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L'opium ; une passion chinoise (1750-1950)

Couverture du livre « L'opium ; une passion chinoise (1750-1950) » de Xavier Paules aux éditions Payot
  • Date de parution :
  • Editeur : Payot
  • EAN : 9782228905893
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Dans l'imaginaire des Occidentaux, bercés par les Confessions opiacées de Thomas de Quincey ou les Paradis artificiels de Baudelaire, l'opium reste indissolublement lié à la culture chinoise, alors que les Chinois le voient eux comme une drogue par essence " étrangère ", symbole des agressions... Voir plus

Dans l'imaginaire des Occidentaux, bercés par les Confessions opiacées de Thomas de Quincey ou les Paradis artificiels de Baudelaire, l'opium reste indissolublement lié à la culture chinoise, alors que les Chinois le voient eux comme une drogue par essence " étrangère ", symbole des agressions impérialistes dont leur pays a été victime au XIXe siècle.
Plante venue de Suisse, le pavot est très tôt utilisé par la pharmacopée chinoise. D'abord simple tribut indien dans les échanges de l'époque moderne, il est ensuite massivement introduit en Chine sous forme d'opium par les marchands anglais à partir de 1750. Les tentatives du gouvernement Qing pour contrer ces importations illicites déclenchent les deux guerres de l'opium (1839-1842 et 1856-1860), qui marquent le début du déclin de l'empire et l'ouverture de l'économie chinoise aux puissances " tutélaires " du Royaume-Uni, des États-Unis, de la Russie et de la France. Dès lors le libre commerce de l'opium bouleverse toute la société chinoise : s'il devient une source vitale de revenus et un facteur essentiel de transferts de richesses entre les provinces productrices et les provinces consommatrices, entraînant en particulier le développement exponentiel de Hong Kong et de Shanghai, il modifie aussi profondément dans certaines régions les modes de culture, où le pavot s'impose désormais en maître, et favorise une consommation accrue de la population à tous les étages de la société. Cette ouverture forcée de la Chine vers l'extérieur la précipite bientôt vers une modernisation inévitable. En 1906, l'État tente d'imposer sa légitimité en proclamant la prohibition de ce " fléau " : les fumeries sont fermées, les fumeurs enregistrés, la consommation limitée. Mais ce n'est qu'avec l'embrigadement des masses sous le régime de Mao à partir de 1951 que l'opium disparaîtra définitivement du paysage chinois.
S'appuyant sur des sources chinoises inédites, cette relecture sociale, politique et économique du rôle de l'opium dans l'histoire de la Chine renouvelle une vision par trop caricaturale et montre combien son héritage demeure capital sur le plan de la construction de l'identité nationale chinoise.

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