Ce travail se propose comme sujet l´étude du rire, de la joie, de l´ironie et de l´humour dans le recueil de nouvelles de Marguerite de Navarre (1492-1549). Le premier but est de mieux saisir l´environnement philosophico-rhétorique, ecclésiastique, historique et littéraire de ces phénomènes. L´analyse du rire et de la joie dans le texte ainsi que des occurrences d´ironie et d´humour permettra aussi de s´interroger sur le message de Marguerite de Navarre à travers son Heptaméron. En tant que spécimens de l´homo ludens, les devisants, néanmoins menacés par la mélancolie, se livrent au jeu de la découverte de l´être humain tout en se sachant dans la main de Dieu. Quel profit tirent-ils de l´alternance des activités spirituelles et profanes qu´ils poursuivent pendant leurs huit jours au monastère ? Apprendraient-ils à pouvoir sourire et rire d´eux-mêmes, bref à se relativiser et ainsi à devenir de vrais courtisans évangéliques ? Considérant le point de départ de la reine de Navarre comme augustinien, c´est-à-dire que l´être humain est vu comme réalité insondable dont Dieu seul connaît les profondeurs, l´auteur proposerait à travers son recueil une vision de l´être qui n´en fait pas un drame.
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