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Pavane pour une infante défunte

Couverture du livre « Pavane pour une infante défunte » de Min-Kyu Park aux éditions Decrescenzo
Résumé:

Nous n'avons pas échangé de salut particulier. Nous deux, nous devions avoir un aspect misérable. Sept ou huit sacs suspendus à chaque bras, nous avons marché comme des pantins. Plus nous avancions, plus le poids se faisait sentir et, à cause du volume des sacs, il ne nous était pas possible non... Voir plus

Nous n'avons pas échangé de salut particulier. Nous deux, nous devions avoir un aspect misérable. Sept ou huit sacs suspendus à chaque bras, nous avons marché comme des pantins. Plus nous avancions, plus le poids se faisait sentir et, à cause du volume des sacs, il ne nous était pas possible non plus de baisser les bras.
Autrement dit, nous avons naturellement pris la forme d'un paysan vietnamien qui porte sa cruche. Les trottoirs de la route qui menait au centre de formation culturelle, longue de quatre à cinq cents mètres, étaient revêtus de pavés carrés. Telle la succession infinie et languissante des pions noirs et blancs sur le damier du jeu de go, nous faisions des pas en avant à tour de rôle. À force d'observer mes baskets blanches et ses chaussures noires, j'avais les épaules courbaturées. Une charge aussi lourde que la mienne... était suspendue à ses bras. 'Ils sont lourds, les sacs', lui ai-je dit. « Ah, oui... », a-t-elle répondu, perplexe, de cette voix qui me revient aujourd'hui. Le vent qui me frottait les joues et le rayon du soleil, ramolli, qui nous caressait, ça aussi je m'en souviens. Est-ce que, dans le monde entier, il existe un autre couple dont le premier salut a été échangé tandis que nous portions une cruche, avec la formulation suivante ?... : « Ils sont lourds, les sacs. »

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