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Une fois encore, Sébastien Fritsch a su me faire sortir de ma zone de confort : après la belle découverte que fut Albédo, j’ai pris mon courage d’hypersensible chronique à deux mains et j’ai osé postuler pour recevoir cet ouvrage à la si jolie couverture mais à la thématique si difficile : la violence conjugale. Et clairement, je ne le regrette pas : contrairement à ce que je craignais un peu - parce que oui, ce n’est pas parce que j’ai osé franchir le cap que mes appréhensions s’étaient miraculeusement envolées -, cette thématique, bien que présente du début à la fin, est plus suggérée qu’autre chose. Les allusions sont là, suffisamment présentes pour qu’on ne les oublie pas, mais suffisamment évasives pour ne pas troubler les lecteurs les plus émotifs. C’est du grand art, que de réussir à faire comprendre au lecteur ce qui s’est passé sans le décrire vraiment !
Revenue sur les lieux de son enfance, Ariane se demande si elle a fait le bon choix : Marthe et Noël se souviendront-ils d’elle ? et surtout, pourront-ils et voudront-ils l’aider ? est-ce une bonne idée que de compter sur les fantômes de son passé pour l’aider à résoudre ses problèmes présents ? Ariane, la trentaine bien entamée, mère d’un petit garçon de sept ans taciturne et d’une petite fille de quelques mois à peine, fuit les coups d’un conjoint violent et ne sait vers qui se tourner pour trouver de l’aide. Au fil de cette quête, de cette fuite, Ariane va revivre son enfance et son adolescence, au gré des souvenirs et des réminiscences. « Si tu ne sais plus où tu vas, regarde d’où tu viens », nous dit un proverbe africain. Et c’est, finalement, ce que fait Ariane au cours de ce récit, dans lequel se mêlent et s’entremêlent passé et présent et dans lequel la peur constitue le point commun entre ses deux époques, celle des jeux effrayants mais exaltants et celle des angoisses sournoises et douloureuses.
Avec cet ouvrage, l’auteur nous propose un récit plus introspectif qu’autre chose, une sorte de parenthèse dans notre univers littéraire où l’action prend souvent le pas sur la psychologique profonde des personnages. Il y a bien quelques scènes durant lesquelles notre cœur bat à tout rompre, tandis que l’angoisse nous submerge, tandis que la tension monte brutalement d’un cran, mais en ouvrant ce roman, il ne faut pas s’attendre à une avalanche d’actions. Ce livre est surtout riche en émotions : ce récit, il vous prend aux tripes, il est d’une puissance incroyable. Car Ariane, qui est également la narratrice, nous livre sans la moindre retenue toutes ses angoisses, toutes ses peurs. Car la peur a toujours fait partie de sa vie : la peur de l’obscurité, la frayeur enfantine des jeux interdits, la crainte du rejet et de l’échec, et surtout, l’épouvante qui accompagne la simple pensée rattachée à son mari. J’en suis venue à me demander, bien avant que cela ne soit évoqué dans le roman, si Ariane ne cherchait pas inconsciemment à se plonger dans des situations anxiogènes pour entretenir cette peur : n’ayant connu que cela, n’aurait-elle pas peur d’une existence sans la moindre peur ?
Comme cela fut le cas pour Albédo, je pense qu’il y a deux éléments qui ont contribués à faire de cette lecture un coup de cœur. Tout d’abord, la plume de l’auteur. Je ne le répéterais sans doute jamais assez, mais Sébastien Fritsch a véritablement une plume d’or : à la fois très descriptive, suggestive, et très poétique, vivante. Il sait capter l’attention du lecteur malgré l’apparente lenteur et monotonie du récit, et on en vient ici au deuxième point. Le secret de Sébastien Fritsch pour retenir l’attention du lecteur du début à la fin, c’est tout simplement de ne pas tout dévoiler dès le début. Comparons donc la vie d’Ariane - et donc l’histoire que nous propose de découvrir ce livre - à un collier cassé que le lecteur doit réparer. A chaque flashback, le lecteur reçoit une perle. Mais il lui est tout bonnement impossible de déterminer avec précision où placer cette perle dans le collier avant d’avoir en sa possession toutes les perles, avant d’avoir visionné l’intégralité des souvenirs d’Ariane : ce n’est qu’à la toute fin qu’il sera capable de reconstituer le collier à la perfection. C’est brillant : malgré toutes mes suppositions, toutes mes hypothèses, il y a certains éléments de ce passé mouvementé que je n’aurai même pas pu imaginer ! Tout ne tombe pas tout cuit dans le bec du lecteur : il va lui falloir cogiter un peu pour remettre les morceaux en place et comprendre comment et pourquoi Ariane en est arrivé là aujourd’hui.
En bref, Se retenir aux brindilles (ai-je précisé que je trouvais ce titre magnifique ?) est un récit d’une grande richesse et d’une grande profondeur mené d’une main de maitre par une narration qui ne laisse pas le lecteur inactif. Outre son indispensable réflexion pour reconstituer le déroulement de l’existence d’Ariane, le lecteur est également invité à réfléchir sur lui-même : quelles sont les brindilles qui constitueront un jour le terreau des souvenirs sur lesquels il pourra s’appuyer pour affronter un présent trop difficile à supporter ? Nous avons souvent tendance à chercher les racines de notre existence, mais à quoi pourrons-nous nous raccrocher si par malheur un ouragan venait les déraciner ? Une brindille, une fois serrée dans le poing, ne pourra pas s’envoler loin de nous … Alors, quelles sont vos brindilles ?
Nous suivons l'histoire d'Ariane, qui a grandi avec ses deux amis : Tristan et Matthias. Ils se sont longtemps amusés à se faire peur dans le château abandonné de leur village. Autour d'histoires, de films et de jeux où chacun devait prouver son courage, la peur était toujours au rendez-vous. Trente ans plus tard, Ariane tente de fuir la vie qu'elle a construite depuis 7 ans. Aujourd'hui, sa peur n'est plus un jeu d'enfant, elle est réelle et elle a un visage : celui de son mari.
Après avoir lu Albédo du même auteur, je retrouve ici sa plume toujours aussi fluide et qui nous amène à une lecture douce. Le récit fait à la première personne nous permet d'être dans la tête d'Ariane. On la suit à l'instant T mais à chaque détail qui lui évoque son passé, elle nous emmène dans ses plus profonds souvenirs. Ainsi, elle nous raconte sa vie, du jour où elle a rencontré Tristan jusqu'à aujourd'hui, où elle fuit son mari en laissant derrière elle sa maison, son travail et sa collègue.
Encore une fois, l'auteur réussit, malgré la puissance du récit, à nous faire parvenir certains messages. Puis, malgré les flash-back d'Ariane sur son passé, quelques ombres restent ce qui nous fait soulever des questions qui ne seront élucidées qu'à la toute fin du récit créant ainsi une intrigue qui nous pousse à lire sans s'arrêter. On voit également que pour Ariane, son enfance est restée intacte dans ses souvenirs, malheureusement le temps passe malgré tout et elle comprend alors que rien ne peut arrêter ce temps et que si, pour elle les souvenirs sont toujours là, pour d'autres, ils s'estompent progressivement.
J'ai beaucoup aimé ce livre, pour moi, c'est un coup de cœur ! L'histoire d'Ariane est touchante et je me suis laissé emporter par le récit du début à la fin sans jamais cesser de me demander si Ariane allait s'en sortir. Puis, j'ai était prise dans ses souvenirs, ainsi, je voulais toujours connaître un peu plus ce personnage.
En bref :
Un véritable coup de cœur face à ce récit qui aborde des sujets de la vie courante et qui transporte des messages tout en gardant une intrigue.
Un auteur à lire sans hésitation !
J’ai littéralement dévoré ce livre. Il m’a fallu moins de trois jours pour le lire tellement l’histoire d’Ariane et de sa fuite pour essayer de vaincre sa peur est poignante. De plus, c’est un livre extrêmement bien écrit.
Ariane quitte son mari et sa vie à Lille avec ses deux enfants en bas âge pour fuir la peur et les violences psychologiques et physiques que lui fait subir son mari. Elle retourne dans la ville de son enfance et essaye de se reconstruire auprès des personnes qui l’ont connue et notamment ses 2 amis d’enfance, Tristan et Mathias.
Elle retrouve sa voisine Marthe chez qui elle passait beaucoup de temps pour échapper à l’ambiance pesante qui régnait chez elle à cause de sa mère et de son « handicap ». Mais Marthe a la mémoire qui flanche et ne peut pas l’aider autant qu’Ariane en aurait besoin. Elle part à la quête de ses souvenirs d’enfance pour essayer de se reconstruire, et surtout retrouver Mathias.
Son passé est aussi rempli de peur de par les jeux qu’elle partageait avec ses amis, à l’initiative de Tristan. Elle pensait avoir réussi à passer à autre chose, mais découvre qu’il n’en est rien.
Sa vie est aussi semée de mensonges qu’elle a du affronter lorsqu’elle était encore bien jeune et qui l’on construite telle qu’elle est aujourd’hui. Un peu comme chacun d’entre nous en fait.
Petit à petit, au fil de cette histoire, et des rencontres qu’elle fait dans sa fuite, elle grandit à nouveau. Nous suivons pas à pas ce cheminement pimenté par une partie un peu plus haletante quand son mari la retrouve et veut la ramener à la maison à sa façon.
L’écriture est fluide, les descriptions sont parfaites surtout pour moi qui connais bien la région, car j’ai vécu 18 ans à Lyon. Ce roman m’a permis de faire un retour en arrière de 7 ans dans une ville que j’ai beaucoup aimé et un quartier où j’ai vécu pendant quelques années. Un petit plus non négligeable pour me plonger encore plus dans ce magnifique roman.
C’est un roman qui m’a plu, car je l’ai trouvé touchant. J’avais envie de savoir comme Ariane allait se sortir de cette histoire et comment elle allait sortir grandie de cette nouvelle épreuve qui la touchait. Je suis plutôt adepte des romans policiers et historiques, comme vous le savez, mais ce roman m’a transportée et je l’ai lu comme un roman policier avec une hâte de connaitre la fin.
Je ne peux que vous recommander de lire ce roman qui parlera à chacun de vous, j’en suis sûre.
J’aimerais beaucoup rencontrer l’auteur lors de l’un de mes prochains séjours à Lyon pour échanger avec lui sur ce livre, et je ne peux pas dire cela de tous les livres que je lis.
Ariane fuit loin de Lille où elle habite, la peur est là, je pourrais dire encore là ou de nouveau là. Le visage mangé par des lunettes de soleil cachant le mal, elle part avec ses deux enfants Enzo et Abigaëlle. Sa course la ramène dans la région de son enfance où elle se réfugie chez Marthe, figure d’un amour maternel de son enfance. Que cherche –elle, outre fuir son mari ? Renouer un lien, remonter le temps, trouver le moment où ? Et tout ceci tourne dans sa tête. Les souvenirs arrivent. Mais pourquoi n’était-elle jamais dans la « vraie vie », toujours à la modifier ? A la maison, pas une parole échangée entre le père, la mère et Ariane, alors elle se forge son monde. Ainsi dit-elle de sa mère qu’elle est fauteuil roulant suite à un attentat où sa tante a péri. C’est ce qui fait que Tristan a trouvé en elle une partenaire à la hauteur des histoires rocambolesques du garçon. Plus elle avait peur, plus elle s’agrippait et Mathias, venu se greffer n’a pas dépareillé le duo. La peur était leur moteur. Ariane y croyait dur comme fer, jusqu’au jour où tout s’écroula. Alors, là, fini les jeux, les histoires, elle veut devenir géomètre, il lui faut du concret, du mathématiques, du tangible. Mais, toujours au fond d’elle ce désir d’être aimé, cette peur.
Ariane est comme une orpheline elle n’a jamais pu avoir d’amis autre que Tristan et Matthias « je vis trop repliée sur moi-même pour avoir des amis. Avoir des amis, ça oblige à une certaine intimité, ça conduit à faire des confidences. Je préfère garder mes douleurs pour moi. »
Au cours de ses confessions à un inconnu, elle dit ceci « J’ai toujours été attirée par les pervers. Et c’est sûrement parce que ma mère en était une….. Tristan, mon mari : deux grands pervers ». Elle explique sa théorie « Si j’ai laissé tomber tous ces garçons gentils, c’est parce qu’ils ne correspondaient pas à ce que je cherchais. Mon homme idéal n’est pas un gentil : c’est un pervers. Ce que je veux, c’est souffrir. Je suis aussi folle que ma mère. »
La peur est la grande héroïne de ce livre. Ariane passe de l’enfance, où l’on joue à se faire peur, à la peur de son mari, la peur des femmes battues. Elle essaie de se retenir aux brindilles pour arriver jusqu’à la branche maîtresse qui lui permettra de sortir la tête de l’eau et d’arrêter sa fuite. « Le silence de Marthe pèse de nouveau sur moi : je ne parviens plus à trouver les mots ; j'ai beau chercher comment poursuivre mes explications, rien ne vient. Je m'enfonce au contraire dans les pensées les plus sombres, comme aspirée par un marécage, incapable de trouver ne serait-ce qu'une brindille à laquelle m'accrocher. »
Quelques longueurs et langueurs en début de livre qui ont fait que j’ai arrêté ma lecture pour mieux la reprendre. J’ai compris, plus tard, le pourquoi de ces retours à l’enfance que Sébastien Fritsch distille sans forcement suivre l’ordre chronologique, les souvenirs ne suivent pas cet ordre là.
La peur, il la dissèque, la roule, la décrit méticuleusement. L’atmosphère se fait pesante, puis arrive une accalmie pour mieux y retourner, comme Ariane qui essaie de sortir la tête de l’eau et trouver une brindille à laquelle s’accrocher.
Sébastien Fritsch l’écrit fuir ou rester ? Avancer ou revenir ? Abandonner ou se retenir aux brindilles. Ces questions seront le fil invisible et ténu de ce livre, celles qui permettront à Ariane de trouver des réponses. En tout cas, ce fil nous ne le lâchons pas.
Sébastien Fritsch m’a gentiment envoyé son livre et je l’en remercie. Je suis certaine de son avenir en tant qu’écrivain
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