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les marbres colorés sont aux architectures de tous les temps ce que les pierres précieuses sont à la joaillerie.
cet ouvrage retrace l'histoire du marbre et de ses emplois, de l'époque romaine à l'âge baroque, principalement dans la péninsule italienne. la civilisation romaine s'est tout particulièrement incarnée dans ce matériau : en attestent les significations politiques, religieuses et artistiques des milliers de sculptures qui sont arrivées jusqu'à nous, comme la colonne trajane qui commémore en un long ruban de bas-relief, analogue à une bande dessinée, la geste de l'empereur et ses conquêtes (dacie et phrygie).
or c'est précisément de ces régions lointaines que les romains ont ramené dans la péninsule les marbres les plus variés, les plus rares, et dont les couleurs, les formes et les nouvelles compositions ont fait école, jusqu'à nos jours, dans les pavements, sur les parois, dans certains arts décoratifs. auguste ne se vantait-il pas d'avoir hérité d'une rome de brique et de la transmettre de marbre aux générations futures ? vitruve lui-même codifia l'emploi de ce matériau dans son de architectura.
puis ce fut, sous trajan et hadrien, une floraison de constructions publiques et privées, à rome et ailleurs, enrichies d'une décoration fastueuse et particulièrement colorée. durant les siècles du moyen age, saccages et réemplois se multiplièrent. ce que nous considérons aujourd'hui comme une véritable "destruction" était alors perçu comme "découverte" ou "invention" : il s'agissait de réordonner de nouveaux projets à partir d'éléments architecturaux ou décoratifs antiques.
ce n'est qu'au xve siècle que fut redécouverte l'oeuvre de vitruve, véritable canon esthétique qui allait inspirer alberti, raphaël et michel-ange, ainsi que les écoles baroques jusqu'au plus pur style rococo avec ses marqueteries au mille couleurs et ses formes exacerbées. mais au xviiie siècle, à la naissance d'une nouvelle science appelée "archéologie", la rome antique fut décrite comme une civilisation pour ainsi dire monochrome : à l'image colorée de l'antiquité s'était substituée une vision manichéenne en noir et blanc.
il fallut attendre quelques publications érudites du xixe siècle et bien plus tard encore, en 1971, l'ouvrage de référence marmora romana, de raniero gnoli, pour que soit reconnu le rôle fondamental du marbre joué dans les univers pleins de couleurs que furent la rome impériale et toute l'architecture italienne, ainsi que ses significations symboliques, culturelles et esthétiques.
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