Quelles ont été les plus belles lectures de ces dernières semaines ?
Paris, Alger, Tel Aviv, Saint-Petersbourg. De 1964 à 2007, les rêves des Incorrigibles Optimistes embrassent quatre décennies qui portent en elles toutes les promesses de la Terre et toutes les Terres promises. Michel Marini a tout juste dix-sept ans et son bac en poche. Il traîne au Cadran de la Bastille, où il joue au flipper en retardant le moment de s'inscrire à la fac. Ses projets ? Rejoindre Camille, partie vivre dans un kibboutz en Israël, découvrir le monde, armé de son Leica, et retrouver Cécile, la bien-aimée de son frère Franck. Communiste convaincu, Franck n'est jamais revenu d'Algérie après sa désertion, préférant consacrer sa vie à changer le monde. Dût-il troquer l'étoile rouge pour le manteau de moine...Pris dans le tourbillon de leurs amours et de leurs secrets, les derniers incorrigibles optimistes ont tous au coeur les grandes espérances de cette période pleine de tumulte.De la décolonisation à l'effondrement du bloc soviétique, des mirages de la société de consommation aux tentations mystiques, Jean-Michel Guenassia retrace, avec la puissance et la force qui ont fait le succès phénoménal du Club des incorrigibles optimistes, Prix Goncourt des lycéens, l'épopée intime d'une génération. La fresque vibrante et généreuse d'une époque, le récit magistral de nos illusions.
Quelles ont été les plus belles lectures de ces dernières semaines ?
Que c'est bon de retrouver Michel, Franck , Cécile, Camille, Igor et de savoir ce qui leur est arrivé après la fin du club des incorrigibles optimistes! J'ai adoré comme j'avais adoré le premier opus, que j'ai relu pour l'occasion. J'ai appris beaucoup sur la décolonisation de l'Algérie, sur l'ambiance des années 60 à Paris, sur la majorité à 21 ans, sur les religions juives et musulmanes également. J'ai vraiment aimé le fond comme la forme et j'ai dévoré les 1350 pages en quelques jours!
Juillet 1964. On retrouve Michel Marini (dix-sept ans) et quelques protagonistes du « Club des incorrigibles optimistes » du Balto (premier volet). Son frère ainé, Franck, communiste dans l’âme, a disparu en Algérie depuis deux ans. Sacha, le russe vient de se pendre dans le fameux café de Denfert Rochereau. Igor va devoir faire face à de sérieux problèmes avec la police française. Camille, la petite amie juive de Michel (mineure également) est retenue contre son gré en Israël où ses parents viennent de s’installer. Cécile, la fiancée de Franck est introuvable depuis la fuite de ce dernier …
Pour son second opus, Jean-Michel Guenassia nous entraine sur les traces d’anciens amis du Balto – même si notre jeune héros d’hier s’attarde – aujourd’hui – bien plus souvent à son nouveau QG parisien : le café du Cadran de la Bastille, où travaille son amie Louise … Nous faisons également connaissance avec de nouveaux personnages, tout en suivant le (long) chemin parcouru par le fils ainé des Marini (Franck) au cours de ses pérégrinations, en Algérie et en URSS. À travers des époques historiquement perturbées (reconstruction politique de l’Algérie, Guerre Froide, premières décennies de l’État d’Israël …) En France, c’est le début du consumérisme (et de l’endettement) avec la multiplication des grandes surfaces, conçues sur le modèle américain …
Des êtres désabusés – voire déchirés – qui se croisent et se ratent parfois … Grands espoirs et fortes désillusions, résilience ou renaissance, c’est terriblement réaliste et bien écrit. Il n’y a pas à tergiverser : Jean-Michel Guenassia est vraiment un merveilleux conteur, qui nous enchante avec une passionnante intrigue, étalée sur quatre décennies.
Parisienne (et plus jeune de huit années que Michel Marini) j’ai retrouvé sans difficulté l’ambiance de l’époque avec beaucoup d’émotion ! Un gros coup de coeur pour la suite de cette saga familiale et sociale !
Quelle lecture passionnante que Les terres promises de Jean-Michel Guenassia !
J’avais déjà été emballée par Le Club des Incorrigibles Optimistes, cette épopée intime d’une poignée de réfugiés du bloc de l’Est, dont Igor, Léonid et Sacha qui s’adonnaient avec passion aux échecs dans l’arrière-salle du Balto, place Denfert-Rochereau à Paris, sous l’œil attentif du jeune Michel Marini. C’était en 1959 et il avait 12 ans.
L’auteur a eu l’idée géniale de donner une suite à ce roman. Les Terres promises peut néanmoins se lire indépendamment. J’appréhendais, d’ailleurs, de ne plus me souvenir des personnages, ma lecture datant d’une dizaine d’années, mais aucun problème, l’auteur replaçant bien chacun des personnages dans son contexte.
Nous sommes en 1964 et Michel a maintenant 17 ans. Il attend désespérément une lettre de Camille espérant pouvoir aller la rejoindre, elle qui est partie vivre avec ses parents dans un kibboutz en Israël. Son frère Franck, recherché par les autorités françaises depuis qu’il a déserté, repart en Algérie où il va s’engager à fond dans la reconstruction de ce pays en partant de zéro, espérant avant tout retrouver la jeune Algérienne qui attend un enfant de lui. Quant à Igor, arrêté après la mort de son frère Sacha, il pense de plus en plus à retourner en URSS pour retrouver sa famille qu’il pense avoir trahie en l’abandonnant.
France, Israël, Algérie, URSS, Jean-Michel Guenassia nous embarque dans un voyage où les protagonistes sont pleins d’illusions et prêts à changer le monde. Tous s’engagent, pensant comme Franck en Algérie qu’« ils auraient la chance historique de participer à l’élaboration d’une société plus juste … en finir avec la cupidité, l’égoïsme, la maladie, l’illettrisme.. . ». Ils reçoivent des coups, souffrent mais s’ils sont partis c’est pour pouvoir s’impliquer sur ces terres promises et quoi de mieux que la promesse, le rêve !
Les utopies, le désir et une volonté chevillée au corps de vouloir changer le monde, c’est ce que raconte l’auteur dans ce roman avec malheureusement toutes les désillusions qui ont suivi.
Je n’avais jusque-là pas vraiment lu d’ouvrage où la période post-indépendance de l’Algérie était traitée et j’ai donc apprécié de découvrir comment la reconstruction de ce pays après 1962 a pu se faire et les déboires rencontrés.
J’ai été surprise en voyant comment la religion orthodoxe avait pris de l’ampleur après l’effondrement du communisme, une sorte de nouvelle utopie.
La narration historique des années 1960 jusqu’à la fin du XXème siècle est fabuleuse et transcrit à merveille cette époque où on pensait qu’il était possible de changer le monde.
C’est également à un voyage intérieur qu’il nous est donné de vivre à travers ces personnages. Chacun est à la recherche d’un proche, de sa famille, de ses enfants. L’amour, le doute, la culpabilité, mais toujours l’espoir, la solidarité et la tolérance.
À la fois roman d’aventures où le suspense est maintenu jusqu’à la fin, avec un brin d’angoisse, roman sociétal, roman intimiste, roman historique, Les Terres promises tient largement les promesses des Incorrigibles Optimistes, même si la religion a, à mon goût, une place trop prégnante et si la fin perd un peu de rythme à mon sens !
Plus de 600 pages qui se dévorent allègrement laissant la nostalgie d’une époque révolue et signant malheureusement la fin de toutes nos utopies.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Avec Les Terres Promises de Jean-Michel Guenassia (Le Club des Incorrigibles Optimistes, Trompe-la-mort, La Valse des arbres et du ciel), je suis justement reparti sur les traces de ces Incorrigibles Optimistes, pour une nouvelle saga s’étalant de 1964 jusqu’au début des années 2000.
Avec sa verve intarissable, l’auteur m’a entraîné dans un tourbillon historique un peu long au final mais la plupart du temps passionnant.
Dans l’histoire des frères Marini, Franck et Michel, difficile de savoir quel pays tient la vedette car la France, l’Algérie, Israël et la Russie sont les principaux théâtres de leurs aventures et de celles de leurs amis.
Fils de parents séparés, Michel et Franck ne se voient plus car l’aîné, Franck, militaire en Algérie, a déserté après avoir tué un officier qui voulait l’empêcher de quitter le pays avec Djamila, une femme qu’il aimait et qu’il laissa, là-bas, enceinte. Revenu en France, il a retrouvé Cécile, prof de français, qui donnera le jour à Anna, leur fille, que Franck n’a pas connu car obligé à nouveau de fuir pour échapper aux poursuites. C’est avec lui que se déroule un bon passage dans l’Algérie devenue indépendante.
Écrivant de façon très vivante, Jean-Michel Guenassia m’a passionné en me replongeant dans l’Histoire tout en me faisant partager la vie des gens pris dans ce tourbillon.
Toujours alerte, le récit passe de l’un à l’autre, m’apprend que Paul, le père de Franck et Michel, est revenu vivant du stalag, grâce à un trèfle à quatre feuilles trouvé là-bas par le plus grand des hasards. Il n’hésitera pas à en fabriquer un de plus et ces porte-bonheur passeront de l’un à l’autre. Pour l’efficacité, il suffit d’y croire. C’est comme pour la religion qui surgit de temps à autre car Franck est devenu fan de Charles de Foucauld alors qu’il est un marxiste convaincu.
Avec la famille Marini, il ne faut pas oublier les frères Sacha et Igor Markish. Le premier était membre éminent du KGB et, sans se faire connaître, a réussi à prévenir son frère de son arrestation imminente. Ainsi, Igor qui est médecin, a pu fuir, laissant femme et enfants. Quand ça tourne mal pour lui, Sacha quitte aussi l’URSS pour Paris mais est rejeté par les membres du Club des Incorrigibles Optimistes, tous réfugiés du bloc de l’Est. Même Igor qui lui doit la vie sauve, ne lui parle pas. Aussi, Sacha, à bout, se pend.
Après un long épisode algérien très instructif, Igor et Michel arrivent en Israël où ce dernier retrouve Camille, sa petite amie, partie avec ses parents, vivre dans un kibboutz. Là aussi, le roman est passionnant car il démontre le fonctionnement du pays comme il l’a fait pour l’Algérie et le fera ensuite pour l’URSS.
Franck veut retrouver Djamila. Michel cherche Camille. Igor prend tous les risques pour revoir femme et enfants. Ces quêtes fructueuses ou infructueuses, souvent dangereuses, émaillent un roman qui sacrifie beaucoup, hélas, dans sa dernière partie à la religion orthodoxe.
Tout cela est habilement mené, bien articulé par Jean-Michel Guenassia. Libre à tout un chacun d’y croire ou non mais la lecture de ce roman-fleuve : Les Terres Promises, m’a fait passer des moments passionnants, rappelé des événements historiques pas si lointains mais un peu oubliés. C’est un roman que je suis content d’avoir dévoré.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
C’est motivant de retrouver plus de dix ans après ces héros tant aimés et que l’auteur avait laissés face à un avenir qui restait à imaginer ! La crainte aussi de ne pas raccrocher au fil, d’avoir oublié, d’avoir perdu la magie que nous avait fait vivre ce club de paumés rassemblés autour d’un jeu d’échec.
Eh bien, la magie reste présente, et c’est sans peine que l’on reconnaît Michel, qui a pris quelques années, mais est encore mineur, (la majorité à 21 ans, c’est pour un peu plus tard). Et puis Maurice qu’on avait eu le plaisir de croiser dans la vie rêvée d’Ernesto G. Et puis Camille, Cécile, même si ces deux là ont une propension pour filer à l’anglaise. Sans compter Leonid et Igor.
Plus de club d’échec improvisé, même si le jeu reste un fil rouge au cours du roman, mais surtout des voyages incessants, émigrations, dont les prétextes sont multiples, fuite de la justice pour Franck, recherche de sa bien-aimée pour Michel, désir de l’ailleurs pour tous. Seul Maurice reste à Paris où il monte un projet de grande surface d’électroménager, une révolution dans le monde du commerce.
Les rencontres sont foisonnantes et dans ce contexte politico-historique qui a conduit à l’autonomie de l’Algérie, les temps sont troublés. On a la chance de parcourir ces pages qui marient si bien la petite et la grande histoire, dans un récit qui impressionne par la documentation.
C’est un réel bonheur d’avoir enfin pu assisté à l’évolution de ces personnages que l’on a tant aimés, et qui sait, on laisse la dernière page avec l’espoir d’avoir une nouvelle tranche de ce qui deviendrait une saga.
L'auteur reprend son récit et ses personnages là où s'est achevé « le club des incorrigibles optimistes », prix Goncourt des lycéens 2009. D'ailleurs avec habileté Jean-Michel Guenassia prend le soin de rappeler à son lecteur les évènements passés. Ce roman foisonne de moments historiques mêlant personnages réels et de fiction. Nous suivons le parcours de Franck, de son frère cadet Michel et d'Igor de 1964 jusqu'à la fin du XXe siècle.
Franck est un idéaliste alors naturellement il retourne en Algérie, qui vient d'obtenir son indépendance, il veut aider à reconstruire le pays, dans une période confuse, suite à la décolonisation et au départ des Français.
Michel lui va rejoindre Camille et partager la vie d'un kibboutz dans le jeune État d'Israël, un pays qui est un vaste chantier bordélique où les immeubles poussent comme des champignons.
Igor assiste à l'effondrement du mur de Berlin entraînant dans sa chute le bloc communiste.
C'est donc l'Histoire avec un H majuscule que va vivre le lecteur au travers de ces personnages. Un voyage effréné, où chacun recherche un monde meilleur, quelque chose d'impossible, que les rêves deviennent réalité. Ce roman est une quête sans fin pour retrouver des proches dont on est sans nouvelles depuis des dizaines d'années. Ce livre est aussi le récit d'un voyage intérieur, celui de Franck, sans aucun doute, le personnage principal.
Un livre difficile à résumer tant il est riche, une fresque portée par une écriture vivante, rythmée, vibrante et fluide de la première à la dernière page.
"Le plus important dans la Terre promise, ce n'est pas la terre, c'est la promesse."
Le club des incorrigibles optimistes, lu à sa sortie, en 2009, avait été un grand coup de cœur.
Plus de dix ans après, j'ai retrouvé avec grand plaisir ces personnages qui m'avaient enchantée.
Michel, son frère Franck, Cécile l'ancienne petite amie de celui-ci, Igor... : autant de destins que nous allons suivre sur plusieurs années, autant de personnages de papier que nous allons accompagner vers leurs terres promises.
Pour les atteindre ces terres promises, ces avenirs fantasmés, ils auront du chemin à faire, des détours, des contresens, et c'est là toute la richesse du roman de Jean-Michel Guenassia.
Les parcours de vie sont variés, faits de coups du sort et de filiations qui se font plus par choix que par le sang.
J'ai beaucoup apprécié l'intérêt historique du roman, surtout pour les années 60 qui occupent une grande partie du roman, et en particulier ce qui touchait à l'Algérie, car ma curiosité à ce sujet a été éveillée récemment avec Le Doorman de Madeleine Assas.
Des retrouvailles qui n'auront pas occasionné le même coup de cœur que la rencontre avec les incorrigibles optimistes, mais tout de même très chaleureuses.
J'avais aimé le Club des incorrigibles optimistes; on retrouve les personnages des années plus tard et on découvre ce que sont devenues leurs espérances. Michel va partir rechercher Camille en Israël et de retour en France (après un étrange arrêt à Florence dévastée par des inondations), le jeune couple va élever la petite Anna, abandonnée par Cécile car elle ne parvient pas à l'aimer: Franck est le père (il l'ignore) qui a déserté puis a fui sans donner de nouvelles; en fait après avoir vu le suicide d'une femme enceinte, il est pris de remord et part en Algérie à la recherche de celle à qui il a fait un enfant. Il n'aura pas de regard sur cet enfant: la jeune algérienne s'est mariée et rejoindra la France avec mari et fils. Le destin de Franck est incroyable, toujours idéaliste, il veut changer le monde et travailler à construire l'Algérie après l'indépendance (des pages sont consacrées à cette période peu connue); il va vouloir sauver de la rue un jeune voleur; il va l'élever avec l'aide d'une italienne: Rosetta mais l'issue est inattendue de même que la dernière partie de sa vie.
Sacha se suicide au Balto (fermé) et son frère (!) Igor est accusé de sa mort. Innocenté, il part en Israël avec Leonid. Le destin d'Igor est également surprenant, envoyé avec une mission: inciter les juifs des pays de l'est à rejoindre Israël, il reverra sa femme; son fils le dénonce au KGB et il se retrouve en prison et torturé.
Pavel fait une brève apparition.
L'URSS, Israël, l'Algérie indépendantes: terres promises ...
Des informations intéressantes, des moments noirs mais aussi des lueurs d'espoir: Anna, Michel et Camille; un moment Franck, Charlie et Rosetta mais la rupture survient. Une quête traverse toutes les histoires: les pères cherchent leurs fils (et parfois leurs filles).
Une écriture classique, claire et dynamique. Une construction un peu complexe: on suit les personnages dans des textes courts qui s'enchaînent et il faut parfois relire pour bien comprendre de qui on parle; il faut aussi veiller aux dates car les années passent...
Une très agréable lecture.
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