En France, les années 80 sont marquées par la prise de conscience de l'arrivée d'une nouvelle maladie : le Sida. Si le virus reste un concept assez vague pour la population, Jako va en être une des premières victimes.
Une seringue d'héroïne impure alors qu'il pense tout contrôler et le tour est joué : la maladie que l'on surnomme à l'époque "le cancer des pédés ou des toxicos" est en lui. Un virus qui lui sauver la vie.
Voilà trente ans que Jako vit hors de la société, la motié du temps en prison, l'autre à errer à la recherche d'un fix d'héroïne. La maladie lui sert de déclic : sortie de prison, cure de désintoxication et recherche d'un premier emploi. On lui annonce que ses jours sont comptés, il voit ses camarades partir les uns après les autres mais lui se dit qu' «avec un peu de courage, il peut passer entre les gouttes ».
Celui qui n'a pas vraiment le profil du gendre idéal nous raconte ici son double combat : mettre la maladie en sourdine et s'intégrer dans une société dont il a peur et à qui il fait peur.
Petites victoires, grandes désillusions, histoire de coeur, rencontres salvatrices, à 55 ans Jako est un survivant. Sous ses airs de gros dur, on découvre au fil des pages l'immense tendresse qui se dégage de lui.
Une magnifique leçon de vie.
J'ai adoré ce livre
Le sujet, qui appelle à la gravité, lance un hymne à la vie.
Ecriture tonique et rythme soutenu. A l'image de l'auteur. Une belle énergie qui donne la claque à ce qui doit être secoué.
Il y a de la rage dans ces lignes. De la niaque. De l'optimisme. A travers son témoignage, Jako nous rappelle que le champ des possibles reste ouvert.
Emouvant. Drôle. Très drôle. Humaniste. Pas de pathos. Lucide. Le récit, plein d'espoir ne nous fait pas l'affront de la tromperie.
Il tâcle au passage les contradictions administratives, la langue de bois politicienne, les faux-semblants.
Il remet les séropositifs, et plus largement les malades à leur juste place en les faisant sortir du sentier des tricards.
Enfin, il rend hommage à tous ceux qui sont là, présents dans le quotidien et qui bataillent à faire bouger le curseur dans le bon sens.
On arrive au bout avec un goût de trop peu. Ah bon ? C'est déjà fini ?
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