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Pierre-Antoine Demachy, le témoin méconnu

Couverture du livre « Pierre-Antoine Demachy, le témoin méconnu » de  aux éditions Magellan & Cie
Résumé:

De Machy nait à l'aube du règne personnel de Louis XV. S'il est parmi les premiers à la suite de son maître, Servandoni, à introduire dix ans avant Hubert Robert la peinture de Ruines à l'Académie Royale, il est aujourd'hui principalement connu pour ses vues de Paris.
De fait, durant sa longue... Voir plus

De Machy nait à l'aube du règne personnel de Louis XV. S'il est parmi les premiers à la suite de son maître, Servandoni, à introduire dix ans avant Hubert Robert la peinture de Ruines à l'Académie Royale, il est aujourd'hui principalement connu pour ses vues de Paris.
De fait, durant sa longue vie, cet artiste voit sa ville se transformer. Le dix-huitième siècle est marqué par le développement intense des techniques dans tous les domaines. Paris con-nait une activité importante dans le domaine de la construction. La seconde partie du siècle est caractérisée par la transformation de la physionomie de la ville. Le triomphe du nouveau goût classique inspiré de l'Antiquité donne naissance à d'ambitieuses entreprises. On voit s'élever entre autres la place Louis XV, la Monnaie, l'École Militaire, la nouvelle église Sainte-Geneviève, les galeries du Palais- Royal, les projets pour l'église de la Madeleine.
Si dans la première moitié du siècle, les vues de Paris sont nombreuses, elles privilégiè-rent le côté anecdotique sur l'importance accordée à la représentation architecturale qui domine dans les oeuvres postérieures.
Dans les premières années du dix-huitième siècle, Jean-Baptiste Nicolas Raguenet exer-çe son art avec talent. Ce petitmaître est un paysagiste urbain fidèle au documentaire irrem-plaçable. Sa pratique juste de la perspective, son sens charmant de l'animation, sa lumière toute parisienne lui confèrent un succès notoire auprès d'une clientèle constituée de riches bourgeois français et étrangers. Jean-Baptiste Nicolas Raguenet se consacre pendant près de trente ans à fixer sur la toile la physionomie de sa ville natale. Son oeuvre n'a pas de précédent dans l'école française. Bien que Jean- Baptiste Nicolas Raguenet ne connait aucun avantage of-ficiel, ni honorifique, ses toiles se trouvent, du vivant même de l'auteur dans les cabinets les plus célèbres. La notation de la lumière, le groupement des personnages et la vie qui anime leurs silhouettes donnent à ces toiles un attrait auquel s'ajoute une précieuse valeur documen-taire. Contrairement à celui de Pierre-Antoine De Machy, le choix de Raguenet ne se porte pas sur les monuments neufs, les événements sensationnels, les bouleversements urbains. Ce qu'il goûte intensément, et seul en son temps, c'est l'aspect des vieux quartiers, les vues des berges de la Seine aux portes de Paris. Le sens réaliste des Flamands ne l'entraîne pas vers l'anecdote, la vision propre aux Hollandais ne s'interpose pas entre sa ville et lui, l'influence ita-lienne ne lui fait pas rechercher ce qui prête à l'effet brillant ou mélancolique.
Les vues urbaines de la seconde moitié du dix-huitième siècle font une large place à l'ac-tualité, aux opérations d'urbanisme, aux démolitions, aux grandes réalisations et même aux projets d'architecture. De Machy n'est sans doute pas le plus illustre représentant de ce cou-rant, il faut laisser à Hubert Robert la place qui lui revient. Cependant, cet artiste demeure un bon exemple de cette catégorie de peintres qui décrit agréablement sa ville natale.
Sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, Paris ne connait pas de guerre. Seuls sont représentés les événements liés à l'histoire monumentale ou royale. Les artistes deviennent des chroniqueurs. Les multiples épisodes révolutionnaires donnent lieu à de nombreuses re-présentations. Faisant revivre les principaux acteurs, elles permettent d'exprimer les idées de l'époque, tentant parfois de faire passer un message politique.
De Machy demeure l'historiographe, le chroniqueur de Paris. Son OEuvre vaut comme témoignage visuel et non moral, et ceci plus particulièrement en ce qui concerne les fêtes révo-lutionnaires. Avant tout « peintre d'architecture et de perspective », il trouve dans la représentation urbaine le moyen fort plaisant d'exercer son talent. Ce qui le distingue de ces contemporains peintres de vues parisiennes, c'est sa formation de scénographe. Dans son OEuvre, peu de représentations sont réellement « topographiques ». En effet, il ajoute toujours un élément imaginaire transformant ainsi la ville en une scène de théâtre, dont les Parisiens sont les acteurs.

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