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Les élèves d'aujourd'hui n'apprennent plus l'histoire à l'école, et guère davantage au lycée. Ils ignorent aussi bien Jaurès que Bismarck. Est-ce leur faute ? Les programmes publiés par le ministère découragent les meilleures bonnes volontés et conduisent les enfants à pratiquer, quand ils en ont le goût, une histoire buissonnière, celle qui les amuse, les intéresse, les distrait et les fait réfléchir. Cette histoire-là ne se trouve plus à l'école mais au cinéma, à la TV, à la radio. Particulièrement l'histoire de France.
La plupart des pays du monde - ceux de l'Est, ceux du "tiers monde" - tiennent passionnément à leur histoire nationale. La France n'est plus de ceux-là. Pourtant, récemment, l'opinion publique s'en est émue. Sans effet notable. Que peut-on faire ? Quelle histoire faut-il enseigner à nos enfants ? Comment arrêter, dans leur oeuvre de démolition, les sabordeurs de l'histoire ? Le pays qui a actuellement l'école historique la plus riche et la plus féconde du monde sera-t-il impuissant à formuler, pour sa jeunesse, un programme éducatif réaliste, concret, attrayant ?
Pierre Miquel s'est efforcé de poser la question dans ses termes actuels, en voyant aussi ce que font les autres pays. En écrivant l'histoire, dit-il, non du point de vue de ceux qui la font, mais du point de vue de ceux qui la subissent, on peut changer beaucoup de choses à l'esprit de l'enseignement.
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