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Le nouveau roman de Jérôme Leroy Le monde de la Douceur vient d'entrer dans sa quatrième génération. Dans la Douceur, il n'y a plus de téléphones portables, plus de pollution, la course au profit a disparu. Macha-des-Oyats, qui a cent sept ans, est née au tout début du 21e siècle. Elle est l'une des dernières personnes à avoir connu le monde de la Fin. Alors, pour les jeunes qui le lui demandent, Macha accepte de raconter : sa jeunesse, cette époque ultraviolente, sa fuite vers un idéal...
Roman publié sous la direction de Natalie Beunat.
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En recevant « Macha ou l’évasion », je sortais totalement de ma petite zone de confort. Vous savez, ce type de livre que je choisis toujours parce qu’il va sans conteste me toucher et me submerger d’émotions. Je n’avais jamais lu de livre de Jérôme Leroy, mais il est visiblement connu pour écrire des romans noirs et des romans d’anticipation. Ils me semblent loin mes romans à l’eau de rose. Le challenge était tentant. Le livre étant dans ma PAL, il ne me restait plus qu’à me lancer.
C’est ainsi que j’ai rencontré Macha-des-Oyats. Elle a 107 ans et vit en 2100. Macha serait donc née en 1993. Cela a été le premier point d 'accroche que j’ai pu trouver à ce livre. Je suis née en 1991, je pouvais donc tout à fait me comparer à ce personnage.
Aujourd’hui (en 2100) Macha vit dans un monde ou le chaos n’existe plus, où l ’on ne produit que ce que l ’on consomme, où les technologies n’ont plus de raison d’être et où les distances ont repris tout leur sens. Une nouvelle ère (ou un retour en arrière ?) nommée « Douceur ». Elle habite dans une ZAD (Zone d’Aménagement Différé ou Zone à Défendre) forestière. Oui, Macha à 107 mais est visiblement encore agile pour se promener de pont de singe en pont de singe.
Un jour, trois jeunes viennent la trouver. Ce sont des cueilleurs d’Histoire. Leur but est de faire parler Macha sur sa jeunesse pour qu’elle leur raconte sa vie dans le « monde de la Fin », celui que nous connaissons aujourd ’hui emplis de violence, d’attentats et de division. J’ai une nouvelle fois eu un sentiment de comparaison immédiat. Les cueilleurs d’Histoire font parler Macha comme nous pouvons interroger aujourd’hui nos grands-parents sur la seconde guerre mondiale, eux qui l’ont connue et qui sont nos derniers messagers directs. L’auteur a utilisé une phrase tout à fait juste, il s’agit de « connaître le passé pour sauver l’avenir ». Sauf que cette fois, dans cette histoire la porte-parole d’une époque de violence est l’une des nôtres; une enfant de notre génération.
Macha se met à dévoiler sa jeunesse qu’elle pensait bien plus enfouie qu’elle ne l’est vraiment. Nous découvrons sa vie qui se déroule en très grande partie dans la ville de Nantes. Voici un second point d’accroche personnel, puisque c’est la ville où j’ai décidé de vivre depuis 1 an. Pourtant, j’ai parfois des difficultés à réaliser que Macha narre mon époque. Je me projette dans cette histoire, pour certaine pages, comme si elle avait lieu des années avant moi. Cela n’est pas dû à la violence que Macha rencontre au quotidien que ce soit dans sa famille, au lycée ou dans les journaux télévisés… Non, tout cela, soyons d’accord, est bien présent autour de nous. Par contre, cela est surement dû au fait que Macha appartient à une famille très aisée de Nantes où le vocabulaire est soutenu et donc assez éloigné de la vie quotidienne de beaucoup d’entre nous, je suppose. Un exemple concret est le vouvoiement entre les membres de la famille. Heureusement, Macha nous raconte assez rapidement la rencontre avec son premier amour, Karim, un garçon des cités. Et là, ça y est, je la retrouve mon époque! Ces aventures qui pourraient un peu être les nôtres. Les sorties dans les cafés nantais, une jeunesse qui refait le monde et qui tente d’y trouver sa place, ses vacances à Saint-Malo (ma ville d’origine ! Quand je vous dis qu’il y a des points d’accroche pour que je lise ce livre !) mais également la montée des extrêmes, qu’elles soient de droite ou de gauche, de la surveillance, des incompréhensions, de la peur.
Afin de protéger sa famille de ce monde qui semble de plus en plus insécurisé, le père de Macha Etienne Le Vigan, va prendre la décision de vivre dans une résidence quelque peu particulière. Un évènement marquant dans la vie de Macha va la pousser à s’enfuir de ce monde artificiel qui ne lui ressemble pas. C’est cette épopée que nous allons découvrir dans la suite du livre.
L’histoire est intéressante et tient la route, bien que selon moi notre monde dans ce roman est un peu trop présenté comme les bons contre les méchants, soit tout blanc soit tout noir. Je pense que certaines choses auraient pu être nuancées. Il n’y a qu’à palper le ressenti des nantais concernant la ZAD de Notre-Dame des Landes, à laquelle il est fait référence dans le livre. Les avis sont partagés concernant les actions de ses hommes et ses femmes qui luttent pour leur idéal.
Un second point me dérange un peu. J’attendais beaucoup sur la transition entre le monde de la Fin et la monde de la Douceur. Comment avait-on réussi pour passer de l’un à l’autre ? Quels avaient été les pertes et les sacrifices pour atteindre un monde de paix ? Quel avait été l’évènement marquant qui nous avait enfin tous fait réaliser qu’il était temps que cet état de guerre cesse définitivement ?
Il n’en est rien. J’ai été réellement déçu à ce niveau-là quand j’ai refermé le livre. J’ai regardé le titre une nouvelle fois « Macha ou l’évasion ». Il est vrai que l’auteur ne promettait pas de nous raconter autre chose que sa quête d'un idéal bien éloigné de ce que son père veut pour elle. J’en demandais peut-être trop. Pourtant quand on a un point A, qui est notre époque, et un point B qui se situe un siècle plus tard, on aimerait en connaitre le chemin entier, non ? Le livre raconte finalement les 25 premières années de Macha et sa 107ème année. Mais que s’est-il passé pour elle et pour le monde de la Fin durant les 80 années entre ces deux points ? Cela restera un mystère…
Je vous invite pourtant à lire ce livre qui questionne sur les phénomènes qui nous entourent et nous remplis d’espoirs sur un monde des possibles, et à venir partager votre avis.
Je vous dis à très vite!
Coline Nelson
http://notesfromcoline.blog4ever.com/
Tout d'abord merci à Explobook de m'avoir envoyer ce livre qui selon moi est une petite perle.
« Macha ou l'évasion », écrit par Jérôme Leroy nous livre un magnifique récit d'anticipation qui pousse à nous évader pour aller dans la Douceur.
En parlant de ce monde, nous nous plongeons dans le corps d'un cueilleur d'histoire,accompagnant trois autres de nos congénères pour connaître le monde avant la douceur : « Le monde de la fin ». C'est Macha des Oyats,une centenaire,ancienne habitante de la fin, qui nous raconte son histoire et l'histoire du monde,ou comment on est passé de la fin à la douceur...
Macha est le portrait type de la grand-mère racontant une histoire à ses descendants, pourtant dans sa tête elle reste l'adolescente Macha Patriskova qui lutte contre une société dont elle en a marre mais qui se bat aussi contre sa famille dont elle se sent incomprise. Sa « révolte » fait écho à mon propre frère et donc aux jeunes de maintenant.
Aujourd'hui,pas mal de personnes quand même en ont marre du pouvoir en place,et de la politique menée en générale et c'est ce qui montre les ressemblances entre l'ex monde du personnage et le notre. L'auteur nous fait comprendre que nous entrons dans le début de la fin... Peut-être oui que l'auteur a amplifié le phénomène des attentats,mais l'immigration que l'Europe a du mal à gérer,la militarisation du pays suite à l'état d'urgence, la psychose qui règne chez les gens qui ont peur des attentats, tout ça n'est pas exagérer,je me trompe ? Et la montée du « Bloc Patriotique » ne fait-elle pas penser à la montée d'un certain parti ? Je n'ai que 15 ans et ne comprend rien à la politique mais je me rend compte que ce parti est loin d'être la solution pour la France,au contraire.
Peut-être que la douceur est un monde utopique,c'est même sur mais cela fait du bien de pouvoir penser qu'après notre monde sera comme cela,que quand adulte,j'aurais des enfants,ils connaîtront « La Douceur ». Aujourd'hui certains concepts comme les ZAD ou nuit debout naissent et il ne reste plus qu'à les développer pour sortir de ce monde « de la Fin ».
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