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Publié à l'aube du vingt et unième siècle, Mailman, road movie existentiel et méchamment drôle, marque la naissance d'une nouvelle révélation de la littérature américaine.
Avec ce roman tendu comme un arc, J. Robert Lennon nous entraîne - de New York à la Floride en passant par le Kazakhstan - dans l'univers d'Albert Lippincott, dit Mailman. Facteur dévoué et maniaque d'une petite ville américaine, Mailman a ses petits secrets: l'habitude compulsive de photocopier et de lire le courrier des autres, une inquiétante dépression nerveuse et la relation tordue qu'il entretient avec sa soeur. Aussi, lorsque l'un de ses usagers se suicide - à cause d'une lettre retenue trop longtemps? -, les événements se précipitent pour Llippincott, qui va devoir faire face une fois pour toutes aux nombreuses fêlures de sa vie.
Si Mailman est bien une comédie noire, c'est aussi l'ambitieuse tentative de dépeindre la destinée d'un homme à la recherche de la paix dans un pays «pétri de violence et de tristesse partagée». C'est comique et tragique à la fois. C'est dérangeant, c'est touchant. C'est la chronique survoltée d'un combat perdu d'avance.
Je n'ai aimé ni la couverture de l'ouvrage, ni sa matière, ni son poids. J'ai été admiratif devant les détails donnés à chaque chose par l'auteur, même quand ils ne font guère avancer le récit. Il est un peu déroutant qu'au bout de 200 pages, il ne se soit pas passé grand chose, même si on a beaucoup appris du personnage principal. J'ai longtemps cru que les choses allaient s'assembler, comme dans La conjuration des imbéciles, ou s'emballer comme dans le seigneur des porcheries, mais il n'en est rien, ce qui m'a déçu. Reste des passages très savoureux comme la découverte du Kazakhstan et le retour en Amérique au rayon des céréales.
Je me demande s'il faut faire un lien entre l'incontinence récurrente de Mailman et l'espèce de diarrhée verbale de l'auteur/narrateur/héros...
Albert Lippincott est habité par son métier de facteur au point de ne vivre que pour le bonheur de distribuer le courrier, pas seulement de le distribuer d’ailleurs !
Bien souvent, sa passion le pousse à dérober quelques lettres par-ci, par-là, à les photocopier pour les lire et les relire avant de soigneusement les classer.
« Ce frisson d’ouvrir une lettre sans la détruire, d’en extraire le contenu sans offenser personne, de voir sans être vu. Il savoure tout autant la conquête que la victoire »
Mais, notre homme est consciencieux et, une lettre DOIT être distribuée, aucun problème, il sait décacheter une enveloppe et la recoller sans dommage et lorsque celle-ci ne résiste pas au traitement, qu’à cela ne tienne, les services postaux ont prévus ces « accidents de manipulation » et les excuses qui vont avec !
Sous des airs faussement comiques, ce roman est l’histoire d’une solitude, Albert est divorcé, sans enfant, sans amis.
Il faut dire qu’il n’a pas grand-chose pour lui ce pauvre garçon, un caractère de cochon, parano, dépressif, incapable d’aimer.
Sa façon à lui de s’échapper à une vie monotone est de se réfugier dans celle des autres.
J. Robert Lennon décortique ses moindres faits, gestes ou pensées au point de nous immerger dans la tête de ce personnage hors-norme.
J’ai apprécié cette étude psychologique minutieuse même si j’ai parfois éprouvé un léger agacement par une foultitude de détails souvent inutiles.
« Mailman » est un roman qui demande une certaine patience, il faut accepter une mise en place d’environ 250 pages avant d’y trouver un réel intérêt.
L’écriture fluide et précise de J.Robert Lennon en rend cependant la lecture de facile et agréable.
L'épopée d'un postier telle est l'ambition affichée par J Robert Lennon. Mailman, dans une prose truculente, nous livre le point de vue singulier d'un homme atrabilaire dont le cœur s'échappe de lui après avoir trop longtemps retenu un courrier. Une fresque amusante.
https://viduite.wordpress.com/2017/03/21/mailman-j-robert-lennon
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