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Charles Dubreuil est un gone du pays lyonnais. Âgé de dix-huit ans à peine, il fait ses premiers pas dans la grande ville de Lyon pour y suivre ses études. Pour lui, c'est une nouvelle vie qui commence. Au cours de cette aventure, Charles va faire de belles rencontres mais également des mauvaises. Les rues de la ville peuvent parfois se montrer dangereuses pour un jeune garçon à peine débarqué de son petit village de campagne. Mais une belle histoire d'amour sera au rendez-vous : un amour pour lequel il sera prêt à tout, allant même jusqu'à fréquenter un monde nocturne malfamé, et tremper dans des affaires de contrebande...
C'est en 2012 que Guillaume Fourreau a écrit ses premiers mots. Cette période de sa vie a été marquée par la disparition d'une personne chère à ses yeux : son modèle, un homme qu'il admirait, son père. Après sa mort, l'auteur est allé se recueillir sur sa tombe, lui faisant la promesse qu'un jour, il pourrait être fier de son fils. Retraçant ainsi des moments passés en sa présence, Guillaume Fourreau a peu à peu inséré une histoire. Une histoire qui était pour lui un moyen de s'échapper de la réalité, de voyager dans un monde qui n'était pas le sien...
Il s’agit, nous dit-on, d’un premier roman. Et d’un roman né et conçu alors que l’auteur se recueillait sur la tombe de son père, récemment décédé. Cette histoire est donc à la fois une façon de « s’échapper de la réalité, de voyager dans un monde qui [n’est] pas le sien » (dixit l’éditeur).
Le résultat est agréable à lire. Charles nous donne à voir trois mondes qui se côtoient : il est le pivot autour duquel ils s’articulent. Le jour, il étudie la psychologie, et fréquente Anne-Marie, jeune fille de bonne famille hébergée par sa tante, qui les invite au bal masqué organisé par Monsieur le Maire. Fiancés, puis mariés, ils attendent leur premier enfant. Mais la nuit, il fréquente le bar de Monsieur Marc, les trafiquants d’absinthe, Mademoiselle Rose, la prostituée au grand cœur – un banditisme de l’époque, avec, malgré la violence, un sens de l’honneur et de l’humain. Et, certains weekend, il retrouve le cocon familial, dans lequel des cassures se font jour, le grand frère, Raymond, montre un visage de plus en plus inquiétant.
Alors, il y a quelques bémols. Certains passages et aspects psychologiques des personnages auraient peut-être mérité d’être plus creusés. En même temps, cela laisse un peu de frustration, parce que l’on aimerait en savoir plus, ce qui montre que l’on accroche aux personnages.
Que Charles tombe amoureux au premier coup d’œil, soit. Imaginons. Qu’Anne-Marie, par extraordinaire, soit elle aussi amoureuse avant même qu’ils aient eu la moindre conversation sérieuse, c’est un hasard extraordinaire… Que sa famille à elle ne soit pas consultée pour les fiançailles et le mariage – on est tout de même dans les années 20, et dans un milieu favorisé -, cela semble assez curieux. La nuit de noce – qui n’est pas décrite, ce n’est évidemment pas le sujet – nous est simplement signalée comme un moment de fusion : « Nous étions en parfaite harmonie l’un avec l’autre ». Bon, je veux bien que, pour certains, la première nuit soit parfaite, mais bon, je doute que ce soit si courant, d’autant que Charles n’est visiblement pas du genre à avoir expérimenté avec les jeunes paysannes autour de chez ses parents… Du coup, j’aurais préféré que l’on n’en dise rien, plutôt que de donner à penser que l’amour serait une chose si simple…
De la même façon, dans le déroulement de l’histoire, il y a quelques invraisemblances… ou, sans doute, des raccourcis. Ainsi, lorsque Charles a, pour la première fois, affaire à la police, ayant déjà à peine convaincu l’inspecteur, il prétexte d’un rendez-vous urgent pour expliquer son départ rapide, mais lorsqu’il découvre qu’il est suivi, il sème ses accompagnateurs. Et l’inspecteur ne trouve pas cela bizarre ? Certes, l’inspecteur Lamarre, en digne descendant de Javert, n’aurait de toute façon pas lâché l’affaire. Mais quelle plus belle façon de le renforcer dans ses soupçons ?
En résumé, il s’agit d’un roman agréable à lire, une jolie histoire pour un premier livre. Comme les pavés ne me font pas peur, j’aurais simplement préféré que l’on prenne un petit peu plus le temps de creuser les personnages et les situations. Alors, Monsieur Fourreau, pour votre deuxième roman, n’hésitez pas à me rajouter une bonne centaine de pages !
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