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Capitale de la Macédoine ottomane, Salonique a connu au XIXe siècle une incroyable métamorphose...
Capitale de la Macédoine ottomane, Salonique a connu au XIXe siècle une incroyable métamorphose. Coeur industriel de l'Empire, foyer de la modernité turque, jusqu'à la reconquête par les Grecs en 1912, la cité est une ville pluriethnique et multiconfessionnelle, un carrefour culturel et un havre aussi où se sont réfugiés, depuis des siècles, les sépharades bannis d'Espagne et les ashkénazes chassés d'Europe. Une véritable Jérusalem des Balkans.
En sélectionnant des images dans la plus riche collection privée de photographies dédiées à l'Empire ottoman, celle de Pierre de Gigord, Catherine Pinguet dresse un portrait de la ville de la seconde moitié du XIXe siècle à la fin de la Première Guerre mondiale. Elle restitue le quotidien des habitants et les mutations de la ville, de leur cadre de vie : animation des rues, activités commerciales et corporations de métiers, nouveaux édifices, quartiers résidentiels, périphérie déshéritée où sont apparues les premières industries.
Viennent s'ajouter les clichés d'événements majeurs, tels que la révolution jeune-turque de juillet 1908 dont Salonique a été le berceau, puis l'incendie d'août 1917, qui a détruit à jamais les quartiers historiques de la communauté juive. Ces flammes préfigurent la fin d'une époque, celle des grandes cités cosmopolites de la Méditerranée orientale qui disparaîtront les unes après les autres, dans des circonstances souvent dramatiques
Le Musée d’art et d’histoire du judaïsme (Mahj) présente une exposition sur la ville de Salonique de 1870 à 1920 à partir du fonds photographique du collectionneur Pierre de Gigord. Salonique fut la capitale de la Macédoine ottomane qui au XIXème siècle a connu un essor gigantesque. Reconnu comme la vitrine avancée de l’empire ottoman, Salonique sera reconquis en 1912 par la Grèce et reprendra son nom antique, Thessalonique.
Néanmoins, la ville est connue pour sa population pluriethnique et multireligieuse. Elle a été terre d’accueil des juifs sépharades, obligés de quitter l’Espagne vers le milieu du XVè siècle, et des juifs ashkénazes de l’Europe de l’Est. Certains l’appellent la “Jérusalem des Balkans”.
Le catalogue présente un grand nombre des photographies de la collection (dont celles exposées), conceptualisée par le texte de l’historienne chercheuse, Catherine Pinguet.
Pierre de Gigorg, passionné d’orient et grand voyageur, a constitué une collection de photographies anciennes remarquables à partir du travail de deux photographes, Paul Zepdji et Ali Eniss. De plus, le collectionneur a légué toutes ses collectes au Mahj.
Catherine Pinguet propose une histoire de Salonique à partir de celles-ci. Ainsi, la lecture de ce catalogue permet de retracer l’évolution industrielle de la ville et les liens étroits entretenus avec l’Europe et l’empire Ottoman.
L’ouvrage débute dès l’incendie de 1870 qui détruit une partie de la ville, documentée par la collection de Pierre de Gigorg. Puis une déambulation en images est proposée à travers l’expansion industrielle et le développement du commerce maritime.
Ainsi, la première partie témoigne de la transformation de la ville où le cosmopolitisme est de rigueur. Néanmoins, la communauté juive est la plus importante. Ainsi, la ville de Salonique vit à l’heure des rites de cette religion. Paul Zepdji est installé comme photographe officiel, spécialiste des portraits posés.
La seconde partie rassemble des plaques de verre du photographe amateur Ali Eniss, qui documente presque exclusivement le quotidien de la communauté juive. Celui-ci raconte à travers ses images notamment “la révolution jeune-turque” de juillet 1908 puis l’incendie d’août 1917 qui a détruit les quartiers juifs historiques. Ce dernier préfigure ce qui se passera quelques années plus tard avec l’extermination de la communauté par les nazis.
Ce catalogue documente une histoire oubliée entachée par le drame final. Mais, il permet aussi de comprendre l’importance de la photographie, témoignage indispensable du vivant et du quotidien. L’exposition est évidemment à découvrir de visu, mais le catalogue amène une dimension historique et sociologique qui conceptualise toutes les images présentées. Un vrai régal !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/12/13/salonique-1870-1920/
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Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 2 jours
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