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Renée, mon aïeule. Devrais-je lui dire que je l'aime ou est-ce autre chose ? Elle m'attire, m'empêche de dormir. Je la sens, chaque nuit, passer son souffle sur mon corps. Elle reste, plus ou moins longtemps, à me regarder, à m'effleurer, puis elle finit par pleurer. Ses plaintes, tantôt murmures, tantôt minces sanglots, s'immiscent entre mes lèvres. Souvent, j'entends l'orage, la tempête se déchaîner avec éclairs, tonnerre, pluie battante, torrents,boue et sang.
Vignette de couverture : Isabelle Clement
L'auteur remonte le cours du temps pour retrouver la trace de Renée, cette aïeule qui l'obsède et dont elle ne sait rien. Elle entend les cris et les sanglots de cette femme rendue folle de chagrin, dont on a enterré le souvenir dans le silence familial. Les mots de Cécile Guivarch, tout de compassion et de tendresse, s'emparent de cette vie broyée pour en faire un tombeau littéraire où l'émotion suinte à chaque ligne. Des mots qui semblent bercer et apaiser toutes les souffrances des femmes, d'hier et d'aujourd'hui, d'ici ou d'ailleurs.
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