Aux songes de grandeur de Franco, Miguel, jeune paysan né à La Bodera en 1912, n'avait que ses deux bras et son refus à opposer. Il ne voyait pas les choses de la même façon que l'illustre général, car il réfléchissait aussi, même s'il n'était pas beaucoup allé à l'école. L'idée de grandeur de l'Espagne ne rencontrait aucun écho en lui. Par contre, il savait que la vie était dure pour les paysans de Castille, les manoeuvres, les ouvriers agricoles. Que la terre soit à celui qui la travaille, que ceux qui peinent de l'aube au crépuscule aient enfin droit à une vie décente et non plus misérable, étaient des idées simples auxquelles il adhérait.
Après les champs de cultures, les champs de bataille.
Miguel, paysan pauvre et illettré, sans grande conscience politique, ne cherchait pas la gloire, mais son combat permanent allait devenir un combat pour la vie et la dignité.
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