Cette étude s'inscrit dans l'analyse des mécanismes naturels et sociaux que beaucoup de chercheurs et experts qualifient de crise écologique profonde. Les mutations observées dans le paysage rural du Bas-Ferlo s'expliquent essentiellement par l'ampleur de la dégradation des terres agricoles due à des pratiques culturales intenses favorisées par l'arrivée de nouveaux paysans avant et après la remise en eau d'une partie du Bas-Ferlo ainsi que d'une concentration excessive du bétail dans un espace de plus en plus réduit autour des forages et des mares, entraînant des auréoles de dégradation et des conflits exacerbés entre les différents usagers. L'ambiguïté des règles de tenure foncière demeure sans doute la véritable cause des conflits. Les difficultés d'accès à l'eau par le manque de couloirs de passage et la viabilité des parcours obligent à une plus grande mobilité pastorale pour minimiser les risques. L'analyse des paysages agraires révèle des zones agricoles qui se reproduisent presque à l'identique, en terme de superficie ; par conséquent le caractère apparemment alarmant du milieu n'est qu'une forme d'adaptation des paysages ruraux à un espace fragile.
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