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En commençant ce livre, j’avais dans l’idée de partir dans une contrée lointaine à la découverte d’une culture exotique. Patricia Grace nous emmène bien en immersion dans une région du globe peu connue, à la rencontre d’un peuple maori. A leur contact, on est les témoins de leur quotidien. Dans ce roman choral, l’autrice met en lumière leur capacité de subsistance, leurs us et coutumes ainsi que leurs croyances ancestrales. Elle démontre aussi que face à l’adversité, cette communauté fait preuve d’une obstination et d’une solidarité à toutes épreuves.
Malgré ma curiosité envers les thèmes abordés, je me suis retrouvé face un obstacle infranchissable : l’écriture. Dès les premières pages, mes yeux ont rencontré des difficultés à lire avec fluidité. L’explication m’est très vite apparue. L’autrice utilise à outrance les répétitions. Dans un même paragraphe, un certain nombre de mots et d’expressions réapparaissent plusieurs fois. Cela pourrait être le fruit d’un effet de style pour créer une sensation ensorcelante, mais comme il est récurrent tout au long du texte, ce tic d’écriture devient vraiment handicapant à la lecture. Obnubilé par cette particularité, mon expérience est devenue laborieuse. Je ne pouvais avancer sereinement sans buter sur les termes. Si en plus, on ajoute que j’ai trouvé les dialogues insipides et pas du tout réalistes, je peux affirmer en toute honnêteté que mon premier rendez-vous avec Patricia Grace est totalement manqué.
Je ne remets pas en cause la nécessité de cet ouvrage, ni sa qualité. Nous n’étions juste pas programmés pour nous rencontrer et les gouts et les couleurs ne s’expliquent pas toujours. Si vous avez lu ou allez lire ce roman, dites-moi si la magie a opéré sur vous. Au vu des prix remportés et des critiques positives, votre ressenti sera peut-être différent et prouvera alors que je n’étais pas compatible avec cette écrivaine, tout simplement !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2021/11/28/patricia-grace-potiki/
Ce pourrait être un conte, la nuit murmurée dans un silence magnétique. La Nouvelle-Zélande et sa choralité ancestrale ravagée par un colonialisme sans faille.
L’histoire orale, veloutée, qui, pourtant est dévorée par les bouleversements, les affres et par ceux qui n’ont pas compris, qui ne savent pas le langage secret des sages et des conjugaisons altières.
Cette fable plausible est un cri dans la nuit. Les paroles mythiques qui résisteront après la lumière crépusculaire.
« Potiki. Le Petit dernier » est œuvre.
« Il était une fois un sculpteur qui avait passé sa vie avec du bois, à chercher et à révéler les formes qui s’y cachaient. »
Voici l’heure vertueuse de l’écoute grave, essentialiste. La polyphonie soulève la quintessence. L’arborescence d’une famille résistante, voile générationnel, qui ne connaît que les chants des coquillages, les fraternités lianes et les pouvoirs de la terre ferme. Le liant solidaire d’un peuple abreuvé aux pièges des colonisateurs. Le sacré d’une terre fissurée à coup de bulldozer par l’homme blanc.
« Mais si on ratait les signes, ou si on se laissait distraire, on pouvait être perdant.»
L’écriture s’efface. Les symboles prennent place dans cette litanie d’un peuple qui va se révolter pacifiquement. Les forces spéculatives, les convictions souveraines, les gestuelles constantes et magnanimes sont des socles. Les habitus sont des grottes matrices. On ressent ce qu’est la véritable foi d’un peuple.
Et pourtant ! Ils sont écorchés vifs au fronton de l’irrévocable. Le sanglot long d’une terre mise à feu et à sang. Piétiner les divinités, ce qu’un peuple ressent alors de sel et d’amertume.
« Si nous vous le donnons, c’est nous qui échouerons. Nous serons à nouveau des esclaves alors que nous commençons à peine à être libres. »
« Les promoteurs étaient fâchés de nos refus répétés, mais c’était parce qu’ils ne comprenaient pas que nous avions deux possibilités, la pauvreté ou l’autodestruction. Et pourtant, « pauvreté » n’est pas le mot juste. La pauvreté elle aussi est destructrice. »
Pokiti est le symbole des déchirements, des contre-feux, des lois et errances intérieures. Le dernier né parabolique.
« Les collines sont silencieuses et les machines sont parties. »
De chair et d’os, d’esprit et de mythes, la transmission inaugurale des tracés d’un pays qui va renaître. Le dernier né façonné par l’amour .
« Et les histoires traitaient aussi de la terre et de la mer du ciel et du feu, de la vie et de la mort, de l’amour et de la colère, et de la douleur. »
« Enfants, petits enfants -je vous salue tous. A votre tour... »
Magistral, incontournable.
Prenez soin des notes des traductrices de l’anglais (Nouvelle-Zélande).
« L’histoire devient ainsi des histoires, chaque narrateur contribuant par sa propre voix distinctive à un récit collectif. Potiki :un moment fort dans la littérature autochtone d’Aotearoa -Nouvelle-Zélande, au tout début de ce qu’on allait appeler la renaissance mãori.
Publié par les majeures Éditions Au vent des îles.
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