"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au printemps 1915, Léon Cognard, lieutenant de gendarmerie bourlingueur et anticonformiste, quitte sa brigade bretonne pour rejoindre le front de Picardie et prendre le commandement d'une prévôté de division d'infanterie. Sa nouvelle position est des plus délicates entre une bureaucratie tatillonne et l'hostilité légendaire des fantassins à l'égard des gendarmes, ces empêcheurs de tourner en rond considérés comme des planqués.
Lorsqu'il est confronté à un suicide suspect au sein de l'unité dont il doit assurer la police, Léon traite l'affaire avec son opiniâtreté habituelle. Mais celle-ci l'entraîne dans un engrenage qui risque bien de faire trembler la Grande Muette sur ses fondements...
Certains crimes ne doivent-ils pas demeurer impunis ?
À la guerre, y a-t-il encore de la place pour l'idéalisme ?
Et surtout, quelle valeur reste-t-il à la vérité quand seule compte la victoire ?
Le prix du roman de la Gendarmerie nationale récompense un roman inédit, littéraire, historique ou policier, dans lequel la gendarmerie ou le métier de gendarme occupe une place prépondérante.
Pourquoi ne l’ai-je pas lu plus tôt ? Voilà la question que je me pose à la fermeture de ce livre. Pourtant, je connaissais déjà Patrice Quélard qui m’avait impressionné il y a quelques années avec « Fratricide ». A l’époque, je n’avais pas tari d’éloges sur ce magnifique roman. A la sortie de ce nouvel opus, j’étais ravi de retrouver l’auteur. Hélas, pris dans la spirale des sorties littéraires, celui-ci était resté coincé dans ma Pile à Lire. Heureusement, cette erreur est réparée et je m’en félicite !
J’ai retrouvé avec plaisir sa plume virtuose. Il sait créer une ambiance et plonger le lecteur dans son univers. La première guerre mondiale n’est pas ma tasse de thé, mais il arrive, grâce à son travail et son talent, à m’entraîner avec lui dans les tranchées.
Sous couvert d’une enquête pour meurtres, on découvre le fonctionnement interne et le rôle méconnus de la gendarmerie pendant le conflit. On rencontre surtout le génial lieutenant Léon Cognard. Il est de ces personnages qu’on n’oublie pas. Il est charismatique, éloquent et philosophe à ses heures perdues. Sa persévérance et sa confiance en lui frôlent parfois l’arrogance. Mais ses qualités et ses défauts en font un homme haut en couleur qui illumine le récit. Il joue avec les mots et les passes d’armes avec ses collaborateurs de la Grande Muette, en particulier avec ses supérieurs, sont des moments jouissifs de cette lecture.
« Place des immortels » est la formidable introduction d’un héros que j’aurai une grande joie à retrouver pour une prochaine aventure. Jusque-là, Patrice Quélard était un peu confidentiel. Je peux comprendre que vous soyez passés à côté. Mais maintenant qu’il est soutenu par un éditeur de renom, vous n’avez plus d’excuses pour ne pas lui laisser sa chance. Je vous garantis que vous me remercierez d’avoir mis en avant ce grand écrivain !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2021/12/24/patrice-quelard-place-des-immortels/
Place aux immortels de Patrice Quelard
Ce livre a reçu le prix du roman de la Gendarmerie Nationale 2021 ! Un livre que je devais absolument lire ayant un passé avec cette belle Institution. Au printemps 1915, dit l'auteur, Léon Cognard, lieutenant de gendarmerie, bourlingueur et anticonformiste quitte sa brigade bretonne pour rejoindre le front de Picardie en tant que commandant d'une unité prévôtale de division d'infanterie. La Gendarmerie hier comme aujourd'hui sur décision du ministère de la Défense, met en place au sein des forces armées françaises stationnées à l'étranger ou engagées en opérations extérieures des détachements prévôtaux en charge de missions de police générale et de police judiciaire militaire. Actuellement environ 80 gendarmes Officiers de Police judiciaire sont déployés à l'étranger.
Mais revenons à notre roman. Nettement moins exposées que les troupes en première ligne, les unités prévôtales, sont mal considérés et rencontrent une franche hostilité parmi les soldats et officiers, considérés comme des planqués, des empêcheurs de tourner en rond. Raillés sous le nom d'immortel car considérés comme des planqués, des militaires qui se prétendent militaires mais ne vont pas au front, tuer et se faire tuer.
Le lieutenant Léon Cognard dont vous retrouverez en italique ses commentaires qui ne manquent pas de sel, fort en gueule, ne se laissera pas marcher sur les pieds quelque soit l'officier supérieur qu'il rencontrera. Cela commence par sa présentation au colonel Testard, chef d'état major du Général Bouyssou, lors de sa prise de fonction. « Celui-ci me charge de vous souhaitez la bienvenue de sa part, mais il n'a pas le temps de vous recevoir dans l'immédiat... Ce que Cognard traduit par ni dans l'immédiat ni demain, ni jusqu'aux calendes grecques, et si jamais il souhaite vous recevoir un jour, ce ne sera sûrement pas pour vous accrocher une médaille. »
Or, voilà que le lieutenant Léon Cognard va être confronté au suicide suspect du caporal Guyader. Léon et son adjoint Bellec va alors avec opiniâtreté enquêter sur cette mort, trop vite classée en suicide par le commandant de ce régiment. Souvent, lorsque l'on cherche l ! On trouve . Bien entendu cela ne fait pas que des heureux et là l'enquête ouverte par Léon Cognard va faire trembler la Grande muette sur ses fondements !
Certains crimes ne doivent pas demeurer impunis et quelle valeur à la vérité quand seule compte la victoire ! Interroge Patrice Quelard dans son livre place aux immortels .
Vous allez découvrir une figure, comme l'on dit, celle de Léon Cognard, ne manquant ni humour, ni sens du terrain , ni de l'enquête sur son cheval Rossinante. Vous découvrirez autour de lui, des personnages haut en couleur dont même les détails physiques vous seront précisées. Vous verrez un homme, un officier de gendarmerie dans son rôle d'encadrant, veillant à la santé physique des hommes placés sous ses ordres, vous ressentirez cet esprit de corps qui l'anime et vous le retrouverez en duel sur une plage de Bretagne, le 7 octobre 1917. Ce livre et précis, réaliste, détaillé par son auteur qui n'est pas un gendarme, mais on aurait pu le penser, livre un regard sur les missions de la gendarmerie prévôtale lors de cette première guerre mondiale avec bonhomie, humour et sens du service .
Ce livre Place aux Immortels, prix du roman de la Gendarmerie 2021, je vous invite à le découvrir. C'est un bel hommage aux gendarmes prévôtaux à cette époque est une belle histoire criminelle.Vous aurez sûrement un peu de nostalgie a quitté ce Capitaine Léon Cognard ce 30 juin 1919, dans sa brigade d'Etel alors qu'il recherche sur son bureau la circulaire pour une demande de volontaire pour la prévôté au Levant dans l'empire Ottoman. Ou le voir partir, « voir des aras bleus en liberté ça c'était un projet fondateur! Quelle plus belle destination d'aventure que l'Amérique du Sud, pour un ingénieux hidalgo sur son fringant destrier ! » Bonne lecture ! Bien à vous.
Ce roman se déroule en 1915, à Albert dans la Somme puis Suippes, dans la Marne, sur le front d'une guerre meurtrière. Léon Cognard, lieutenant de gendarmerie, emmerdeur au grand coeur et anticonformiste, est muté de sa brigade Bretonne d'Etel, vers le front de Picardie, où il va prendre le commandement d'une prévôté de division d'infanterie. Les gendarmes sont détestés par les fantassins en première ligne qui les considèrent comme des planqués. Les relations sont difficiles entre militaires et gendarmes, tout comme entre Cognard et le maréchal des logis, Jouannic, son second, intraitable mais plein de bon sens. le courant passe mieux avec Bellec, le second maréchal des logis plus jeune et plus cultivé. Cognard circule sur son cheval qu'il a appelé Rossinante et à qui il parle comme à un ami, de la prévôté jusqu'au front assurant la police. Par son empathie et son humour; son courage aussi, il va réussir à se faire apprécier de ses hommes, même de Jouannic.
Confronté au suicide suspect de Guyader, un des fantassins, il va vouloir aller jusqu'au bout pour faire éclater la vérité mais va se heurter à la colère et l'omerta de l'état-major militaire. Jouannic et Bellec lui conseillent d'abandonner et il va finir par les écouter.
Les gendarmes font le sale boulot : arrêter les déserteurs, surveiller le nettoyage des latrines. transférer les prisonniers, faire respecter l'ordre et les priorités, mais sont aussi infirmiers pour accompagner les soldats blessés. Ce roman met en valeur le rôle qu'ils ont joué pendant cette horrible guerre
C'est bien écrit et je me suis attachée à Léon Cognard, personnage très fort, qui essaie toujours d'apaiser les tensions, de résoudre les problèmes, d'empêcher les mauvais d'agir : un Don Quichotte à sa façon. J'ai partagé ses questionnements ses doutes. Ses collègues aussi sont attachants, notamment Bellec et Jouannic, mais aussi Bertho qui vient aussi d'Ethel.
1915, Léo Cognard, lieutenant de gendarmerie, prend le poste de prévôt de division dans le département de la Somme, au plus fort du conflit. Il se fait rapidement remarquer par une attitude originale, autant auprès de ses hommes que de ceux d'autres unités.
L'intérêt du récit est d'abord et surtout historique, l'intrigue policière que propose l'auteur se présentant comme une petite histoire noyée dans la grande. Le rôle de la gendarmerie, la prévôté, en période de guerre n'ayant pas souvent été évoqué, on le découvre à travers le quotidien de personnes chargées d'accomplir des tâches de maintien de l'ordre qui leur attirent inimitié et rancœur de la part de soldats qui, confrontés à la loterie mortelle des combats, les considèrent comme des planqués.
Dans ce cadre où la mort frappe les hommes par milliers, le lieutenant s'intéresse à celle d'un capitaine dont l'épouse est persuadée qu'il n'a pas été tué par un projectile ennemi, puis à un suicide fortement douteux dans le même régiment. Mais il s'aperçoit vite que son sens de la justice n'est pas partagé par la hiérarchie d'une armée qui porte bien son surnom de « grande muette ».
Léo Cognard est un homme cultivé, passé maître dans l'art de la rhétorique, ce qui nous vaut de savoureuses passes d'armes avec ses supérieurs, dont le colonel Testard, et avec certains officiers de l'infanterie plus gradés que lui, à qui il tient tête, fort des prérogatives que lui donne la position de la gendarmerie en temps de guerre. Têtu, il n'hésite pas, quitte à obtenir le surnom de Don Quichotte, à se battre contre des brasseurs de vents qui n'apprécient pas sa détermination à obtenir réparation pour les familles des deux soldats dont la mort ne doit rien aux balles allemandes.
Son obstination lui vaut une réputation de prétentieux et d'emmerdeur. Réfutant le premier terme, souvent question pour lui de point de vue et de circonstance, il reconnaît aisément qu'en ce qui concerne le deuxième, si ne pas faire comme les autres c'est être un emmerdeur, alors oui, il en est bien un depuis toujours.
Je remercie les Éditions PLON pour ce superbe moment de lecture.
Au printemps 1915, le lieutenant Léon Cognard est détaché de la Gendarmerie Nationale pour prendre le commandement d’une prévôté à Albert, sur le front de la Somme. En charge de la police judiciaire militaire auprès des forces armées, et nettement moins exposées que les troupes qu’elles accompagnent, les unités prévôtales sont très mal considérées et rencontrent une franche hostilité parmi soldats et officiers. Déjà très malmenés dans l’exercice de leurs fonctions courantes, les gendarmes vont se trouver face à un mur lorsqu’il s’agira pour eux d’éclaircir les circonstances suspectes du suicide d’un biffin.
Parfaitement documenté et rédigé avec un grand souci du détail et de l’exactitude, ce roman historique a pour intérêt majeur de nous faire découvrir le rôle méconnu de la gendarmerie en temps de guerre. Mission difficile que de faire la police sur le front, quand l’hécatombe et l’enfer des tranchées semblent rendre bien dérisoires petits et grands délits. Comment ne pas comprendre l’animosité d’hommes rendus au bout de l’horreur et dont la vie ne tient qu’à un fil, lorsque des « embusqués » prétendent leur faire la leçon et sanctionner leurs fautes ? Il faut bien du doigté et du discernement pour être à la hauteur du défi, qui devient même gageure lorsqu’il est question d’enquête criminelle dans ces circonstances.
Le récit s’organise autour d’un personnage central, Léon Cognard, un peu idéaliste et très anti-conformiste, qui met toute sa psychologie au service de son rôle d’encadrement. L’homme, qui ne manque ni d’humour ni de lucidité, se compare souvent à Don Quichotte, mais il est avant tout un parangon de réalisme et de pragmatisme dans ce contexte apocalyptique. Il est accompagné d’autres figures marquantes, toutes campées avec finesse et précision. Il n’est pas jusqu’au facétieux cheval Rossinante qui n’ait fait l’objet d’une étude approfondie et d’une restitution soignée et crédible. Et c’est presque nostalgique de leur camaraderie et de leur esprit de corps que l’on quitte les membres de cette équipe si puissamment incarnée.
D’une parfaite exactitude et de facture classique, ce roman habité par des personnages aussi humains que nature et tendu par juste ce qu’il faut d’intrigue policière pour ne pas voler la vedette à la fresque historique, est une lecture aussi plaisante qu'intéressante sur les missions méconnues de la gendarmerie prévôtale.
En toute logique, je n'aurais jamais dû lire « Place aux immortels » n'étant attirée ni par les romans ayant comme toile de fond une des deux guerres mondiales ni par ceux mettant en scène des militaires, fussent-ils des gendarmes. Or ce roman cumulait, en apparence, ces deux inconvénients.
Mais c'était sans compter sans Babelio et les éditions Plon, que je remercie, qui me l'ont proposé lors d'une Masse Critique privilégiée ; j'ai toujours eu la chance, à travers cette opération, de découvrir des auteurs qui m'étaient inconnus et de nouveaux horizons, quelquefois très éloignés de ma zone de confort littéraire. J'ai donc accepté sans hésitation et j'ai bien fait.
Ce roman fut une très bonne surprise par sa singularité ; il met en scène la prévôté, c'est-à-dire les gendarmes qui accompagnaient les troupes à la guerre, pour assurer des missions de police militaire (interception des fuyards, lutte contre l'alcoolisme des soldats et le pillage, transfert des prisonniers de guerre, contrôle de la circulation dans la zone des armées). La prévôté existe d'ailleurs toujours aux côtés des militaires français engagés en opérations extérieures. Nous partageons le quotidien des gendarmes, et en particulier de leur chef, le lieutenant Cognard (nom prédestiné, la cogne étant un des surnoms peu amènes dont est affublée la gendarmerie), officier complètement atypique, de janvier 2015 dans la Somme à août 2015 dans la Marne puis de retour à l'arrière, en Bretagne.
Le lieutenant Cognard décide, contre les ordres de sa hiérarchie, d'enquêter sur la mort suspecte de deux militaires de la même unité ; sa recherche de la vérité lui vaudra de s'opposer à l'armée à un moment où tous les moyens sont bons pour arracher la victoire.
Ce roman est très minutieusement documenté ce qui parfois, amène l'auteur à alourdir le récit par des détails nombreux qui ne sont pas indispensables, sauf peut-être pour un historien ; ce n'est qu'à partir de la page 96 que l'on commence à glisser vers un polar et à partir de la page 174, que l'enquête démarre véritablement. Je pense qu'elle n'est, en fait, qu'un prétexte pour nous faire vivre le quotidien des gendarmes pendant la première guerre mondiale et pour leur rendre un hommage appuyé. L'auteur s'attache à montrer que ces hommes, qui étaient méprisés par les soldats car ne se battant pas au front, ont joué un rôle inestimable, dans l'ombre, en appui aux troupes qui combattaient.
On sent la sympathie et une certaine tendresse derrière tous les personnages haut en couleur de gendarmes, qu'ils soient sous-officier ne jurant que par le règlement ou gendarme au niveau intellectuel au ras des pâquerettes ou porté sur la bouteille ou se moquant de son chef. Les militaires, eux, ne bénéficient pas de la même empathie ; ce roman est d'ailleurs un réquisitoire contre une hiérarchie militaire tatillonne, loin des réalités, contre des officiers supérieurs se croyant tout permis.
Les femmes, on s'en doute, vu le contexte historique, brillent par leur absence ou sont cantonnées dans le rôle de veuve ou d'épouse infidèle.
J'ai beaucoup appris sur la gendarmerie en temps de guerre et ai découvert un sujet peu abordé dans les livres d'histoire et encore moins dans la littérature : les meurtres de soldats français par d'autres soldats français sur le front. le roman ne se contente pas d'être manichéen mais soulève une question essentielle : tout est-il permis en temps de guerre pour remplir la mission et éventuellement sauver des camarades?
J'ai beaucoup aimé le style truculent de l'auteur, que ce soit celui très imagé et très inventif des gendarmes et des soldats ou celui des gens du cru et j'ai d'ailleurs souvent souri ; l'ironie, l'humour pince-sans-rire sont omniprésents faisant de cette lecture un vrai plaisir.
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