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Le 13 octobre 1761, Marc-Antoine Calas est découvert mort dans le magasin de son père, rue des Filatiers à Toulouse. Pour le capitoul David de Beaudrigue chargé de l'affaire, point de doute : Marc-Antoine, désireux d'embrasser le catholicisme, a été assassiné par ses propres parents, huguenots endurcis et isolés dans une ville très catholique. Marc-Antoine mit-il fin à ses jours comme le soutinrent les Calas et Voltaire, ou fut-il «pendu ou étranglé» par des assassins dont la trace s'est perdue ? C'est toute une ville qui, intériorisant une imaginaire «haine implacable» des calvinistes, prononce la terrible sentence. Combats d'hier mais aussi d'aujourd'hui. Si bien que l'article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, reconnu par notre constitution, est toujours d'actualité avec toutes les conséquences qui en découlent. «Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi».
Dans le bureau de l'historien José Cubéro, des centaines de livres, bien sûr, mais aussi la baguette et la clarinette de son musicien de père. C'est un endroit clair, ouvert. C'est un bureau ouvert sur la cuisine-salle à manger. La lumière naturelle pénètre généreusement dans le bureau, salon, bibliothèque de l'historien José Cubéro. Dans cette agréable pièce à vivre, José Cubéro travaille, lit, écoute de la musique et reçoit amis et étudiants dans trois fauteuils clubs qui entourent une table basse. Dans sa bibliothèque murale, des centaines de livres qu'il utilise régulièrement pour ses travaux, rangés par « couches sédimentaires » en fonction des sujets qu'il traite dans ses livres à lui. Ainsi, il y a un rayonnage sur le département, un autre sur la Révolution pour son premier ouvrage, « La Révolution en Bigorre ». Dans les travées, des livres sur la guerre d'Espagne, celle de « 14 », le vagabondage. Il accumule aussi des ouvrages sur les violences faites aux femmes en temps de guerre, le thème de son prochain livre. « C'est une bibliothèque vivante, qui respire, se développe au fur et à mesure des sujets traités. J'y ai aussi des bouquins que je n'ai pas encore eu le temps de lire. Je sais qu'ils sont là. C'est une façon de se les approprier avant même de les lire. » Parmi tous ces livres, José Cubéro a une affection particulière pour « La Civilisation de l'Occident médiéval », de Jacques Le Goff. La Dépêche .fr 04/12/2010 « C'est un cadeau de mon épouse quand nous étions étudiants à Toulouse. » L'historien a aussi un profond attachement à un objet « d'une modestie totale » : la baguette de chef d'orchestre de son père, ce musicien espagnol exilé. José Cubéro a aussi conservé la clarinette - d'une seule pièce - de ce père admiré mais redoutable maître de musique. « J'ai appris la clarinette avec lui, pour mon malheur, car les pères sont de piètres professeurs impatients. » Sur une étagère, un chat en bois et des oiseaux en verre et en bronze qui vivent en harmonie. Tout en haut d'une étagère, une série de canards possède une vie plongeante sur la pièce. En attente de réparation, les morceaux d'une décoration, avec deux lions, en bois qui ornait une grande glace ramenée d'Argentine par l'arrière-grand-père de son épouse.
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