(modeste avis d'un explorateur de la rentrée littéraire 2019 )
Andreas, le narrateur, revient dans l’île, dans la villa jaune, le voilà de retour dans sa maison pour mettre les choses au clair. Johannes, un ancien de la marine marchande, vient de mourir. C’est ce vieil ivrogne qui a élevé...
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(modeste avis d'un explorateur de la rentrée littéraire 2019 )
Andreas, le narrateur, revient dans l’île, dans la villa jaune, le voilà de retour dans sa maison pour mettre les choses au clair. Johannes, un ancien de la marine marchande, vient de mourir. C’est ce vieil ivrogne qui a élevé Andreas et sa sœur Minna après la disparition inexpliquée de leurs parents. Cette île a longtemps été sous la coupe de Jan-Heinz Kaufmann, un agronome naturaliste amateur, condamné à la fin de la guerre pour collaboration avec les Allemands. Andreas est bien décidé à retrouver la trace de ses parents.
J’ai bien aimé la façon dont ce récit est construit. Constitué de chapitres courts qui alternent passé et présent le roman avance donc doucement dans l’épaisseur de la brume. Il y a aussi le lieu de l’histoire, une île, un endroit isolé donc, où la nature est omniprésente. La ferme qui domine l’île est une imposante bâtisse à la mesure de son ancien propriétaire. Ensuite il y a les personnages : Kaufmann, accusé de trahison et de complaisance avec les nazis, est un homme dévasté par la maladie invalidante de sa fille Helga, qui s’est livré à des expériences sur des volontaires afin de modifier le patrimoine génétique ; Carsten le régisseur de la ferme à la jambe difforme rôde en permanence ; Minna, une jeune fille insolente, manque totalement d’inhibition, et passe son temps à fumer et à boire de l’alcool avec une bande d’adolescents. Elle entretient avec son frère Andreas des relations ambiguës, deux enfants qui ont inventé un monde intérieur avec leurs endroits secrets et un langage qu’eux seuls peuvent comprendre.
J’ai bien compris que la vérité tourne autour de Kaufmann, Carsten et Minna, mais l’auteur, avec habilité, nous dévoile que petit à petit des bribes sur le passé des enfants Lehman.
« Quel intérêt y a-t-il à fouiller le passé, ils sont tous mêlés à ça, pas un pour racheter l’autre. »
Au milieu de cette noirceur, il y a deux personnages que j’ai trouvés plus sympathiques : Andreas bien sûr, très attaché à sa sœur, qui n’a de cesse de chercher la vérité sur leur origine ; Johannes qui a pris la mer parce qu’il n’a nulle part où aller, et qui, devenu chauffeur de Kaufmann, veillera à sa façon sur les enfants. Il est capable de s’isoler une semaine entière dans le grenier avec ses récits de voyage des grands explorateurs, entouré de canettes de bière et de bouteilles d’eau de vie.
Un peu de théorie idéaliste de communauté agricole où chacun travaille pour le bien de tous, s’y ajoutent les expériences menées par les nazis pour améliorer la race humaine, et un zeste d’espionnage, voilà donc les ingrédients utilisés par l’auteur pour perdre le lecteur. Mais je me suis laissé prendre au jeu. Et si parfois le récit m’a semblé un peu long, il faut l’accepter, car c’est avant tout un roman d’atmosphère, un roman intimiste dont la fin se révèle encore plus sombre que je ne l’avais imaginé, mais Andreas aura enfin la réponse à toutes ses questions.
Merci Joe pour la présentation de ce livre . J'ai envie de savoir qui sont ces enfants pour que tant d'obstacles surgissent sur leur chemin de vie et pourquoi ce voisin les a à sa charge . Vite , vite votre chronique . Belle journée