Le cinéaste vaudois Michel Soutter est mort à Genève le 9 septembre 1991, à l'âge de 59 ans.
Pour marquer l'importance de son travail dès l'éclosion, passagère mais internationale, de ce que le public et les revues spécialisées nommèrent avec admiration " le nouveau cinéma suisse ", Freddy Buache, qui fut l'un de ses amis proches, lui rend hommage avec ce livre. Poète et chanteur à ses débuts, Soutter entre à la Télévision suisse romande en 1962 sur le conseil d'Alain Tanner. Il y devient l'assistant de Jean-Jacques Lagrange et de Claude Goretta, s'affirmant vite par son inventivité, par sa recherche de sujets en prise directe sur son époque et sur les principales interrogations littéraires ou théâtrales qui le conduisent à rencontrer des écrivains ou des artistes dont se nourrissait, depuis longtemps, sa manière de penser.
Il rédige souvent des scénarios, met en scène, entre cour et jardin ou devant sa caméra, des auteurs peu connus. En apprenant son métier, il s'efforcera d'aérer les émissions dramatiques en studios fermés pour conférer à leur expression les moyens du cinéma. Cette liberté dictera ses choix de spectacles et de rencontres des fins d'interviews. En 1965, Mick et Arthur, son premier film de fiction en 16 mm, produit par lui-même sans aucune subvention et totalement ignoré des autorités, manifestait le désir, qualifié d'impossible, de créer un septième art national dépouillé des vieux clichés, à l'image de ce que tentait d'annoncer la Nouvelle Vague en France.
Malgré ce début difficile auquel succédèrent d'innombrables déceptions, un climat inédit se répandit alors, soutenu par de rares journalistes et quelques cinéastes. Soutter obtiendra d'organiser, grâce à l'accord soumis à la Direction de la Télévision romande, un cohérent système de collaboration, le Groupe 5, d'où naîtront des oeuvres à la fois lyriques et critiques. Le présent ouvrage en trace l'itinéraire autour des réalisations de Michel Soutter sur les planches comme sur le petit et grand écran.
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