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Saint-Vit, les champs traversains ; Doubs ; nécropole mérovingienne, VI-VII siècle ap. J.-C. et enclos protohistirique, IXe-Ve siècle av. J.-C.

Couverture du livre « Saint-Vit, les champs traversains ; Doubs ; nécropole mérovingienne, VI-VII siècle ap. J.-C. et enclos protohistirique, IXe-Ve siècle av. J.-C. » de Jean-Pierre Urlacher et Francoise Passard-Urlacher et Sophie Gizard aux éditions Pu De Franche Comte
Résumé:

La plaine alluviale aux environs de Saint-Vit, à l'aval de Besançon, a fait l'objet de nombreuses investigations archéologiques depuis une trentaine d'années. C'est à l'occasion des fouilles liées au projet de liaison à grand gabarit du canal Rhin-Saône qu'une vaste nécropole protohistorique à... Voir plus

La plaine alluviale aux environs de Saint-Vit, à l'aval de Besançon, a fait l'objet de nombreuses investigations archéologiques depuis une trentaine d'années. C'est à l'occasion des fouilles liées au projet de liaison à grand gabarit du canal Rhin-Saône qu'une vaste nécropole protohistorique à enclos fut d'abord étudiée et que le cimetière mérovingien des "Champs Traversains" fut découvert. Une fouille exhaustive, réalisée de 1995 à 1999, a permis de mettre en relation ces occupations successives. Implantée sur le plus grand des deux monuments funéraires à double fossé, daté de la fin de l'âge du Bronze et de l'âge du Fer, la nécropole du haut Moyen Âge fut aménagée un peu plus de mille ans plus tard, à partir de la seconde moitié du 6e siècle après J.-C. jusque dans les années 630/40. L'enclos 4 des "Champs Traversains", d'un diamètre de plus de 55 mètres, conserve en son centre un tertre au sein duquel avaient été disposées plusieurs sépultures à partir de la fin du 9e siècle jusqu'au début du 5e siècle avant J.-C. Les remaniements importants de cet aménagement au cours des siècles suivants ne permettent pas d'analyser dans le détail les gestes funéraires liés à leur installation. En effet, les 191 inhumations conservées et l'incinération du premier Moyen Âge s'organisent sur cette structure et l'utilisent en partie. Déposées dans de vastes chambres funéraires et plus rarement dans des fosses étroites, ces sépultures sont riches d'enseignements. Des constructions funéraires à enclos de poteaux et de fossés constituent l'une des originalités du site mérovingien. L'anthropologie biologique permet de caractériser cette population et de mettre en évidence son état sanitaire privilégié. L'importance du mobilier archéologique autorise l'établissement d'un cadre chronologique très affiné tout en mettant l'accent sur des pratiques mortuaires distinctives à travers la combinaison d'armement des hommes par exemple, le costume des femmes ou encore les offrandes alimentaires. La place des enfants est aussi analysée au sein de cette communauté de notables qui se manifeste par le caractère ostentatoire de ses gestes funéraires. Les comparaisons avec les données archéologiques à disposition dans le domaine mérovingien occidental permettent, entre autres, de préciser les relations avec la rive droite du Rhin et l'est de la Gaule. Ces spécificités offrent en outre l'opportunité de proposer le cadre culturel et historique de la nécropole au moment où le royaume franc intègre la Burgondie en 534, puis se réorganise après 561, sous le règne de Gontran. Cette étude met l'accent sur un modèle funéraire spécifique à une élite installée dans la vallée du Doubs pour y asseoir l'autorité franque. Si le contraste avec les usages locaux, issus des traditions de l'antiquité tardive, est indéniable, certaines données matérielles et les modifications des coutumes funéraires au cours du siècle d'utilisation de la nécropole indiquent l'ancrage progressif de la population inhumée au sein du domaine culturel régional.

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