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Écrivain, vedette de music-hall, journaliste, première femme à recevoir en France des funérailles nationales... Les différentes facettes de la vie de Colette témoignent de son goût personnel pour l'alliance de contraires qui chez elle n'en sont pas. C'est le fil de cette vie riche et intense que tire Emmanuelle Lambert dans un portrait littéraire illustré par les photographies d'Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Gisèle Freund, Lee Miller et Irving Penn entre autres. Elle nous y invite à relire l'oeuvre et la vie d'une icône, l'une des plus grandes stylistes du siècle dernier.
Si on ne devait lire qu’un seul ouvrage sur Colette en cette 150e année de sa naissance, ce serait celui-là !
Ce livre est beau, magnifique, indispensable, abondamment illustré de photographies connues ou moins connues de Colette, écrit remarquablement par Emmanuelle Lambert.
L’autrice nous livre une biographie « vivante et participative» de Colette dans le sens où, en nous révélant une Colette plus intime, elle installe son personnage tout en nous nourrissant de ses propres réflexions, et c’est très agréable. Elle nous prend à témoins, nous raconte sa Colette, celle qu’elle a découverte à 20 ans et qui depuis remplie sa vie de femme. Elle nous la détaille d’après ses portraits, ses amours plurielles, son tempérament, son féminisme, sa maternité secondaire, son indépendance morale, sa liberté, et ses écrits évidemment.
Alors bien sûr elle nous parle de Colette, nègre de son 1er mari Henry Gauthier Villars dit Willy grâce à qui elle rencontrera tout le gotha littéraire de Paris, romancière sous pseudonyme puis sous le nom de plume qu’elle se choisit, artiste de music-hall, comédienne, théâtreuse, danseuse, mime, journaliste, chroniqueuse ; Colette fille de Sido et d’un père qui se voulait écrivain mais n’a jamais réussi à écrire ; Colette fille de la nature, provinciale née dans l’Yonne qui terminera ses jours à Paris dans son appartement face au jardin du Palais-Royal ; Colette mariée trois fois à des hommes bien différents, n’ayant engendrée qu’une fille de son 2e mari Henri de Jouvenel ; Colette qui aura droit à des obsèques nationales. Elle nous raconte tout cela avec une écriture fluide, addictive, qui invite à la continuité de la lecture, faisant de son « Sidonie Gabrielle Colette » un pageturner.
Même si on connaît Colette, sa vie, on est pris par le texte, les photographies d’elle si explicites et expliquées par l’autrice, on a l’impression de la redécouvrir, et c’est tant mieux.
Seul petit bémol, lorsque l’on ouvre ce livre, on aimerait entrer directement dans le vif du sujet, dès la première phrase, on est là pour entendre parler de Colette ; or on se heurte à un premier long paragraphe qui nous parle de Marguerite Duras ! Choix de l’autrice, mais légère frustration du lecteur.
Il n’empêche que je suis devenue fan d’Emmanuelle Lambert, de sa façon d’écrire, de raconter. J’ai envie de me plonger dans ses autres romans et récits.
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