Longtemps ignorée, parfois sciemment, car l'idée de sa présence allait à l'encontre des idéaux d'une sculpture antique blanche et pure propagés après Winckelmann, la polychromie de la sculpture et de l'architecture classiques et tardives fait l'objet d'importants programmes de recherche depuis trente ans. Dans ce domaine d'étude, l'ouvrage se concentre sur la particularité de la polychromie impériale romaine et ses développements tardifs (Ier siècle avant J.-C.-VIe siècle ap. J.-C.) pour étudier les caractéristiques techniques et la signification socioculturelle des couleurs.
Après un bilan des études sur la polychromie déjà réalisées, cet ouvrage présente les premiers résultats du projet EU-MSCA-IF PolyCHRoMA, qui a documenté des traces de couleurs non immédiatement visibles (couleurs perdues) grâce à l'analyse physico-chimique d'un nouveau corpus d'éléments sculpturaux et architecturaux provenant de quelques grands musées européens et nord-africains (Musées royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles, Musée royal de Mariemont, Musée départemental Arles antique, Musée Saint-Raymond de Toulouse, Museo Archeologico di Milano, Museo Nazionale e Museo Arcivescovile in Ravenna, Musée National du Bardo et autres collections tunisiennes). L'étude chronologique et contextuelle systématique de ces traces, avant que le temps n'assure la perte des couleurs, confirme que la polychromie offre une nouvelle source pour évaluer la signification culturelle de la couleur au tournant du premier millénaire.
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