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Staline ne participa jamais en personne à des tueries ou à des tortures ordonnées par lui mais l'aspect vindicatif, le mépris de la vie humaine -pouvant aller jusqu'à une forme de sadisme - du " phare de l'humanité ", encensé durant un quart de siècle, est ce qui en subsiste pour l'essentiel au XXIe siècle.
S'il n'avait été qu'un sectaire aux tendances de psychopathe, Staline n'aurait pas atteint les sommets. Lénine s'était déjà mépris sur les capacités de son subalterne, tout comme Trotski, qui estimait se heurter à un bureaucrate inculte. Servi par des concours de circonstances, le séminariste passé au vagabondage révolutionnariste sut conquérir les hautes fonctions par un mélange de ruse, de violence verbale, de séduction, d'exaltation de la conviction de sa supériorité, d'une méfiance maladive qui n'excluait pas la conscience des qualités d'autrui.
Lecteur avide, réaliste et concepteur d'une société idéale inhumaine ni les guerres extérieures ni les complots internes ne le renversèrent. Son régime lui a survécu près de quatre décennies. L'auteur de ce " Qui suis- je ? " Staline s'interroge sur la pertinence de l'appellation " tsar rouge ". Par son " socialisme dans un seul pays ", sans renier le marxisme, Staline s'est délibérément identifié aux tsars.
Après plus d'un demi-siècle, son ambivalence se perçoit mieux, toute dissimulée qu'elle était derrière les monceaux de cadavres de ses victimes non communistes, méprisées par les historiens de renom du XXe siècle.
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