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Le détective Edgar Mendieta, alias Zurdo, le Gaucher, songe au suicide. Quarante-trois ans, un boulot de chien, pas de femme, pas même un petit divorce, et une très forte tendance à l'autoflagellation : allez trouver un sens à tout ça.
Pour couronner le tout, on le charge d'enquêter sur la mort d'une splendide strip-teaseuse, Mayra Cabral de Melo, qu'il a connue d'un peu trop près : une bombe aux yeux vairons, un couleur miel, l'autre vert, la seule à l'avoir traité avec indulgence, presque tendresse. La belle choisissait ses « amants » parmi les notables de Culiacán ; les pistes se multiplient, mais elles ne mènent nulle part. Zurdo est bon pour la tournée des night-clubs, cantinas et autres arrière-cours du Mexique contemporain, au moment où le gouvernement vient de déclarer la guerre aux narcos.
Dans une nuit perpétuelle, il s'enfonce dans les bas-fonds de la ville, entre les trafiquants d'armes, les politiciens véreux, les faux gringos, les vrais espions, les narcos tout-puissants et les danseuses paniquées. Il croise un collectionneur de guitares cassées (mais célèbres), le père du président des États-Unis, et retrouve Samantha Valdés, nouvelle boss du Cartel du Pacifique.
Pour Mendieta, l'heure n'est pas à la rigolade : Gris, son fidèle lieutenant, est en pleine crise amoureuse et pas vraiment dans son assiette ; son chef trouve que finalement il vaudrait mieux abandonner l'enquête ; lui n'arrive pas à mettre la main sur son psy et pleure son amour perdu. Pendant ce temps, la tequila coule à flots, les cadavres s'empilent, et son spleen n'est pas près de s'arranger.
Avec son style inimitable, Mendoza nous plonge dans un Mexique baroque et délirant, où on tutoie la mort à tous les coins de rue, entre deux verres. Un polar impeccable, avec tous les ingrédients du genre, plus une bonne dose d'humour et l'argot lyrique des truands latinos.
L'épreuve de l'acide est un roman mexicain se déroulant dans l'univers d'un policier honnête qui combat le crime. Il enquête sur le meurtre d'une strip-teaseuse qu'il connaît et qui l'a envoutée. Un de ses mamelons a été coupé. Mendienta va devoir tirer toutes les ficelles pour pouvoir retrouver le meurtrier de cette jeune femme, belle et intelligente, jusqu'à parfois tirer de drôles de ficelles.
Ce polar étranger est assez sombre et pessimiste. Nous sommes confrontés au mur criminel du Mexique, ce crime enraciné culturellement dans ce Mexique moderne. Des faits s'ajoutent au premier meurtre et peuvent paraître affligeant mais l'enquêteur les accueille avec beaucoup de facilité laissant penser que la routine et l'habitude lui en ont fait voir plus que ça.
Le personnage de Mendieta est attachant, un homme assez normal, loin d'une flic héros, avec des défauts comme des grandes qualités humaines. Les personnages secondaires qui tournent autour de Mendieta ne sont pas des caricatures de policier ou de truand ou les deux à la fois, fabricant ainsi un univers très crédible.
L'écriture est aux premiers abords assez perturbante, mais se prête bien au genre voulu et à l'ambiance souhaitée. Nous nous retrouvons au plus proche des personnages, sans filtre, à sentir l'odeur de cigarette ou le sang, à écouter le timbre de leur voix.
L'histoire est pleine de rebondissements, sans violence, mais les événements qui se déroulent durant l'enquête sont extrêmement violents.
Ce roman est une agréable découverte d'un auteur mexicain, d'un style différent, d'un bon polar étranger et contemporain.
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