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Hugo. Insaisissable. Flottant. Lumineux. Un jour, Blanche rencontre Hugo et elle en est bouleversée. Fascinée par la complexité de ce garçon aux multiples facettes, elle entame une véritable enquête. Hugo est différent, comme Blanche. Il lui permet d'exprimer sa sensibilité à fleur de peau. Mais Hugo est aussi inaccessible, secret. A la recherche d'une relation la plus authentique possible, Blanche tente de pénétrer dans le monde mystérieux d'Hugo. En décalage avec les relations superficielles adolescentes, Hugo et Blanche inventent leurs propres liens et brisent tous les codes. Imperceptible, invisible, leur relation est chargée de signes subtils, d'émotions, de lucioles comme dirait Blanche. En dépit des apparences et du regard des autres, cette relation existe, elle est leur jardin secret.
Dans ce roman nulle intrigue, mais le récit du lien qui unie Blanche et Hugo.Parfois on ressent ce quelque chose qui lie 2 êtres et on est incapable de l'expliquer, incapable de mettre un nom dessus, et puis pourquoi lui donner un nom après tout. Nul besoin de case. Un lien unie Hugo et Blanche. Il lui permet de se révéler un peu plus de s'affirmer. Mais il est insaisissable, multiple. Alors Blanche observe, elle cherche à le connaître, elle enquête ‹‹Hugo peu paraître vif comme vide, pensif comme avide. Parfois j'ai du mal à le reconnaître. Je le suis inventée un jeu '' À quoi ressemblera-t-il aujourd'hui ?''. ›› tantôt ange ou tête à claque, rock star ou super-héros. Il est lumineux, il est luciole. On est spectateur de cette danse qui se joue entre eux, ce jeu du chat, une sorte de je t'aime moi non plus.
Et tout comme Hugo, la plume de Blanche est multiple légère et puissante, force et douceur, fragilité des mots, pureté des sentiments, les maux y sont dits avec poésies. La plume de Blanche est tel du cristal.
C'est un roman qui m'a touchée, qui m'a renvoyée à des souvenirs d'adolescence, je me suis parfois retrouvée en Blanche. Beaucoup de pudeur, de tendresse et de poésie dans ce roman.
Blanche hypersensible, peu à l'aise avec les autres est obnubilé par Hugo dont elle veut percer le mystère et lui ouvrir sa bulle imaginaire. Mais Hugo sera t-il à la hauteur de son idéal et surtout se laissera-t-il faire ?
"Luciole" joue le jeu des transparences, tout en filigrane. C'est à la fois complexe et évident. On entre dans l'intimité, la psychologie de Blanche qui se laisse envahir par les émotions.
Cette histoire d'une amitié amoureuse est brute, intellectualisée et à fleur de peau. L'écriture est poétique, virevoltante. On est balloté par les états d'âmes qui s'agitent et s'entrechoquent, à chaque interprétation.
La relation entre Blanche et Hugo est unique et extraordinaire, ne répond à aucun code. L'un à l'autre, ils sont différents, s'attirent, se rétractent, et se repoussent. On évoque ici l'hypersensibilité avec une infinie justesse, et aussi les apparences. Ici, on veut dire, sonder l'invisible et le porter aux étoiles. Avec ces deux personnalités, on est ému, à la torture.
"J'ai envie de passer la journée entière à l'observer. Je vais à la rencontre de sa personne. Je cherche sa profondeur. Je la sens. Une goutte doré est tombée en lui. Un cœur en or. Une luciole. Uniquement visible par ceux qui savent ou regarder."
On y dit la maladresse, les incohérences, les contradictions, l'oscillation permanente entre être soi, et accepter de jouer un rôle.
Ce récit court autant qu'il est intense, exprime une rare fragilité, un lien tout aussi indomptable qu'insoupçonné.
Quand Blanche Martire m’a proposé la lecture de son dernier roman "Luciole", j’ai tout de suite accepté. C’était l’occasion de découvrir une nouvelle auteure. Je n’avais pas vu son nom à la "une" des magazines, ni son livre à la devanture des librairies, et j’aime ça. L’occasion aussi de retrouver une maison d’édition en lien avec l’éducation.
Blanche, le prénom de l’auteure, c’est aussi celui de son personnage principal. Blanche, jeune lycéenne, rencontre Hugo, un garçon évanescent, étonnant, inconstant. Et puis, "Hugo a tant de charme. Il a les yeux marron, les cheveux marron, des vêtements marron. Il est petit. On lui donne quatorze ans alors qu’il en a dix-sept." Elle en est bouleversée et voudrait le connaître. Elle le sent différent, comme elle, et s’y attache. Mais lui, justement n’est pas du genre à rester ligoté, il est inaccessible et changeant. Alors, ils vont s’inventer leur histoire, aller, venir, virevolter.
Entre eux va naître une relation particulière faite de hauts et de bas, de ce je ne sais quoi à la lisière de sentiments variés. Ne vous attendez pas à un roman d’aventure, ni même d’ailleurs à un roman d’amour classique. Ne vous attendez pas à de l’action. Non, l’auteure nous invite plutôt à contempler les deux protagonistes dansant un tango argentin sur le rythme "2, 2, 1". Elle avance, il recule. Il avance, elle s’arrête. Au jeu du "je t’aime, moi non plus", on ne sait qui est le plus fort.
Mais ce qui est fort, c’est l’étude psychologique fouillée, détaillée, triturée, à hauteur d’adolescence. A l’aide d’une écriture superbe à la fois poétique et musicale, de phrases courtes au rythme trépident, Blanche Martire nous entraîne à la suite de ces deux amis dans une ronde folle. Les mots sont beaux : "Hugo est un songe éveillé. Un magnifique cauchemar. Je suis moi-même une somnambule…" Ils détaillent à merveille les gestes, s’immiscent dans les rêves, décryptent…"Je sombre dans mes jours. Mon existence tient sur un fil… Hugo a ses démons aussi… Hugo a ses nuages, ses brumes, ses tourbillons."
"Luciole" est vraiment un très joli roman, intelligent et lucide, qui aborde les questionnements de l’adolescence avec une grande délicatesse et porte un regard bienveillant sur ceux qui souffrent de leur différence.
https://memo-emoi.fr
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