"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Et si, pour une fois, l'on prenait les expressions toutes faites au pied de la lettre? Si les émotions trop vives nous faisaient réellement mourir?
Entre détresse totale et humour noir, les héroïnes de Marie Buffat sont des femmes extrêmes et entières.
Que leur arrivera-t-il si elles laissent leurs émotions se déchaîner sans frein?
Même lorsqu'elle n'aboutit pas à la destruction physique, cette exploration intrépide des passions ordinaires nous rappelle que notre vie est faite d'anéantissements et de résurrections. L'auteure de La Toupie était reconnue pour son style et sa lucidité.
Avec Le nombre de fois où je suis morte, elle apporte un ton nouveau dans la littérature suisse: caustique comme les textes d'une Linda Lemay, métaphysique comme les méditations d'un Dürrenmatt.
A travers ces quelques treize nouvelles, c'est à un voyage à travers la psychologie féminine que Marie-Christine Buffat nous convie. On y rencontre des personnages féminins à différents âges de la vie, de différentes classe sociales, qui toutes nous racontent la complexité féminine.
On y retrouve la fin de l'enfance avec la première relation sexuelle, l'évolution du corps à la puberté, la honte face à ce corps en changement, la gène provoquée par le regard de l'autre :
"Dès qu'on la regarde, son regard à elle cherche un paravent, un bout de placard, un trou où se terrer. Elle a les yeux dominos que d'autres yeux dominos font tomber à peine on les effleure."
Il y est bien entendu question des relations avec les hommes. Ces hommes si recherchés mais qui ne comprennent rien aux femmes et se comportent avec elles comme des goujats. Des hommes qu'il faut savoir appâter sans les faire fuir :
"Les "je t'aime" sont des tremplins à bonshommes qui les envoient directement en orbite autour d'une planète sur laquelle les téléphones sonnent sans cesse dans le vide."
Marie-Christine Buffat sait à travers ces nouvelles nous faire voyager sur une gamme d'émotions qui va du rire aux larmes aux yeux. Elle nous décrit toutes ces petites morts du quotidien qui sont autant de petites défaites, de petites victoires, des moments de la vie de femme avec un style à la fois poétique et terre à terre, fait de phrases courtes et rythmées. Elle nous prend par la main et ne nous lâche plus. Décidément ces auteurs suisses savent nous transporter.
Le passage du rire aux larmes assuré
Plutôt peu assidu à la lecture en temps normal. Je me suis plongé dans ses nouvelles toutes plus prenantes les unes que les autres, comme dans un bassin massant à température du corps. On y est bien, On a pas envie que ça s’arrête, et lorsque c’est terminé on se réjouit de la prochaine fois. Une histoire puis une autre et ainsi de suite. On ne les voit pas passer toutes ses morts. Surprenantes, saisissantes, étonnantes, anecdotiques et parfois même biographiques.
Un ouvrage qui m’a fait passer par toutes les émotions et qui sait alpaguer le lecteur du début à la fin. A lire et à relire. Bravo à l’auteure.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !