"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rien qu’à lire le titre, j’ai la voix de Janis Joplin dans la tête, alors, oui, j’ai succombé.
Triangle d’Or de la marijuana, dans les années 60 et 70. David, la vingtaine, le simplet, le beurdin du village, se fait molester par les autres et, lorsque la fiancée du trafiquant, du caïd l’invite à danser, il ne se sent plus. Bien sûr, ce qui devait arriva ; le fiancé dégaine son pistolet et…. Non, pas déjà, sans cela, il n’y aura plus de livre ! Non, Avant qu’il n’ai le temps de tirer, David lui envoie une pierre en pleine tête et voici le caïd envoyé ad patres et David exfiltré avant que la vengeance du clan ne s’abatte sur lui.
Son oncle l’incorpore dans son équipe de baseball pour un match à Los Angeles où il est remarqué par des recruteurs. Le soir, il se promène, car rester dans une chambre d’hôte, ce n’est pas son truc, et se fait draguer et embarquer par une nana. Avec elle, il découvre l’amour physique, la baise pour la première fois. En le renvoyant, elle dit « I’m Janis Joplin, you can tell everybody you fuck Janis Joplin ». Il en ressort émerveillé, amoureux pour la vie.
J’ai oublié un petit détail qui a son importance. Peut-être à force d’être tabassé par les mecs du village, David entend une voix ; une voix habite son cerveau qui, tel le diable, lui souffle de mauvaises choses, comme de picoler avec le Cholo à son retour. Résultat, il ne sera pas engagé dans une équipe américaine de baseball et, retour à la case Mexique. Il lui arrive tout un tas d’embrouilles. Ce gamin a vraiment la poisse première classe !
Rappelez-vous, nous sommes dans le triangle d’or mexicain, c’est le début du trafic de drogue qui se fait en plein jour. Les flics sont corrompus à tous les étages, tout comme la justice. Question violence, je dirais même que les narco-trafiquants sont moins violents voire cruels que la police, c’est dire si cette charmante région est hospitalière et accueillante. Là-bas, trois options s’offrent à vous, vous vivez dans la peur, vous tentez d’éviter les ennuis, vous ne dites rien lorsque la police vous maltraite,viole, pille… Pour la seconde, il convient d’être révolutionnaire. La vie sauve n’est pas dans la charte et, comme le Chato , vous pouvez finir jeté dans la mer d’un hélicoptère avec les pieds dans un bloc de ciment. Je vous conseillerais peut-être la troisième… Comme le Cholo, transportez de la drogue à Los Angeles et vous aurez villa, grosse voiture, petite-fille du boss…
Je plaisante !!
Elmer Mendoza décrit la violence de ce pays corrompu où le bon droit n’existe pas ou plus. Le rythme enlevé, l’ironie latente m’ont fait passer un bon moment. OK, quelque fois, je me suis un peu mélangée avec les prénoms et j’étais obligée de retourner quelques pages en arrière, OK, c’était un peu lourd quelques fois, mais j’ai passé une superbe soirée de lecture
Allez, je vous rassure, ou pas… A la fin, David va retrouver SA Janet Joplin au paradis des amoureux !
Un peu long et répétitif bien que pas très épais, ce roman nous plonge dans le monde des narcos-trafiquants mexicains de la toute fin des années 60. David est un jeune homme influençable -en France on l'appellerait l'idiot du village- qui va de mésaventures en catastrophe. Plus il avance dans sa vie, plus les obstacles sont nombreux et durs à éviter ou affronter. Il subit brimades, violences, haines, assauts d'une femme très libérée -mais il veut être fidèle à Janis Joplin. Tout le monde se sert de lui et lui est content d'aider ses amis. Parmi eux, un révolutionnaire recherché par les forces spéciales, très spéciales, violentes et corrompues, prêtes à tout pour trouver un coupable fut-il inventé, et un narco-trafiquant.
Malgré mes réserves, c'est un roman noir qui réserve de belles surprises et est admirablement écrit. Beaucoup de tendresse pour David et les Mexicains en général, les gens simples qui ont subi la violence des pouvoirs et du trafic sans profiter de l'un ou de l'autre, vivant perpétuellement dans la crante d'une dénonciation, d'une vengeance. Parfois drôle, souvent tragique, il met en scène des personnages tendres et n'aspirant qu'à vivre tranquillement et d'autres avides d'argent et de pouvoir qu'il soit sexuel des hommes sur les femmes ou politique. Très ancré dans le Mexique des années 60/70, ce roman est écrit en 2001 par Élmer Mendoza, qui fut l'un des premiers auteurs mexicains à situer ses histoires dans le monde des narco-trafiquants. En prime, la musique et la voix de Janis Joplin sont présentes tout au long des pages.
L'épreuve de l'acide est un roman mexicain se déroulant dans l'univers d'un policier honnête qui combat le crime. Il enquête sur le meurtre d'une strip-teaseuse qu'il connaît et qui l'a envoutée. Un de ses mamelons a été coupé. Mendienta va devoir tirer toutes les ficelles pour pouvoir retrouver le meurtrier de cette jeune femme, belle et intelligente, jusqu'à parfois tirer de drôles de ficelles.
Ce polar étranger est assez sombre et pessimiste. Nous sommes confrontés au mur criminel du Mexique, ce crime enraciné culturellement dans ce Mexique moderne. Des faits s'ajoutent au premier meurtre et peuvent paraître affligeant mais l'enquêteur les accueille avec beaucoup de facilité laissant penser que la routine et l'habitude lui en ont fait voir plus que ça.
Le personnage de Mendieta est attachant, un homme assez normal, loin d'une flic héros, avec des défauts comme des grandes qualités humaines. Les personnages secondaires qui tournent autour de Mendieta ne sont pas des caricatures de policier ou de truand ou les deux à la fois, fabricant ainsi un univers très crédible.
L'écriture est aux premiers abords assez perturbante, mais se prête bien au genre voulu et à l'ambiance souhaitée. Nous nous retrouvons au plus proche des personnages, sans filtre, à sentir l'odeur de cigarette ou le sang, à écouter le timbre de leur voix.
L'histoire est pleine de rebondissements, sans violence, mais les événements qui se déroulent durant l'enquête sont extrêmement violents.
Ce roman est une agréable découverte d'un auteur mexicain, d'un style différent, d'un bon polar étranger et contemporain.
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