"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L’Australie peut être un rêve dangereux.
Cindy zone dans un squat parisien « Elle avait faim, était en passe de cigarettes, et ne possédait pas la moindre envie de faire la manche ». Son rêve est de partir en Australie « J’ai toujours eu l’impression que j’y serais bien ». Pour le moment, elle ne peut que s’asseoir sur le banc d’un petit square et regarder la vieille dame nourrir les pigeons.
Or, par un beau jour, cette dame lui propose un travail de dame de compagnie à Berck-sur-Mer pour six mois.
Proposition incongrue au vu de la donzelle qui ne donne pas du tout dans la bourgeoise. Une bonne vendeuse, Marie puisque Cindy accepte cette offre hautement improbable.
Es voici donc sur la route de Berck à la rencontre du destin de Cindy. Rosemonde Busine les accueille à leur arrivée. « Rosemonde ne peut cacher sa surprise en découvrant Cindy qui descendait de la voiture »Le manoir est cossu, Rosemonde a déjà à son service un jardinier et une cuisinière peu causants.
Cindy, après un bon bain, trouve dans sa nouvelle chambre de quoi se vêtir, jusqu’aux sous-vêtements. S’insinue en elle l’impression que l’on veut lui faire prendre la place d’une autre.
Confirmation faite lors du dîner… « Il faut que vous deveniez Hélène ». Le lendemain, elle devient blonde avec une nouvelle coupe de cheveux et se trouve chaussée d’escarpins à talons hauts, elle qui ne portait que des rangers éculés.
Mais pourquoi, doit-elle devenir Hélène, la fille de Rosemonde ? Dans quel but avouable ou non avouable ?
Rosemonde tisse sa toile. Elle est l’araignée, la veuve noire et Cindy-Hélène l’appât. Débute une machination dont Gérard Alvès, devrait faire les frais.
Rosemonde, à chaque velléité de liberté de Cindy lui rappelle l’Australie, la possibilité d’un nouveau départ… Oui, elle tient ferme les rênes, personne ne moufte et Cindy joue son rôle à la perfection, quelques uns s’y trompent.
Au fil des pages, la tension monte. Dès le début, j’ai compris que Cindy, grâce à une ressemblance assez frappante avec Hélène la « remplace », je suis enthousiasmée par la tournure des évènements. L’écriture de Patrick S. Vast me met dans l’ambiance, joue de ses mots pour mieux me ferrer.
Oh, tout ne va pas comme sur des roulettes, ce serait trop simple. Le vent sur les plages sableuses de Berk vont envoyer quelques grains de sable et l’auteur construit son intrigue-Lego, brique par brique, imbriquant de façon naturelle les personnages jusqu’à la dernière page.
J’aime ce genre de polar où cela ne défouraille pas à chaque page, où les personnages sont complexes, bien charpentés, où l’écriture fluide, vive, rend la lecture agréable. e pense que je retrouverai cet auteur pour de nouvelles aventures.
Bien sûr, une fois commencée ma lecture, je n’ai pas pu lâcher le livre avant la dernière page.
Le chat moiré, une nouvelle maison d’éditions découverte grâce à Yves. L’Oncle Paul est même cité au début du livre !
Cindy zone à Paris. Lorsque Marie, une vieille dame lui propose un emploi en tant que dame de compagnie chez une de ses amies, Rosemonde Busine, à côté de Berck-sur-Mer, la jeune femme accepte pour changer d'air, dormir dans un vrai lit et économiser pour pouvoir partir en Australie.
Gérard Alvès, constructeur de maisons individuelles est, pour la seconde fois de sa vie, au bord du dépôt de bilan. Il est aussi en proie à des cauchemars en lien avec un accident de voiture vieux de cinq ans qui a coûté la vie à sa compagne d'alors et un an de coma et de rééducation pour lui.
Très vite, le lien entre les deux personnages apparaît, mais quel rôle Rosemonde veut-elle faire jouer à Cindy ? Et jusqu'où cette histoire ira-t-elle ?
Roman à tiroirs, qui, dès que l'on en ouvre un en fait découvrir d'autres insoupçonnés, surprenants. Fort bien mené, avec des rebondissements, des arnaqueurs-arnaqués voire des arnaqueurs d'arnaqueurs arnaqués, on ne sait plus où donner de la tête. Dans la folie de son imagination, Patrick S. Vast n'oublie pas de faire passer le tout avec une écriture directe, simple et fluide. Une mécanique bien huilée dit-on couramment. On ne se demande même pas comment d'une situation certes originale mais assez paisible on peut en arriver à cet entremêlement de situations qui se croisent pour le bonheur des uns mais surtout le malheur des autres.
On ne sait jamais si les personnages sont totalement sincères ou s'ils ont une idée qui germe dans leurs esprits torturés. Chacun d'entre eux a sa part de raison mais aussi sa folie ou son désir de se sortir de sa situation difficile par n'importe quel moyen, d'où ce questionnement. Ils sont imprévisibles, et c'est formidable parce qu'ils ne sont pas là où on les attend.
Je me suis fort régalé avec ce deuxième titre des éditions Le chat moiré. Patrick S. Vast sait construire des histoires rocambolesques, des polars à tiroirs, à rebondissements et comme il a le talent de savoir également les raconter, le plaisir est forcément au rendez-vous. Encore un polar pour cet été me demanderez-vous, haletants ? Et oui, vous répondrai-je enthousiaste. Et celui-ci à la particularité d'être édité par une toute petite et toute jeune maison de Béthune, qui met joliment en avant la région -que je ne connais pas, mais j'irai un jour, j'irai- et d'être à un prix très abordable. Idéal donc pour les vacances dont il ne grèvera pas le budget.
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