"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Retrouver ce qui a favorisé l'éclosion d'une oeuvre encore à venir, c'est ce que Claudine Lesage pressent lorsqu'elle dépouille un fonds d'archives constitué de lettres et de photographies. Elles ont appartenu à Léon Belugou (1865-1934), homme de lettres proche des milieux mondains du début du siècle, précepteur et conseiller privé, discret et avisé, des meilleures familles du Faubourg Saint-Germain - les Beauvau, Gramont, Lafaulotte, d'Humières, Radziwill et Dampierre confondus. Au départ, deux photographies d'une tribune de champ de courses, Deauville, vers 1905 : au premier rang Léon Belugou, aux côtés d'un élégant qui pose le regard sur ses voisins. Dès lors, Claudine Lesage est lancée sur la piste des croisements entre deux destins littéraires : celui abandonné de Léon Belugou et celui à venir de la personne que tout désigne sur la photographie comme Marcel Proust. L'auteur s'attache au travers des photographies à faire revivre ce que les yeux de Proust ont perçu et qui deviendra la matière d'À La Recherche du temps perdu. Le livre tisse les fils entre les images poétiques de la Belle Époque et les extraits du roman À l'ombre des jeunes filles en fleurs. La présence de Marcel Proust sur les photographies constitue un événement littéraire certain tant sont rares les images de l'écrivain. Album très illustré, ce livre nous transporte au plus près de l'univers proustien.
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