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S'il est un nom qui doit être associé au centenaire de la Grande Guerre, c'est bien celui de Georges Clemenceau. Partisan dès 1914 de la guerre à outrance, pourfendeur intransigeant de l'incapacité des gouvernants et de la hiérarchie militaire, il arrive au pouvoir en novembre 1917 et c'est un tournant décisif dans le conflit, jusqu'à la victoire finale de novembre 1918. Il y gagne le surnom de « Père la Victoire ».
Mais Georges Clemenceau ne fut pas que le « Père la Victoire », loin s'en faut, et sa vie romanesque et tumultueuse mérite amplement d'être revisitée. Il fut d'abord au tout début de la Troisième République un jeune homme en colère, un républicain engagé à l'extrême gauche, anticlérical farouche et hostile à la colonisation. Surnommé « le tombeur de ministères », ses joutes oratoires avec Léon Gambetta ou Jules Ferry sont mémorables, ses formules et ses réparties ont scandé la vie politique de cette époque. Revenu au premier plan de la vie politique, Président du Conseil de 1906 à 1909, sa politique de fermeté envers le mouvement ouvrier en révolte lui vaut les surnoms de « Tigre » et de « premier flic de France. » C'est l'occasion de croiser le fer à la Chambre avec ses adversaires, notamment avec Jean Jaurès, au cours de duels mémorables qui opposent l'éloquence lyrique du tribun socialiste aux répliques acérées du chef radical. Clemenceau ne s'embarrasse pas d'éloquence classique lorsqu'il se moque de ses adversaires politiques. L'humour est sa marque de fabrique, avec un brin de mauvaise foi pour corser le jugement.
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