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La voix de la collaboration.
Professeur obscur d'un paisible collège de province, Philippe Henriot collectionne les papillons, écrit des poèmes, mène une vie discrète et rangée. Qu'est-ce qui pousse à 35 ans ce catholique traditionnel à se lancer dans la bataille politique ? A s'engager dans une carrière qui l'amènera après-guerre des bancs de l'Assemblée au ministère de l'Information de Vichy en 1944 ? Ce champion des suspensions de séance, cet accusateur-inquisiteur a depuis toujours un ennemi viscéral, la franc-maçonnerie. Dans les années 1930, il en découvre un autre, le bolchevisme. A partir de l'invasion de l'URSS, Hitler devient pour lui le héros d'une nouvelle croisade.
Mais Henriot, au-delà de ses prises de position, c'est d'abord une voix. Une voix qui transfigure cette figure austère, une voix qui fascine, une voix qui vide les rues des villes quand, deux fois par jour, il parle à la radio. Au point que la Résistance et la France libre commanditent son exécution. C'est aussi un homme qui brûle, qui fascine, un homme haï, même de son propre camp, symbole d'un catholicisme qui a fait le choix d'abord de la droite extrême, puis de l'extrême droite collaborationniste sous Vichy.
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