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Algérie (Batna) : J'ai assisté à ma première exécution en juillet 1947.
J'avais tout juste seize ans. Ce matin-là, j'étais à deux doigts de dire : " Je n'y vais pas. " Parce que quand même, voir un homme mourir comme ça... Ça a été rapide. A peine trois secondes depuis le pied de la guillotine. Mais toute cette attente et ce silence pesant depuis presque une heure m'oppressaient à un point tel que lorsque la lame est tombée, je me rappelle avoir poussé un petit cri : " Ahhh ! " Oui...
Quand j'ai vu que sa tête était entre les montants et que ça allait être la dernière seconde... J'ai vu le gars basculer, la lame est tombée... Et puis alors le sang... Bon, la première, la deuxième et puis après, c'est pas qu'on s'habitue, mais une fois dans l'équipe, on a une tâche bien précise, on se concentre sur le travail à faire. Fernand Meyssonnier est le premier et le dernier exécuteur de France à s'exprimer.
Ce témoignage exceptionnel - que l'abolition de la peine de mort dans notre pays rend à jamais unique - expose en pleine lumière la mise en oeuvre de la peine capitale et révèle le fonctionnement ambigu de " l'abattoir solennel " en Algérie depuis les années 30 jusqu'à l'Indépendance. Cette autobiographie d'un homme " ordinaire " ayant assumé une fonction extraordinaire, doté par la société du pouvoir exorbitant de tuer, retrace sans tabou ni censure la formation, la situation et la pratique de celui que l'on désignait communément sous le nom de " bourreau ".
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