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Nietzsche et Strindberg ; psychologie de la connaissance

Couverture du livre « Nietzsche et Strindberg ; psychologie de la connaissance » de Nicolas Milochevitch aux éditions L'age D'homme
Résumé:

Toutes les créations de l'esprit humain sont marquées par des facteurs étrangers aux lois de leur discipline propre.
Ceci est vrai jusque dans les sciences exactes, et a fortiori dans les sciences humaines, la philosophie et la littérature, où la personnalité de l'auteur est un élément... Voir plus

Toutes les créations de l'esprit humain sont marquées par des facteurs étrangers aux lois de leur discipline propre.
Ceci est vrai jusque dans les sciences exactes, et a fortiori dans les sciences humaines, la philosophie et la littérature, où la personnalité de l'auteur est un élément fondamental. Il est donc légitime de se demander dans quelle mesure ces " perturbations " extérieures bouleversent la structure et le contenu d'une création intellectuelle. Cette question a déjà été abordée du point de vue sociologique.
Avec sa Psychologie de la connaissance, Nicols Milochevitch entreprend de relire les oeuvres à la lumière des complexes psychologiques de leurs auteurs. Evitant, cependant, toute réduction abusive, le philosophe considère que les facteurs sociaux et psychologiques possèdent leur dynamique propre, et que seule une analyse concrète peut montrer laquelle de ces deux influences imprègne de manière déterminante une création de l'esprit.
Par une analyse exhaustive de l'évolution philosophique de Nietzsche, Milochevitch s'efforce de prouver que c'est dans son ouvrage Humain, trop humain que le visionnaire allemand fut le moins exposé à ces perturbations de la perspective gnoséologique, mais que cette fragilité allait croître dans les années de maturité, en parallèle avec la pression des facteurs psychologiques et de la maladie. Sur l'exemple de Strindberg - et par une étude comparée de ses drames Mademoiselle Julie et Père - l'auteur entreprend ensuite de montrer que la schizophrénie n'a pas perturbé la logique interne de la première de ces deux oeuvres, au contraire de ce que l'on peut constater dans la seconde, où la structure des personnages et de l'action dramatique est nettement appauvrie et simplifiée.
A l'heure où la philosophie s'égare volontiers dans des constructions abstraites et sèches, l'oeuvre de Nicolas Milochevitch, par la perspicacité et la fertilité intellectuelle de ses remarques, vient rappeler que les grands philosophes, ceux qui ont contribué, au cours du temps, à élargir les perspectives de la connaissance humaine, ont toujours été en prise directe avec la réalité qui les entourait.
Nietzsche et Strindberg - Psychologie de la connaissance n'est pas seulement l'ébauche d'une nouvelle discipline, elle constitue aussi une passionnante initiation à la lecture philosophique.

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