"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Depuis toujours nous étions tous deux, de notre propre aveu, des
menteurs émérites et éhontés.»
Ainsi Pénélope évoque-t-elle le couple qu'elle formait avec Ulysse - Pénélope
qui, comme son époux, recourut à la ruse et à l'artifice pour sauver sa vie.
Selon Homère, Ulysse à son retour de Troie massacra tous les prétendants
à son trône qui, en son absence, avaient courtisé son épouse. Mais
il fit aussi pendre les douze servantes de Pénélope qu'il accusa de l'avoir
trahi. Dans cette relecture originale du mythe grec que nous propose Margaret
Atwood, Pénélope, hantée par la mort de ses servantes, raconte depuis les
Enfers sa propre version de l'histoire, celle d'une femme, d'une épouse,
d'une mère et surtout d'une reine bien plus lucide et plus forte que ce
que les hommes ont voulu croire jusqu'à aujourd'hui.
Au vue du titre, ce récit de Margaret ATWOOD raconte ce qu’a fait Pénélope pendant que son mari vivait l’Odyssée.
Le récit commence même par son enfance et son père le Roi Icare qui tente de la noyer ; son mariage qu’elle pense dû à une ruse d’Ulysse suite à un accord avec Ménélas.
Car dans ce récit, sa cousine Hélène n’est jamais loin : Hélène la plus belle, Hélène sur qui tous les hommes se retournent, Hélène qui la taquine encore après leurs morts à toutes les deux.
J’ai découvert le prénom de la femme d’Ulysse : Pénélope le petit canard.
J’ai aimé son point de vue sur son fils qui grandit, sur les prétendants.
J’ai aimé le choeur des servantes qui revient presque entre chaque chapitre nous éclairer un peu plus sur les paroles de Pénélope. Car, comme elle aime à le répété, elle et Ulysse sont de bons raconteurs d’histoire.
J’ai aimé l’humour et le détachement de Pénélope, même si elle laisse des part d’ombres sur son histoire.
L’image que je retiendrai :
Celle du pré d’asphodèle dans lequel Pénélope se promène sans cesse.
https://alexmotamots.fr/lodyssee-de-penelope-margaret-atwood/
J’ai toujours eu un petit faible pour la mythologie grecque. Petite fille, j’ai découvert « L’Iliade et l’Odyssée », dans une adaptation pour la jeunesse publiée aux Éditions des Deux Coqs d'Or. À la même époque était diffusée à la télévision la série « L’Odyssée » qui m’avait captivée. Je me souviens aussi d’un roman édité chez Marabout junior, « Pénélope, la reine solitaire ». Je n’ai jamais lu Homère ni dans le texte ni même en traduction mais quand j’ai appris que Margaret Atwood revisitait le récit, j’ai évidemment été intriguée.
Du fin fond des enfers, Pénélope raconte sa vie dans de courts chapitres qui, à la manière d’une tragédie grecque, alternent avec le chœur de ses servantes, aux chants souvent drôles, parfois burlesques. La reine démonte les mythes avec humour et lucidité en évoquant Ulysse, roublard et court sur pattes, Télémaque, son fils ingrat ou sa cousine et ennemie jurée, la capricieuse et frivole Hélène. Quant à la légendaire fidélité de Pénélope, elle pourrait peut-être bien être remise en cause.
Un récit féministe, moderne et amusant que j’aurais aimé un peu plus développé.
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