"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La dernière période de Lars Norén est un tournant radical vers une écriture qui creuse les relations humaines jusqu'à l'os, évoquant les adieux et les souvenirs. Dans une déréliction du temps et de l'espace, les personnages deviennent écrans de projection de la mémoire. Norén, dans la lignée d'Ibsen et de Bergman, fait surgir les fantômes parmi les vivants. Solitaire, dernier texte qui rappelle Les Aveugles de Maeterlinck, nous présente dix personnages anonymes qui cherchent à comprendre pourquoi ils se retrouvent ensemble, dans ce lieu qui leur est inconnu. Plongés dans l'obscurité, presque invisibles les uns aux autres, ils évoquent leurs êtres chers, ceux qu'ils attendent, remontant le fil de la vie - voulant donner un sens à l'absurde, malgré tout.
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