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En 1835, le peintre Antoine-Jean Gros se suicide en se jetant dans la Seine, peu de temps après le Salon où il avait présenté Hercule et Diomède. Les critiques virulentes à l'encontre de ce tableau ont longtemps été considérées comme la cause de sa mort. Cet ouvrage réexamine les pièces de ce dossier et, particulièrement, la manière dont cette mort " honteuse " a été rapportée, transformée, voire maquillée. C'est toute la question de l'artiste moderne qui est posée dans ce débat. Cet épisode met en lumière les difficultés éprouvées par les grands peintres de l'Empire, la plupart élèves de David, à gérer les mutations de la société après 1815, notamment la liberté accordée aux artistes recevant des commandes de l'Etat et la confrontation directe avec l'opinion publique, par l'intermédiaire du Salon. Gros, Gérard, Girodet et Guérin adoptèrent des stratégies diverses et propres pour assurer le maintien de leur notoriété, voire de leur pouvoir, en particulier face à une génération nouvelle pressée d'arriver. L'ouvrage montre comment, dans la société moderne, la rencontre de ces deux générations s'est cristallisée autour de la finalité et de la survie de la peinture d'histoire. À la faveur d'une liberté nouvelle dans le système des beaux-arts, dans un pays en paix et de nouveau prospère, les artistes et les critiques reprennent en les réactualisant des débats initiés dans les années 1790 et en partie occultés par la constitution d'une épopée napoléonienne, traduite en images par David et ses meilleurs élèves.
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