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Dans le jeu du pouvoir, chacun risque sa vie.
Dans une Angleterre alternative, chacun doit donner 10 ans de sa vie en esclavage.
Seuls quelques privilégiés, les Égaux, riches aristocrates aux pouvoirs surnaturels, restent libres et gouvernent le pays.
Abi, 18 ans, et son frère Luke, 16 ans, voient leur destin bouleversé quand leurs parents décident de partir tous ensemble accomplir leurs jours d'esclavage. Abi devient domestique au service de la puissante famille Jardine. Le somptueux décor dans lequel elle évolue dissimule en réalité de terribles dangers, car chez les Égaux, les luttes de pouvoir sont sans pitié. Et lorsqu'elle tombe amoureuse d'un de ses maîtres, c'est sa vie même qui est en péril...Luke, quant à lui, a été exilé dans la ville industrielle de Millmoor. Dans un environnement brutal et pollué, il s'épuise à la tâche. Cependant, d'autres, comme lui, partagent ses idéaux de liberté. Il découvre alors qu'il existe un pouvoir bien plus grand que la magie : la rébellion.
Lauréat du Prix Utopiales Jeunesse 2018 (Festival International de Science-Fiction de Nantes)
Tout d'abord, un immense merci aux éditions Nathan pour l'envoi de ces deux tomes ! N'entendant que du bien de cette saga véritable page turner, je mourais d'envie de me plonger entre ses pages. Et je n'en ai pas été déçue ! Je suis si heureuse de constater que de plus en plus d'histoires dont le succès est né sur Internet (plus précisément sur Wattpad, entre autres) parviennent à nous être aussi délivrée en format papier et dans d'aussi beaux livres, à la hauteur de leur contenu. Surtout quand ces intrigues et univers sont aussi fascinants, magnétiques, élaborés, sans empêcher une certaine spontanéité dans le style d'écriture qui apporte un vrai souffle de fraîcheur, et à couper le souffle que ce que Vic James nous propose.
Ce récit mêlant savamment pouvoirs surnaturels et dystopies nous entraîne dans une réalité parallèle à la nôtre diamétralement opposée à ce que nous connaissons. Ou pas tant que ça, au bout du compte... Disons que l'année 1642 a une valeur toute particulière pour les personnages de cette histoire, et qu'elle s'est déroulée d'une façon bien différente que pour nous. Cependant, pour les lecteurs anglais qui ont tous dû étudier l'histoire de leur pays à un moment donné, au moins ses rudiments, la réalité historique de cet univers comporte bien des échos avec la leur. Au lieu des révolutions et de la guerre civile de l'impitoyable Cromwell, place à la Révolution (avec un grand R, s'il vous plaît) des Égaux : nette et sans bavure. Un régicide (du véritable roi de l'époque), une révolution sans appel, une Grande Révélation : celle de la magnificence des Égaux et de leurs pouvoirs extraordinaires, qui font d'eux des surhommes. Mais ces derniers ne pouvaient pas porter plus mal leur appellation : ils ne sont égaux qu'entre eux et encore, certains le sont plus que d'autres. Pour ce qui est du commun des mortels, ceux-ci leur doivent dévotion et... dix ans de leur vie en esclavage pour faire montre de leur gratitude pour le régicide, la Grande Révélation et tout le tsouin tsouin, pour avoir mis fin à ce monde corrompu et injuste de l'Ancien temps (lol, la bonne blague), pour l'instauration du Consulat et du Conseil aussi, où certains représentants de la caste inférieure ont "l'honneur" d'y assister en tant que simples spectateurs, avec aucun droit d'action. Soit-disant gratitude (pour quoi ?) qui date de 1642 tout de même. C'en est à vomir, vous ne trouvez pas ?
En Angleterre, les dix ans d'esclavage équivalent à trimer à l'usine dans des conditions désastreuses et à être considéré, non plus comme un citoyen lambda, mais comme un OBJET appartenant à l'état. Il y a de quoi s'insurger, pas vrai ? Heureusement, l'ingénieuse et brillante Abi va réussir à épargner à sa famille l'air pollué et la dangerosité de Millmoor (quartier d'esclaves de la région de Manchester) en les inscrivant comme domestiques à la résidence des Jardine, une des familles égales les plus influentes. J'ai beaucoup aimé ce personnage au sang froid impressionnant, prêt à tout pour protéger sa famille et la maintenir unie, et qui porte un lourd fardeau sur ses épaules de toute jeune femme de dix-huit ans. Abi m'a émue comme décontenancée. Elle fait preuve d'une intelligence et d'une détermination redoutables, tout en étant aussi fragile qu'un petit oiseau par moments, et en se laissant aller à des rêveries naïves au sujet du cadet des garçons Jardine, Jenner. Je me rends compte désormais que le problème ne vient pas d'Abi, mais du monde inégalitaire et cruel dans lequel elle vit : un monde qui la force à grandir trop vite, ainsi que sa sœur de dix ans Daisy, qui devient une vraie petite femme nourrice, un monde qui les force toutes deux à sacrifier leur jeunesse au profit de dix ans d'esclavage totalement injustifiés (comme si l'esclavage pouvait se justifier). Abi se sent constamment rabaissée, opprimée, craintive de ce que ses maîtres d'égaux pourraient lui faire, et empêchée d'aimer qui elle veut. Je ressens à présent une tristesse sincère à son égard, et je la respecte véritablement pour tout ce qu'elle a réussi à sacrifier : ses études de médecin qui lui tenaient tant à cœur, sa vie de jeune femme, sa dignité en tant qu'être humain. Ils ne sont que des objets, remember ? Eh bien, Abi est peut-être un objet dans ce système-là, mais elle ne laissera jamais s'éteindre ses sentiments. THAT'S MY GIRL.
Il n'empêche que c'est le Jardine sujet de son affection qui va la faire se sentir libérée et femme. Oh, la douce ironie... Et par pitié, ne commencez pas à me chanter Femme libérée, je n'ai pas fait exprès, D'ACCORD ?!! Il faut dire que Jenner, en plus d'avoir le nom de famille des demi-sœurs des Kardashian comme prénom, le pauvre, est un peu (carrément, même) le vilain petit canard de cette prestigieuse famille : il n'a pas de Don (pas de pouvoirs, quoi). Le fait que des Cracmols puissent exister au sein de cet univers me perturbe beaucoup et je pense que, quand on aura le fin mot de tout ça, j'en aurai la mâchoire décrochée. Du lourd is coming. En tout cas, Jenner m'a été beaucoup plus sympathique que ses deux frérots, Silyen (prononcez "Silyung") et Gavar. Où vont-ils chercher leurs prénoms ?! Plus sérieusement, je pense que, même s'il avait été un Égal dit "normal" (la belle et douce ironie, encore), il serait resté le plus doux, gentil, généreux et enclin à la compassion des Jardine. Jenner possède une profonde empathie qu'il va tenter d'entériner une bonne partie du roman sous une passivité franchement agaçante. Mais ce petit coquinou de Jenner a aussi une certaine fougue qui lui court dans les veines. Même si, à ce niveau-là, le benjamin chéri de la fratrie, Silyen, le bat à plat de couture. Cet adolescent à la beauté glaciale et saisissante a un feu ardent qui brûle en lui, et le fait que je ne sache absolument pas quelles sont ses véritables intentions me fait très, très peur. Personne ne veut d'un ennemi comme Silyen. PERSONNE.
« Mère appela un esclave pour s'occuper de la valise de Crovan et Gavar vit qu'il s'agissait du garçon qu'il avait extrait de Millmoor. Daisy le lui avait montré du doigt un jour où ils se promenaient avec Libby. Un gamin à l'air en colère portant un sac d'outils en bandoulière. Il ne lui avait pas semblé particulièrement heureux d'être là. Encore un ingrat.
Ou du moins, c'est ce qu'il avait pensé à ce moment-là. Mais lorsqu'il était tombé sur lui par hasard, quelques semaines plus tard, on aurait dit que le garçon avait subi une sorte de transplantation de comportement. Il avait regardé Gavar non seulement comme son libérateur, mais comme s'il avait conduit lui-même la camionnette jusqu'à Kyneston puis organisé pour lui une fête de bienvenue avec des strip-teaseuses. Il lui avait présenté ses sincères remerciements et ajouté que s'il pouvait un jour faire quelque chose pour lui, il le ferait. »
Quant à Gavar... Cette grande armoire à glace bafouée dans son amour propre par son insupportable père et sa tête-à-claques, qui mériterait qu'on la lui fracasse contre un mur, de future épouse Bouda (où vont-ils chercher leurs prénoms, AGAIN ?!), a accompli le miracle de m'émouvoir. Son amour inconditionnel et si pur, si transcendant pour son adorable, petite mais puissante Libby, bout d'chou ♥ qui nous réserve beaucoup de surprises, est en tel contraste avec sa façon de penser rétrograde et tout ce qu'il a fait de mal que c'en est réellement troublant.
Malgré les précautions d'Abi, son petit frère Luke ne va pas pouvoir échapper à l'enfer industriel de Millmoor au profit de la frustration et de la torture psychologique que propose sur un plateau d'argent la résidence de Ky(Kaille)neston. Vous la sentez, ma colère qui bout ? Bref. Même si les hormones d'adolescent en émoi de Luke m'ont aussi fait lever les yeux au ciel, je l'ai néanmoins en ce tome préféré à sa sœur, car Luke prend pleinement conscience de cette réalité insoutenable (et encore, le mot est faible) et il AGIT, il se bat pour une cause juste et pour une vie meilleure pour tous les citoyens. Il ne baisse pas les bras et, même si son humanité est souvent mise à rude épreuve, il la conserve précieusement. THAT'S MY BOY EVEN MORE.
Ce qui m'a fait encore plus accrocher à ce récit, où il m'était quasi impossible de m'arrêter tant je dévorais l'histoire par portions de cent pages et plus, c'est bien sûr l'écriture de Vic James, d'où découle cette noirceur, ces scènes coup de théâtre crèves-cœur qui m'ont glacée le sang, ces révélations qui ont eu l'effet d'une foudre qui s'abat sur les personnages et sur nous lecteurs. Cette plume est cruelle, envoûtante, elle nous torture et nous séduit à la fois. Elle s'accorde parfaitement bien à l'atmosphère froide, sans cœur mais aussi terriblement captivante du roman. I'M CONQUERED GUYS.
Pour conclure, je ne peux que vous recommander cette saga qui porte bien son nom, Les Puissants, et qui nous fait mettre un genou à terre face à sa grandeur, à la richesse de son univers, du background historique impressionnant de ce dernier, de ses personnages, tour à tour agaçants, effrayants, effarants, stupéfiants, admirables ou à condamner. Bref, ce sont des personnages qui nous font vibrer et qui vivent à travers l'encre et le papier, et qui nous transportent totalement, pour le meilleur comme pour le pire du pire. Préparez-vous aussi à des montagnes russes de sensations et d'émotions, impossible de rester de marbre car autant vous dire que Vic James aime malmener ses personnages. Tante Euterpe de la maison Parva-Jardine en prend particulièrement cher, pourquoi tant d'acharnement sur celle qui fut autrefois une jeune femme splendide et pleine de vie ?! J'en ai encore le cœur déchiré rien que d'y penser... Même si les Égaux n'ont pas de sens de l'honneur à l'égard des règles qu'ils ont eux-même établies, ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier, contrairement à ce que Lukounet aurait tendance à penser... MARK MY WORDS. Vous allez avoir des surprises. In the end, qui sont les vrais Puissants : les humains "normaux" ? les "monstres" Égaux ? Je vais aller vite me jeter sur le tome 2 pour tirer ça au clair...
C'est dans le cadre de mon challenge personnel de Vide ma Pal/Challenge Alphabet que je sors donc en mars ce premier tome avec un auteur commençant par la lettre J. Sachant que j'avais gagné ce tome à sa sortie, il est donc dans ma PAL depuis 2017. Ça va, cela aurait pu être pire. Vous le verrez il y en a.
Au final, je ne l'ai pas lu mais écouté car je l'avais aussi en livre audio dans ma PAL et pour ne pas me mélanger avec mes lectures papier parallèles je me suis dit que ce serait une belle manière de le découvrir d'une façon ou d'une autre.
En suivant les aventures de la famille Hadley chacun de leur côté.
En découvrant cet univers de castes de nantis et d'esclaves.
En vous écoutant donc.
J'ai découvert un début de série peut être un peu lent mais qui va trouver une dynamique pleine de rebondissements assez rapidement. Je me suis retrouvée emportée ainsi dans ce monde aux côtés des uns et des autres. Car bizarrement malgré les inégalités, je me suis prise à apprécier tout le panel de personnages. Certains avec de gros bémols je vous rassure. Mais une fois que l'on a compris comment ça marche, quels secrets chacun cache ou subit on leur trouverait presque des côtes sympas.
Ce roman nous entraîne dans un contexte politique tendu. Surtout depuis la Proposition surprenante faite par le Chancelier. Et en même temps, dans une histoire familiale pleine de non dits, de noirceur et de secrets.
Mais l'espoir, un espoir nous nargue aussi.
Les actions des esclaves tout d'abord pour changer leur monde, abolir les privilèges et l'esclavage mais surtout redonner une certaine dignité à ceux qui triment dans les villes-esclaves comme Milmoor.
L'abrutissement dans le travail semble être la façon de faire pour mater les idées, pour annihiler toute velléité de vrais contacts, de réflexions et de partage. Dans le contexte actuel de notre propre pays j'aurais tendance à dire que cette lecture à quelques échos.
Mais du côté de Kineston, l'herbe n'est pas forcément plus verte. On pourrait le croire de prime abord. Mais sous cette prairie attirante on ne voit pas le charnier des complots, des luttes de pouvoir et les secrets sombres.
Tout cela apporte à la fois une tension et un sentiment d'anticipation au lecteur. Chaque page tournée est attendue. Et redoutée.
En bref, j'ai adoré ce tome 1 et j'en redemande.
Retrouvez d'autres chroniques sur mon blog : https://lesfantasydamanda.wordpress.com
--- Etrange ? Passionnant, plutôt ! ---
Bizarre, voilà le premier mot qui m'est venu à l'esprit en lisant les premiers chapitres. Il faut dire que l'univers est particulier – revisitée, l'histoire de Grande-Bretagne mêle désormais magie et esclavage – et que l'auteure nous laisse dans le flou pendant un certain temps.
J'avoue avoir été perturbée par des éléments qu'on ne m'expliquait pas clairement : le Don qui m'apparaît toujours très confus, le passé des Égaux extrêmement détaillé, l'instauration des jours d'esclavage aujourd'hui considérés comme légitimes, le fonctionnement des institutions politiques, etc.
En bref, beaucoup d'informations à assimiler très vite. Heureusement, on suit en parallèle le quotidien de roturiers, bien plus accessible, ce qui m'a permis d'assembler les pièces du puzzle, petit à petit. Et une fois le cadre posé, les règles connues, j'ai été plus que séduite !
--- Amour, cruauté ou indifférence : faites votre choix ! ---
Je préfère vous avertir : lire Les Puissants, c'est vous exposer à une myriade d'émotions contradictoires. D'abord révoltée par les jours d'esclavages obligatoires, j'ai ensuite été admirative du courage de Renie, de Doc Jackson et de Luke pour tenter de les rendre moins pénibles, voire même de les abolir. J'ai également été touchée – ou désabusée, je ne sais plus ! – par l'impuissance de Jenner.
Même Silyen a réussi à m'attendrir, aussi incroyable que cela puisse paraître, dans sa relation quelque peu étrange avec Euterpe. Bon, il est vrai que la plupart du temps il me faisait froid dans le dos. C'est un personnage qui ne sert que ses propres intérêts et que j'ai eu un peu de mal à cerner. A l'inverse, Gavar est plus transparent, victime de la colère qu'il porte à son père, étant incapable de combler ses attentes. Bien entendu, on en vient à détester – ou presque ? – ces Égaux, pour qui il est naturel de posséder tous les droits, et à compatir au malheur de ceux qui ne jouissent pas de leur statut.
--- Une fin magistrale ---
De la première à la dernière page, l'intrigue va crescendo. On ne subit pas un seul flottement, pas un seul ralentissement. Bref, que des surprises ! Et lorsque l'on se dit que la situation ne peut être pire, l'auteure nous démontre aussitôt le contraire. Tout ceci présage de sacrés rebondissements pour la suite, que j'ai hâte de dévorer !
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