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L'Île des pas perdus (1967) a pour décor l'Île de Ré. Ce livre amer et vaguement inquiétant contraste apparemment avec les oeuvres précédentes de l'auteur. Mais, à y regarder de plus près, on constate que Paul Rigaud, le héros - ou, plus exactement, l'anti-héros - du roman, s'efface, lui aussi, à sa manière. Adolescent prolongé, solitaire et vulnérable, qui évolue dans un monde peuplé d'adultes sûrs d'eux-mêmes, il va tenter, pour s'en écarter, d'aider un forçat évadé, en lui apportant secrètement de la nourriture. Mais le manège de Paul n'a pas échappé aux gendarmes qui, en le suivant à son insu, découvrent la cachette du fugitif. Paul se rend compte alors qu'il a, involontairement, joué le rôle d'un mouchard et ressent douloureusement cet échec.
Par rapport aux personnages précédents créés par Muno, Paul apparaît nettement plus lucide ; il se pose des questions sur lui-même et sur les autres et demeure constamment attaché à la réalité ; on peut considérer toutefois que son désir d'aider le forçat évadé représente pour lui ce que représentait pour eux le rêve ou la chimère.
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