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Il est de bon ton d'admettre, puisque l'image se dessine dans nombre de travaux universitaires, que le ministre des Finances est, sous la Ve République, un « super-ministre dont l'influence contrebalance celle du chef du Gouvernement », un « deuxième Premier ministre », ou encore un « ministre universel ». Grâce à ses pouvoirs et à ses compétences, le ministre des Finances disposerait d'une supériorité sans appel que beaucoup considèrent comme incontestable sous la Ve République. Si l'affirmation d'une puissance semble se dégager des écrits portant sur le ministre des Finances sous la Ve République, une étude approfondie laisse apparaître d'incontestables limites le contraignant, remettant en cause cette prétendue hégémonie au sein de nos institutions. Des servitudes de toutes parts et de plus en plus présentes viennent atténuer cette image mythique glorifiant la fonction. Cette démonstration est réalisée en deux temps. Dans un premier temps, il est établi qu'il n'existe aucune hégémonie administrative du ministre des Finances, malgré certains particularismes dus à la matière financière. Il est, en tant qu'autorité administrative, essentiellement assimilable à un ministre ordinaire. Dans un second temps, il est prouvé qu'il existe bien une certaine hégémonie politique du ministre des Finances. Cependant, celle-ci a connu un affaiblissement au cours de la Ve République, même si les événements ne sont pas parvenus à en faire une autorité politique ordinaire.
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