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Mars 2020. Stéphanie abandonne sa vie au Brésil pour rentrer à Marseille. Quarante ans plus tôt, Antoine fait le voyage en sens inverse : il s'en va découvrir Itacoal, petit village d'Amazonie dont le gouvernement brésilien organise l'exploitation. Là-bas, il investit dans des milliers d'hectares de forêt qu'il transforme en plantations de cacao. Mais, alors qu'il est près de faire fortune, les cacaoyers sont attaqués par une maladie au nom mystérieux : a vassoura de bruxa. Le balai de la sorcière. Antoine abandonne ses terres. À son retour à Marseille, il transmet sa passion pour le Brésil à sa fille qui découvrira ce qu'est devenu le projet échoué de son père. Le retour à Itacoal est tout autant un roman de voyage et d'aventures, que l'histoire d'un amour filial, avec pour toile de fond quarante ans d'un Brésil en plein bouleversement.
Grâce à un auteur que j’aime beaucoup, j’ai découvert une maison d’Edition au joli nom : "Le Poisson volant" dont j’apprécie, outre leurs qualités, le format "poche" des ouvrages et leurs couvertures. Aussi, lorsqu’Amandine Simoni m’a proposé la lecture de son premier roman "Le retour à Itacoal", j’ai tout de suite accepté et j’en suis ravie.
Ce petit livre raconte à quarante années d’intervalle la vie d’un père et de sa fille au Brésil. Le père, Antoine, a quitté Marseille où il végétait, en janvier 1981, pour investir, à Itacoal petit village d’Amazonie, dans des hectares de forêt qu’il transforme en plantations de cacao. La fille, Stéphanie, après une vie quelque peu chaotique, se dirige vers des études de portugais, et part à son tour dans ce pays qui, quelque part la fascine.
"Le retour à Itacoal" est tout à la fois un très beau roman d’amour, amour filial, amour paternel, amour souvent brinquebalant, certes, mais diablement profond. C’est un roman d'aventure, un voyage au fin fond de l’Amazonie, une histoire du Brésil et de ses bouleversements politiques. C'est aussi une leçon de langue portugaise, susceptible de constituer un petit dictionnaire – j’ai pour ma part noté les mots et leur traduction –, un catalogue d’agence de voyage coloré et riche en descriptions de paysages. Et je ne vous parle pas de la bande son qui court dans ses pages, des airs de bossa nova, entraînants, qu'il est si bon d'écouter pendant sa lecture et surtout lorsqu'il est question de ses musiciens historiques. Car nous apprenons tout sur "Cette musique douce et mélancolique [qui] "résultait du mélange de deux styles développés par les musiciens noirs au cours des décennies passées : la samba du Brésil et le jazz des Etats-Unis." J’en oublierai presque la fresque sociale, les riches et les pauvres, les grands propriétaires et ceux qui triment pour eux.
En un mot, un premier roman d’une richesse inouïe, à l’écriture simple, limpide et belle, tout en étant joliment travaillée. Une belle réussite, une vraie lecture plaisir.
https://memo-emoi.fr
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