyablement juste de filles, des femmes qu'elles deviennent et de ce moment charnière de la vie quand tout peut basculer si facilement.
A lire absolument.
J'ai remarqué qu'il m'est étrangement plus aisé de produire une critique négative motivée qu'un chaleureux éloge d'une oeuvre qui m'a enthousiasmé. C'est le cas du premier roman d'Emma Cline : « The Girls » (et aussi celui du livre de Simon Libérati « California Girls » sur le même sujet). Alors je me lance en espérant vous transmettre l'envie de le lire et de le découvrir.
Le personnage d'Evie Boyd dans le roman d'Emma Cline, est une compilation de toutes les « girls » qui ont gravité autour de la secte hippie fondée par Charles Manson dans les années soixante. Si le livre est « romancé » il est néanmoins inspiré de l'histoire vraie de ces filles prisent dans l'engrenage et dans une spirale de violence infernale et meurtrière qui aboutira entre autre, en 1969 à ce fait divers qui secoua l'Amérique d'alors : l'assassinat de l'actrice Sharon Tate, femme du cinéaste Roman Polanski, et des amis qui se trouvaient avec elle dans une demeure cossue de Beverly Hill à Los Angeles. Ce livre analyse donc le « pourquoi du comment » ils en sont arrivés là et retrace leurs parcours.
Evie est une gamine mal dans sa peau, « paumée » en quête de reconnaissance absolue qui s'ennuie ferme en cette fin des années 60 dans sa famille « décomposée » qui part à vau-l'eau. Fâchée avec sa seule amie, Connie, Elle ne tardera pas à être séduite par le charisme de Suzanne, cette fille étrange aux cheveux longs, à l'aspect négligé. Belle aux yeux d'Evie, rebelle et libre, elle l'amènera à fréquenter assidûment le « Ranch » qu'elle partage avec une bande de jeunes gens miteux, sales et totalement désoeuvrés qui révère leur gourou, le magnétique Russell.
Evie, impatiente de « faire ses preuves » sera amenée à voler afin de mieux se faire accepter dans cette communauté qu'elle considère comme sa nouvelle famille. Elle flirtera avec le crime et ne l'évitera que de justesse et encore à cause d'un revirement étrange et suspect de Suzanne qui l'écartera au dernier moment. Remords, peur qu'elle soit trop jeune pour assumer ce qu'ils vont faire, peur qu'elle les ralentisse qu'elle les paralyse, qu'elle soit une entrave ?
L'écriture ausculte une génération, ses maux, les méandres de la complexité adolescente, l'emprise psychologique ; c'est un roman flamboyant, poétique et presque extatique mais aussi dur au style net et tranchant comme un couteau...
Certes les noms sont déguisés mais le propos est là. L'auteure analyse avec succès et tout en sentiments la dérive laxiste et permissive des sectes et du rêve hippie d'alors. Mais le sujet est intemporel et l'on s'aperçoit vite avec la mise en miroir de l'Evie d'aujourd'hui qui se remémore son passé, que le discours peut être appliqué de nos jours également avec les mêmes techniques pour d'autres raisons et avec d'autres gourous….
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On a tous une image des années 60/70 avec les hippies, une vie libre en dehors de la société. Mais cette vie peut aussi cacher des choses peu reluisantes.
Ici nous sommes en 1969 où nous suivons la jeune Evie Boyd. C'est une toute jeune adolescente de 14 ans qui vit avec sa mère dans une banlieue plutôt aisée. Comme toutes les ados, elle se cherche et à envie de nouvelle expérience pour faire plus que son âge. Mais un jour, elle va rencontrer une jeune fille qui va bouleverser sa vie. Cette jeune fille ne ressemble à aucune autre qu'elle connaît. Il souffle comme un vent de liberté dans son attitude. Evie va vouloir devenir amie avec cette jeune fille et se faire accepter de sa bande.
Cette histoire nous est racontée par Evie à l'âge adulte avec encore un peu du regard de cette jeune ado qu'elle a été. On sait dès le début du livre que ce qu'elle a vécu ne s'est pas bien terminé en partie.
Elle tente de cacher aux autres ce qu'elle a vécue en étant la plus discrète possible mais son passé est toujours présent et la hante encore.
Le livre se divise en quatre parties. On commence toujours une partie avec Evie, adulte, qui vit dans la maison d'un ami où elle va faire la connaissance du fils de son ami et de sa copine. Ils vont l'obliger à se souvenir de son passé sombre. C'est ainsi qu'elle raconte ce qu'elle a vécue même si elle ne s'adresse pas particulièrement à eux. Ces moments dans le présent serve à nous montrer comment Evie est maintenant. Ils sont secondaires et pas forcément très intéressant. Ils sont cependant une pause avec le passé d'Evie.
Son histoire est racontée de manière chronologique en grande partie. Mais elle a ajouté son opinion d'adulte qui a pris du recul par rapport à ce qu'elle a vécu dans cette "secte". Dès le début on sait comment cela se termine. Ce qui est donc intéressant c'est de comprendre comment elle en est arrivée là.
Au début j'avoue avoir eu beaucoup de mal dans les 100 premières pages. Tout me paraissait flou et difficile à comprendre. Je ne situais pas bien l'histoire et les différents personnages. Le style d'écriture est très particulier. On saute parfois d'une scène à l'autre ou alors quelque chose arrive sans que l'on s'en rende compte. De plus l'histoire démarre très lentement. La mise en place est longue. Il n'y a que quand Evie arrive au ranch que les choses deviennent plus intéressante.
La construction des phrases est aussi très particulière et m'a dérangé au début pour comprendre ce qu'il se passait. J'ai donc parfois été obligé de relire des passages pour être sûr de bien comprendre.
L'histoire ne m'a pas passionnée plus que ça. Les personnages sont très étranges et j'ai parfois du mal à les suivre. Evie est très naïve et elle est vraiment prête à tout pour se faire accepter. On se demande pourquoi personne et surtout sa mère ne voit pas qu'il se passe quelque chose. Mais je pense que pour comprendre il faut dire que la mentalité et la manière d'être avec ses enfants n'était pas la même entre hier et aujourd'hui.
Ce livre c'est le reflet d'une époque à travers les yeux d'une adulte qui a gardé une part de son âme d'adolescente.
La secte de Russel ne ressemble pas beaucoup aux sectes dont j'ai pu entendre parler qui date de cette époque. Mais je ne nie pas qu'une secte du même genre à exister. Le côté mystique n'est pour moi pas assez appuyé. Cependant on voit très bien comment embrigadement se fait. C'est très lent mais c'est aussi très pervers. La Evie adulte nous le dit très bien quand elle analyse les gestes de Russel.
Côté ambiance ça rattrape l'ennui parfois de l'histoire. On image plutôt bien comment était ce ranch. On sent presque l'odeur et la saleté qui y régnait. Le côté sombre et caché de cette histoire nous apparaît aussi quand Evie, adulte, nous donne des détails qu'elle n'avait pas quand elle était adolescente.
Ce n'est clairement pas un coup de cœur. Mais ce livre est intéressant pour avoir une image, une vision de cette époque très particulière où les excès et les "sectes" étaient à l'oeuvre.
Ce roman est inspiré du terrible meurtre perpétré dans les années 60 par les membres de la secte de Charles Manson (pour mémoire, l'épouse de Roman Polansky, enceinte de 8 mois et demi, avait été sauvagement assassinée ainsi que d'autres personne). Le meurtre en lui-même, bien qu’au centre de l’histoire, n'est décrit qu'assez brièvement à la fin de l'ouvrage. Je préfère le préciser d'emblée pour ne pas effrayer ceux qui, comme moi, fuient les histoires gores.
L'adolescente que nous suivons tout au long de l'histoire, Evie, n’existe que pour les besoins du roman. Ce regard distancié nous permet de prendre un peu de recul par rapport aux faits historiques. Au début du roman, Evie est une femme d’âge mûr qui se souvient de la période où elle a fréquenté la secte de Charles Manson.
Un été, désoeuvrée et mal dans sa peau, Evie avait échangé quelques mots avec un groupe de filles dans la rue. Fascinée par la liberté des adolescentes et par leur allure hippie, elle les avait suivies jusqu'au ranch où ces filles vivaient sous la "protection" d'un homme, Russel (alias Charles Manson). La jeune fille s'était liée d'amitié avec la séduisante Suzanne Atkins, qui avait quelques années de plus qu'elle (Suzanne, contrairement à Evie, n’est pas un personnage de fiction. Elle est connue pour avoir joué un rôle actif dans le déroulement du meurtre).
L'auteur nous permet de comprendre comment s’est opéré l’embrigadement d’Evie et pourquoi la jeune fille a refusé de voir ce qui se tramait dans ce ranch et notamment dans le lit de Russel. Aveuglée par le charisme du gourou et sous l'emprise de Suzanne, elle s'est mise au diapason de la vie de la secte. Fort heureusement pour elle, le soir du meurtre, elle a été exclue de l'opération. Evie a passé sa vie à se demander si elle aurait été capable de passer à l’acte. Cette question la taraude encore.
L'histoire commence très lentement. Le rythme finit par s'accélérer et la lecture devient plus addictive. J'émettrai un petit bémol sur choix de la lectrice. Cette dernière a une voix très jeune qui colle bien avec l'adolescente mais pas avec la femme d’âge mur qui relate l’histoire. J'ai eu un peu de mal, au départ, à faire le lien entre cette jeune voix et la narratrice qui ne l'est plus.
En dépit de ces bémols, je conseille la lecture de ce roman (en papier ou en audio) C'est un portrait d'adolescente qui sonne juste. Sans avoir vécu d'expérience similaire, il est facile de s’identifier à Evie.
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